lundi 23 février 2015

La Folie Douce - Fruitière, Saint-Gervais



Voici probablement l’un des endroits les plus « fun-branché-trendy-à la mode (trouvez le terme qui vous convienne..) » qui existe en ce moment en Haute-Savoie et peut-être même ailleurs. La « Folie douce » est un concept répliqué dans plusieurs stations de sport d’hiver, imaginé et implanté par un groupe d’investisseurs. Saint-Gervais-les Bains, Méribel-Courchevel, Val d’Isère, Val Thorens, Alpe d’Huez et peut-être dans le futur Chamonix. Bref des stations avec évidement une clientèle huppée qui recherche des lieux d’exception. Néanmoins ce superbe concept n’a finalement rien de très différent de ce que l’on peut trouver dans de grandes villes et même des stations Suisses ou Autrichiennes, cependant vous êtes au milieu des neiges !  L’idée consiste à proposer une « plateforme » avec restauration, musique, gastronomie, bar, et avant tout une ambiance du tonnerre !

C’est donc en haut de Mont-Joux accessible par Saint-Gervais ou par Megève que la « Folie Douce » se trouve. Une grande terrasse ou pour le déjeuner l’on peut se restaurer au self-service et également juste à côté, la « Fruitière » qui est le « composant gastronomique » du concept. Deux chalets qui se touchent mais avec des architectures différentes.


La « Folie Douce » est dans un style plus traditionnel avec une grande terrasse où l’on peut se restaurer et la « Fruitière » ressemble à une ancienne ferme aux couleurs blanches. 


Un air de vieux mais c’est là que les architectes auront fait des prodiges car tout a été construit sur la base d’anciens quatre murs en six mois !


Une seconde terrasse plus chic que la première avec des tables dressées de sets de couleur bleu. Bleu comme le ciel…blanc comme la neige et tout cela juste en face du Mont Blanc. Une vue tout bonnement exceptionnelle, assurément l’une des plus belles terrasses en Haute-Savoie. Un accueil soigné, souriant avec du personnel élégamment vêtu en parfaite harmonie avec le lieu. Un personnel tout aussi chic et toujours dans les tons précédemment indiqués.





Mais c’est l’intérieur qui nous laissera pantois… car si la reconstruction extérieure est magnifique, l’intérieur est simplement extraordinaire. Une énorme grange avec une décoration étudiée au millimètre prêt. Tout est soigneusement étudié pour en faire un lieu d’exception.




Le plus surprenant étant que nous ne tombons pas dans le sempiternel décor montagnard vu des centaines de fois mais une intelligente combinaison de montagne, de lieu presque industriel puisque nous sommes censés être dans une fruitière et également un côté presque Atlantique avec ce mélange bois blanc, bleu et métal. Cette rénovation a été réalisée avec un goût exemplaire.


Grands espaces, boiseries faussement abimées, boyes à lait, lampes industrielles, grandes tables de bois donnant sur de larges baie vitrées et le Mont-Blanc.  Tout est impressionnant de justesse dans cette décoration.




Le comptoir n’est pas en reste avec cette décoration de bouteilles de lait ainsi que le magnifique frigo de bois qui le prolonge.




Au fond, a quelques marches dessous, les cuisines que l’on peut voir car la structure est réalisés avec des fenêtres encadrées de structures métalliques.


A l’entrée, une très jolie table de fromages dont les fameux Saint Marcellin de la Mère Richard, ce qui laisse présager un choix de produits de qualité.


