lundi 31 octobre 2016

Shalom Japan, New York



Bien piètre expérience que celle vécue au « Shalom Japan » chez qui nous nous réjouissions de diner en raison d’une attitude les plus déplaisante qu’il m’est été de vivre. Une table qui a priori n’a aucune distinction et qui se permet de traiter le client presque comme des malpropres. Une fois à l’intérieur, l’accueil fut correct mais sans grande sympathie, ce que l’on peut encore admettre. Une fois installés à l’une des tables face au bar sans nous avoir proposé de nous débarrasser de nos vêtements, une dizaine de minutes plus tard, le manager en salle vient dire au convive face à moi de pousser ses affaires absolument sans aucune forme. Tout de suite cela nous choque et démarre le repas dans une ambiance un peu tendue.

Il m’arrive depuis de nombreuses années de prendre des photos des établissements ou je mange, ce que fais sans indisposer qui que ce soit et qui est ensuite fréquemment bien reçu car est également aussi un moyen pour un restaurateur de se faire de la publicité gratuitement. A nouveau me voici agressé par la même personne qui me dit sans aucun doigté « vous avez utilisé le flash ? ». Premièrement cela ne fut absolument pas le cas, deuxièmement la politesse aurait voulu que ce monsieur dise « Veuillez nous excuser mais la politique de l’établissement interdit la prise de photo » ou quelque chose comme cela. Pas du tout content de cette manière de nous adresser la parole, je demande quelques explications à ce monsieur qui visiblement ne veut pas comprendre et qui prétend que cela peut indisposer la clientèle.

Je veux encore bien admettre mais au vu de cette clientèle tout d’abord bruyante, qui porte des casquettes de baseball en mangeant à table ou encore cette table à côté avec tout le monde avec un portable à la main et habillés de manière un peu douteuse, il me semble que la cible que nous avons été n’avait strictement aucune raison d’être. Nous ne sommes pas dans un restaurant étoilé de la 5ème avenue mais dans un bistrot de quartier. On croit rêver.

En ce qui concerne la restauration qui se veut être une découverte de la cuisine juive et japonaise mélangée sachant que le couple de chefs en cuisine est de ces deux origines, il y aura fort à redire. Une salade du marché avec radis et de la langue de bœuf Wagyu grillée. La salade est plutôt très simple sans grand choix de types de feuilles, la langue est sèche et rare dans l’assiette.

Le Matsutake Chawanmushi, shime saba oshizushi est une assiette avec tout d’abord ce flan à l’œuf et au champignon cuit à la vapeur est plutôt correct, le sushi au maquereau mariné au vinaigre est grossier et la quantité de riz beaucoup trop importante.

Je veux bien découvrir de nouvelles associations comme ce ramen de boule matzoh avec un ravioli au foie gras, mais là il ne faut tout de même pas exagérer. Le bouillon a un goût absolument quelconque, le bol est beaucoup trop rempli de pâte, la boule matzoh est lourde, compacte et ne s’harmonise pas du tout avec les pâtes, la pâte du ravioli est épaisse et je cherche toujours le goût de foie gras dedans. Un ramen vraiment raté même si l’on veut innover.

Je signalerai encore à ce barman que je n’ai jamais utilisé de flash, prendrai encore le temps de signaler mon mécontentement à ce responsable de salle qui restera obtu de bout en bout. Une expérience à oublier et évidemment pas de photos de plats en je m’abstiendrai de poster celles de l’établissement.

Somtum Der, New York




J’avais prévu lors de mon prochain voyage en Thaïlande de m’arrêter à Bangkok et de diner chez « Somtum Der ». Il semblerait que depuis quelques années, cet établissement a fait des petits dont celui de New York dans l’East Village. Une table a priori très intéressante car spécialisée dans la cuisine du nord du pays appelée Isan, dans le même créneau que le réputé « Pok Pok Ny » de Brooklyn.

Situé dans Alphabet City en raison du nom des avenues A, B, C, D dans lesquelles je me baladais dans les années 80 et qui à l’époque était un quartier populaire, alternatif et parfois même un peu risqué. Aujourd’hui tout a bien changé et vous ne risquerez strictement rien. Cette période du Bowery un jeu déjanté et de ce quartier un peu miséreux a disparu. L’extérieur est assez anodin, quelques vélos devant une barrière, quelques marches et vous voilà à l’intérieur.


