J’avais
gardé un excellent souvenir de Palm Springs il y a bien une quinzaine d’années
avec cette petite ville complètement au milieu du désert, ses montagnes arides
et surtout les champs d’éoliennes en arrivant de Los Angeles. On sait que c’est
une ville de retraités, de joueurs de golfes mais une balade me démontre que c’est
aussi bien fréquenté par des personnes qui ont envie de se faire plaisir dans un
endroit bien tempéré alors que nous sommes le 30 décembre. Les terrasses sont
ouvertes, on consomme allègrement des margaritas et autres cocktails.
Certes on
peut simplement manger mexicain puisque l’on se rapproche de la frontière mais
sachant qu’une nouvelle table tendance s’était ouverte il y a peu de temps, c’était
l’occasion rêvée pour avoir un repas qui sort du classique américain. A part
San Francisco, Miami, Chicago, Boston et quelques autres villes, c’est toujours
un peu difficile de sortir des sentiers battus.
Déjà le nom
de cet établissement sonne plutôt bien avec « Workshop Kitchen + Bar ».
Situé dans Palm Canyon drive mais non pas en plein centre mais dans la section
nord sur le coin d’une rue avec Tamarisk Road. Une enseigne verticale et une
galerie dans un bâtiment.
Une fois
entré dans cette dernière vous arriverez dans un joli patio blanc avec tables,
chaises, chaufferettes et quelques personnes en train de consommer.
En face de l’entrée
de l’établissement un parterre de cactus, une baie vitrée au travers de
laquelle on s’aperçoit que l’endroit est plus que fréquenté par la jet-set de
Palm Springs.
L’intérieur
est plus que surprenant car l’architecture moderne est vraiment très belle pour
ceux qui apprécient le style. Les tons sont entre blanc, gris et noir avec
comme matériau principal le béton et béton ciré.
Sur le coté
gauche une salle qui semble être privative et sur la droite une impressionnante
salle à manger en longueur au milieu de laquelle se trouve une seule et unique
table communautaire élégamment éclairée d’ampoules.
De chaque
côté, des alcôves de béton permettant de diner de manière plus privative. Cette
salle avec ces hauts plafonds est vraiment très différente de ce que j’ai pu
voir auparavant et propice a un repas des plus animés.
Arrivant un
peu à l’avance car sachant qu’il y avait un bar, c’est avec enthousiasme que
nous sommes parti pour quelques cocktails et que nous avons rejoins le fond de
cette salle ou le bar est fortement animé par une clientèle principalement
masculine. La structure en béton est à nouveau impressionnante et avec beaucoup
de chance nous trouvons deux chaises justes en face de l’équipe barmans qui
semblent être hautement qualifiés.
Les
cocktails proposés semblent être vraiment exceptionnels. Je choisirai le « Matador » ;
de la tequila blanche, jus d’ananas, citron vert et piment serrano. Une réinterprétation de quelque part la
margarita mexicaine avec une touche épicée.
Autre
cocktail avec le « Town & Desert » ; whiskey, liqueur
Solerno à l’orange sanguine, citron et blanc d’œufs. Une texture légèrement
crémeuse, un magnifique goût.
Une fois
invité à passer à notre table de béton ciré, nous commençons à lire le menu.
Une carte plutôt réduite des petites
assiettes que l’on peut prendre également en entrées, des bols qui semblent
également être des entrées à partager et les plats principaux. Le style de plat
est un peu indéfini ou alors je devrais qualifier cela selon les « termes
locaux » comme cuisine californienne nouvelle.
Cela sera
tout d’abord un carpaccio de poulpe,
cuite sous vide, chou-fleurs au vinaigre, poivrons, coriandre, citron, huile d’olive.
Une très belle assiette avec un poulpe finement tranché parfaitement
assaisonné. C’est très bon, frais et presque inattendu.
Pour moi,
un Shephard’s pie de queue de bœuf, purée de pommes de terre truffée, chou brun
de Napa. Je m’aperçois à la première bouchée qu’il s’agit en réalité d’un
hachis parmentier. C’est un plat que j’aurais pu trouver en France ; c’est
gourmand et parfaitement exécuté. Je ne suis pas sur d’avoir par-contre décelé
un goût de truffe quelconque dans la purée.
En plat
principal, un excellent filet de bœuf du ranch Correia cuit au bois de
mesquite, kale en sauce crème, échalotes confites, sauce au vin rouge. C’est
correctement dressé, la viande est tendre et le fond de sauce parfumé.
J’ai pris
la côtelette de porc sans os cuite au bois de mesquite, purée d’ignames blancs,
chou vert, jus de cerise marasca, fromage bleu. Une assiette assez intéressante
car je n’avais jamais mangé de purée d’igname qui finalement ressemble tout de
même à la pomme de terre mais surtout le goût de ces cerises d’origine de
croatie et très parfumées, s’associant très bien avec le fromage de type
stilton. Le chou Kale qui est en ce moment un des « hit » en légume
aux Etats-unis est revenu avec un peu de bacon. C’est un très bon plat mais le
dressage est sujet à amélioration.
Le grand « hic »
de la carte est le prix exorbitant des bouteilles de vin. Le choix est non
seulement limité mais les tarifs sont comme précédemment dit, disproportionnés.
Nous nous sommes donc rabattu sur un Cabernet Sauvignon, de la Columbia Valley
de l’état de Washington de la maison Milbrandt en 2011 qui tenu toute ses
promesses.
Un bémol
avec le service qui n’est pas a la hauteur de l’établissement. Certes une gentille
dame est venue nous demander si cela se passait bien plusieurs fois mais le
service est trop laxiste. On est débarrassé comme dans une cantine. Tenant
compte des prix plutôt élevés de l’établissement et le style branché jet-set c’est
un point qui nécessite d’être sérieusement revisité.
Nous avons
passé une excellente soirée dans un lieu plutôt surprenant avec une cuisine de
qualité.
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