Les différentes tables de ces « Fruitières » sont gérées par des chefs avec de jolis cursus. Celui de Saint-Gervais-les-Bains, s’appelle Yann Tanneau. Chef exécutif à Paris au « Mama Shelter », chef de l’hôtel Castel Beau Site en Bretagne, chef du restaurant de l’Opéra Garnier et actuellement il orchestre désormais l’hiver pour le groupe La Folie Douce, cette année à Saint-Gervais. Une carte légèrement bistronomique ou savoyarde mais qui aussi propose quelques standards moins excitants selon moi comme des « bolognaises » et « burgers ». Etonnement ce dernier étant « un hit »…. avec le nombre de plateaux que j’ai vu défiler…


Je commencerai par des sucettes de reblochon croustillantes, salade d’endives et lard séché. Trois cromesquis avec une fine panure, une farce de fromage coulant dans laquelle nous retrouverons quelques cubes de jambon et une petite sauce à base d’herbes comme fond. Une très bonne entrée qui revisite des produits de Savoie avec intelligence. C’est plutôt léger et bien assaisonné.
 


Comme accompagnement la salade d’endive qui a un goût sucré plutôt très plaisant.


La truite fumée par nos soins, faisselle de la ferme aux herbes arrive sur une planche de bois. Le poisson comme un gravlax est entouré d’une fine feuille de papier que l’on ouvrira. Quelques très bons blinis et un accompagnement qui est de la faisselle, remplaçant la traditionnelle crème. Le poisson est très bon, encore une entrée gagnante.




En met principal,  une copieuse noix de joues de bœuf, mijotée, carottes, gingembre et petits oignons. Proposée en casserole, on se sert soi-même dans son assiette. La viande fond dans la bouche, la sauce est onctueuse et vraiment bien équilibrée entre la base vineuse et le côté plus doux en bouche.



Une déception avec la poitrine de porc ibérique, miel et citron, lentilles vertes du Puy et faisselle aux herbes. Servie plus que chichement, trois tranches de lard certes bon, un peu de faisselle et des lentilles selon moi vraiment ratées. Je comprends que l’on ne souhaite pas les sur-cuire mais de là à les servir quasiment dures, il y a de la marge. De plus la personne qui les a préparées n’a surement pas du gouter le résultat car la dose de moutarde forte (et non douce..) est totalement disproportionnée. C’est vraiment « la moutarde qui monte au nez »…





Et en dessert, un Paris-Brest parfaitement réalisé. 


Avec ce repas, un Crozes-Hermitage Cros du Mourier 2011, Cave des Clairmonts. Des arômes floraux et des fruits rouges.


Une table que je qualifierais de correcte mais qui mériterait peut-être un peu plus de contrôle, surtout avec des prix megévans.

Et vers les 15 :00, la « Folie Douce » se transforme en un bar ouvert avec DJ House et musique extérieure. La foule s’amasse, danse, monte sur les tables jusque peut-être 16 :30 ou 17 :00. Animation avec des danseurs, un musicien sur le bar, et une foule presqu’en délire.




Un concept vraiment unique où l’on peut joindre un repas a de l’animation dans un lieu enchanteur que cela soit à l’extérieur ou plutôt à l’intérieur avec son décor inoubliable, une incroyable ambiance à la montagne comme l’on souhaiterait voir dans d’autres stations de la région…

samedi 21 février 2015

Café Comptoir Abel, Lyon



Celles et ceux qui habitent Lyon savent bien que le dimanche n’est pas le jour le plus propice pour découvrir de nouvelles tables et même dans ce que je qualifierai celle de classique. Cependant en faisant quelques recherches, je me suis aperçu que « le Comptoir Abel » par chance était ouvert pour le déjeuner.

Situé dans le arrondissement, le lieu immédiatement invite à la découverte car la maison qui fait office de restaurant semble dater d’il y a bien longtemps… Selon l’établissement, il s’agirait du plus ancien bistrot de Lyon qui propose une cuisine bourgeoise assez inspirée de  ce que les « Mères » préparent dans les bouchons.

Une belle maison avec une façade dans les tons rose ou ocre, une devanture de bois qui ne semble jamais avoir été rénovée et la plus grande surprise arrivera lorsque l’on franchit la porte. 



L’intérieur est absolument magnifique. On se croirait plongé dans le temps ou alors presque dans un décor de cinéma. D’ailleurs j’ai appris par la suite que quelques scènes de l'Horloger de Saint Paul avec Philippe Noiret et Jean Rochefort furent tournées ici-même. Une première magnifique salle toute boisée où le mobilier et la décoration n’ont guère changés depuis probablement un demi-siècle si pas plus avec vielles enseignes publicitaires chinées et du mobilier patiné.