L’intérieur est plutôt très simple, murs de lambris de bois, tables communautaires, certaines individuelles et tout ceci face à un comptoir. Devant la baie vitrée, on peut consommer également ou attendre si vous n’avez pas de réservation. De manière générale, il faut toujours réserver à New York, la plupart des établissements ont des systèmes de réservation en ligne. Comme nous sommes dans la période d’Halloween, même une table Thaïlandaise se prêtera au jeu.





Certaines personnes préféreront rester face au comptoir mais l’espace étant plutôt restreint, une table sera vraiment la bienvenue. Ici le public est plutôt jeune, peut-être même parfois estudiantin, les prix sont vraiment d’ailleurs très corrects.



Le mot « Isan » est dérivé du sanskrit et signifie « direction nord-est »., décrit le plateau du nord-est de la Thaïlande qui côtoie la rivière du Mékong. Une région non loin du Laos et du Cambodge, connue pour une population très ancrées dans les traditions familiales et une culture tout à fait particulière sans oublier ses coutumes vestimentaires. La carte est plutôt inhabituelle pour l’Europe ou le continent américain car chaque plat a sa photo. Une initiative qui en Asie est peut-être appréciée, mais le rendu photographique ne donnera aucunement une idée de ce que sont les saveurs des plats. On commandera donc une série de plats que l’on peut se partager et recommander selon sa faim. A noter qu’il s’agit de cuisine Isan et que nous ne trouverez pas de plats en sauce type currys, mais plutôt des salades et des grillades en plus de riz et pâtes.

Evidement pour accompagner ce repas une incontournable Singha toujours aussi agréable.


Pour commencer, un « Larb Tod », du porc haché épicé et cuit dans la friture. Un snack parfait pour l’apéritif, qui est donc une viande hachée dans laquelle on a ajouté de l’oignon, de la coriandre, de la menthe, du jus de citron, de la sauce de poisson et de l’échalote. Probablement un peu de farine ou de maïzena. Le tout est confectionné en boule et passé dans l’huile. Ici en anneaux, un peu de citron vert, des cacahouètes sur le côté, des échalotes et du piment. C’est très bon et fidèle à ce que cela doit être.


Puis un « Nue Dad Dieo », du bœuf séché au soleil et frit. On trempe les morceaux dans une sauce pimentée plutôt parfumée. La viande est caramélisée et vraiment délicieuse.



Ensuite un « Khao Moo/Nue Thod Kratiam Prik Thai », du bœuf frit avec de l’ail et du riz au jasmin. Plat traditionnel avec le riz au centre sur lequel se trouve un œuf frit, quelques concombres, un peu de sauce pimentée dans un petit bol. La viande est sautée dans une sauce un peu caramélisée. C’est plutôt simple mais bien exécuté.


Nous continuons avec « Moo Rong Hai Der + Khao Ji », du porc de mariné et grillé selon une recette spéciale de la maison. Le porc est très simplement préparé mais sera relevé par la sauce sur le côté qui amènera un peu plus de saveur au plat. Et quelques quenelles de riz gluant. Plat simple mais aussi gourmand.


Un « Pad Thai Mun Poo » réalisé avec non pas du crabe comme prévu mais de la volaille. Délicieux Pad Thai avec une sauce vraiment succulente. On ajoute au dernier moment les pousses de soja, on arrose de citron vert. C’est bon, frais et toujours aussi authentique.


La cuisine de « Somtum Der » n’est pas d’une grande sophistication mais plutôt ce que je qualifierais de campagnarde. C’est une cuisine vraiment authentique, réalisée sans concession, pas d’américanisme heureusement. Tout est frais, préparé au dernier moment, gourmand et l’on passera ici un très sympathique moment.

dimanche 30 octobre 2016

Atoboy, New York




« Jungsik » est une table qui offre une cuisine coréenne moderne et innovante. Certains appelleraient même cela du « Fusion coréen », table gastronomique qui existe dans deux endroits, Séoul et New York et qui a deux macarons au Michelin. « Atoboy » est ce que l’on pourrait qualifier de « spin of » puisqu’il s’agit du chef Junghyun Park qui fut chef de cuisine de l’établissement de New York. On y sert d’une manière « banchan », c’est-à-dire la version coréenne des tapas.