Un très beau frigo de bois juxtapose le comptoir de zinc derrière lequel se trouve un étonnant évier d’époque. Tout mérite d’être contemplé car ce lieu est vraiment plein de magie. 


Dans cette salle, quelques tables de bistrot bien dressées avec sur les murs d’ancienne gravures et un accès à une seconde salle qui n’est pas non plus inintéressante, bien au contraire.



 

Dans celle-ci des lumières plus tamisées, un plafond avec également des poutres  et le même charme que dans la première. 



Ne pas oublier de monter au premier niveau par l’escalier en colimaçon ou se trouvent les salles de banquets qui ce jour sont également ouvertes avec une décoration plus bourgeoise avec entre autre des murs recouverts de tissu grenat et un parquet plus sophistiqué.



De l’autre côté une salle presque plus noble avec une table de notables et des rideaux pour rendre l’endroit encore plus cosy.


Le dimanche, deux menus dont le premier à 34 euros et le second à 49 euros comportant des ingrédients plus luxueux.

Cela sera aujourd’hui les menus à 34 qui nous semblèrent plus intéressants et répondant mieux à nos envies. Et comme à l’habitude un très bon communard pour commencer mais ici à la liqueur de cerise.


Une salade de bœuf qui se trouvait en suggestion du jour comme entrée. La viande est finement coupée, la sauce parfaitement assaisonnée et l’on retrouvera quelques petits pois et dés de tomates. Une très bonne salade de viande ou « de restes » de pot-au-feu.


Ma terrine maison n’est pas en reste composée si je me rappelle bien de volaille, porc et foie. Pas trop grasse, bien relevée et onctueuse en bouche. A nouveau parfaite dans son genre.


En met principal je prends la quenelle de brochet au gratin. Je dois avouer que je m’attendais plutôt à une sauce Nantua mais la souriante serveuse me précise qu’il s’agit d’une manière différente de la préparer car le chef « n’aime pas faire comme tout le monde » et qu’il s’agit en réalité d’une sauce béchamel aux champignons.  Je dois vraiment insister sur le fait que la texture et le goût de cette quenelle sont exceptionnels. Je ne connais pas beaucoup de tables où celle-ci est aussi légère mais en même temps gouteuse. Maintenant la sauce….c’est tout une histoire…  Personnellement je ne suis pas un grand amateur de béchamel car c’est souvent lourd et indigeste. Je reconnais que celle-ci fut impeccable mais à mon goût écœurant à la longue et reste une sauce moins fine qu’une sauce crème. Rien ne remplacera pour moi une sauce écrevisse rien que par le goût et l’accord parfait avec la quenelle. Maintenant il semblerait que cela plaise à la clientèle… Alors si c’est le client qui décide…que dire ? Dans tous les cas « estomacs sensibles »…vous serez prévenus et malgré cette opinion différente, cette quenelle restera mémorable.



Autre plat du jour au menu, les délicieux rognons sauce madère. Un autre de ces plats classiques que l’on trouve plutôt rarement sur les cartes, en tout cas en dehors de la région Lyonnaise. Une cuisson dite "à la goutte de sang" qui est une cuisson rapide qui s'adapte très bien aux rognons de veau, une sauce avec le madère, un fond de veau du beurre et de la crème. Le tout servi avec du riz blanc.


Comme desserts, la tarte fine aux pommes  maison avec une fine pâte et bien réalisée.


Pour moi, le baba au rhum et sa chantilly. Un dessert qui revient vraiment à la mode et lui aussi très bon.


Avec le repas, la Syrah Les Vignes d’à Côté 2013 de Yves Cuilleron, de la perfection dans la simplicité.


Un endroit plein de charme avec une cuisine authentique et sincère dans l’esprit Lyonnais ; des plats gourmands, classiques et très bien maitrisés.