Ouvert fin juillet de cette année, c’est la table dont tout le monde parle en ce moment. Le concept en tout cas architectural et design peut en surprendre plus d’un car je ne me rappelle pas d’avoir été au préalable dans un endroit de ce genre. Cela peut plaire ou fortement déplaire et dans tous les cas cela surprendra plus d’un. L’entrée est l’une des plus minimaliste qu’il m’est été donné de voir. A peine une enseigne indiquant le lieu, on aurait presque l’impression de s’être trompé lorsque l’on arrive à l’adresse. Serait-ce l’entrée du personnel ? Eh bien pas du tout. Mur de béton, porte de bois étroit, presque impossible de voir l’intérieur.


L’intérieur reste dans cet esprit très minimaliste. De là à dire que l’on se trouve dans un garage, un bâtiment désaffecté, un espace en cours de transformation, on en est pas loin. Espace assez froid, murs de béton laissés à l’état brut, tables alignées comme dans un réfectoire ou comme dans une prison, éclairages proches de néons. Il fallait vraiment oser et dans l’ensemble c’est plutôt assez réussi mais peut dérouter plus d’une personne. La porte d’entrée donne directement sur cette salle en longueur avec un coin un peu asiatique à l’entrée mais toujours aussi minimaliste qui sert de bar.





Au fond, la cuisine, un bar et sur ces murs « abimés », une ou deux affiches de l’établissement. Public plutôt assez jeune, ambiance assez décontractée et service attentionné.




Sur les tables un simple alignement de baguettes et de fourchettes dans un pot métallique avec des serviettes de papier. Impossible de faire plus épuré.


Une fois assis on me présentera une carte avec un menu à prime abord très raisonnablement tarifé à 36 USD avec trois plats au choix et un supplément de 2 USD pour un riz autre que nature. Il semblerait que ces petits plats changent fréquemment. Si le prix semble correct, je vous préviens que vous ne sortirez pas de la repu car les portions furent vraiment petites. Difficile de faire son choix car il n’est pas vraiment facile de s’imaginer ce que sera le résultat. Ce n’est ni « du coréen », ni « du français », mais quelque chose à première vue entre les deux. Exercice de style selon moi très périlleux. Des ingrédients des deux nations sont annoncés pour chaque plat.

Petite entrée en matière offerte avec un chips à base d’algue. C’est plaisant sans plus.


Une entrée qui est un tartare de bœuf, huitre, pomme de terre. C’est esthétique, la viande est découpée en fines lamelles, pas sûr de pouvoir identifier où se trouve l’huitre, un peu de friture de julienne de pommes de terre frites sur le côté et une pointe mayonnaise au wasabi. C’est un plat rafraichissant, à nouveau plaisant mais pas non plus renversant.


Un tout petit bol est amené qui est une sorte de kimchi mais semblerait-il avec du navet ou du radis. Difficile d’identifier car le piment l’emporte sur le goût du légume.


Du vrais kimchi lui tout à fait excellent.


Second plat, des topinambours, pleurote, truffe, et orange. Selon moi le plat le plus aboutit mais qui finalement ne me rappelle en rien la corée. Tout est équilibré en bouche, les saveurs sont précises, un peu douces, la truffe est difficile à trouver, mais cela reste une belle assiette dans un registre assez gastronomique.


Er en plat principal, du travers de bœuf, foie gras, gingembre, ail. Pas sûr de vraiment comprendre ce plat car a priori le foie gras est dans la sauce mais d’après ce que j’ai pu comprendre, c’est une adaptation du « Galbijjim », un plat coréen qui consiste à braiser du bœuf (« short rib » travers de bœuf), avec un mélange de sauce soja, huile de sésame, ail, poivre et autres ingrédients. Ici comme le dit l’énoncé préparé avec du foie gras. Certains peuvent s’extasier là-dessus par snobisme, personnellement j’ai trouvé un ragoût de viande dans une sauce un peu grasse sans trop de saveur. Pour sur un européen ne sera pas réellement impressionné.


Le riz aux algues qui est servi moyennant un supplément, lui est très original et vraiment très bon.


Certes tout le monde semble être en extase sur ce concept de restaurant mais cela me semble être un phénomène de mode. Peut-être que certains s’imaginent manger la cuisine de deux étoiles à moindre frais ? D’autres admirent le côté minimaliste avant de se préoccuper de son assiette ? Ou alors « il faut dire qu’on y est allé » pour paraitre « branché » ? Ce n’est pas que ce n’est pas bon mais il y a un mélange d’un peu tout sans trop de cohérence, les plats sont corrects mais ne me laisseront pas de grands souvenirs, les portions sont minimales et l’on ressort en ayant faim même si l’on n’est pas un gros mangeur.