mardi 31 octobre 2023

Regadera, Cordoue

 

Une bien sympathique adresse que cette table du chef Adrián Caballero qu’il a ouvert ses portes il y a plus de 5 ans, et qui est devenu une véritable référence en ville. Les grands de la cuisine de Cordoue ont cédé à ses charmes et se rendent dans ce restaurant de La Ribera pour manger quand ils ne cuisinent pas. Ce charmant petit restaurant se trouve à deux pas de la Mezquita et du pont romain.

Une adresse à laquelle on ne s’attendrait pas avec un très joli décor intérieur. Sa décoration épurée un peu nordique, un peu zen, un peu nature, mais finalement aussi très méditerranéenne. Lampes avec abat-jours en osier, tables en bois, caisses en bois sur un mur et un peu une surprise avec un jardin interne, des bacs avec des plantes, des herbes et quelques lumières vives pour la croissance.


Puis au fond, les cuisines vitrées où une brigade officie qui malgré l’absence du chef semble bien rôdée. Nous sommes un lundi soir et ce n’est pas toujours évident de trouver quelque chose d’ouvert, donc c’est avec bonheur que l’on pourra se restaurer ici.

Table joliment dressée ou vous pourrez trouver votre nom inscrit sur une ardoise plantée dans une plante verte.


La Regadera propose des plats de saison et du jour, la plupart du temps dans de grandes assiettes. C’est une cuisine de marché. Les plats du menu partagent l’importance, le soin et le dévouement avec les nouveaux ajouts quotidiens qui profitent des produits de saison les plus frais et de qualité.  Sans oublier que la carte est également un délicieux voyage à travers le monde.

Pour commencer un plat vraiment mémorable, moderne, un peu inspiré de la cuisine française et étonnant dans sa maitrise parfaite. Un chou farci avec une duxelle de cèpes, champignons et noix, sauce au vin rouge et shimeji. Une duxelle(s) étant un hachis de champignons relevé d'oignons et d'échalotes hachés et cuit dans le beurre. Le chou est parfaitement étuvé, la farce gouteuse, le fond de sauce est idéal car parfumé et pas gras.

Initialement je n’étais pas enclin à choisir un plat exotique mais finalement l’originalité de l’intitulé me convaincu. Un guacamole, sorbet à la coriandre, soupe de maïs sucré et jalapeño. Très belle présentation mais surtout un accord de saveurs très fidèle à l’original avec les ingrédients de base. Tous les marqueurs du guacamole mais ici totalement repensé. Cette glace est une vraie découverte.

Un poisson avec un très bon merlu fumé, aux petits pois et pois mange-tout, pommes de terre confites et aneth. A nouveau une assiette très maitrisée avec une approche encore française dans les cuissons et accompagnements.

Un plat plus conventionnel le cannelloni à la queue de taureau, béchamel au lait de brebis, gratiné au vieux fromage. Plus roboratif mais toujours très gourmand.


Leurs desserts sont tout aussi spectaculaires : tout sur le citron, mousse, crème, glace, biscuit et menthe. Bien acidulé, point trop sucré et toujours aussi esthétique.

Une série de vin avec ce repas,  toujours une bouteille locale en blanc avec un Dulas del Lagar de la Salud Blanco. L’alliance de la tradition et d’une production unique dans un vin blanc. Une découverte, fermentée et vieillie en fûts de chêne français avec le cépage Pedro Ximénez de Montilla (Cordoue), un vin frais, doux, persistant et rond.

Un vin au vert rouge, un Orot Crianza Toro 2019 de la Bodega Toresanas avec une belle robe grenat soutenue. Superbe nez, aux nuances finement boisées et aux notes de fruits rouges et noirs.

Pour terminer un vin liquoreux, Caprichoso Dulce Ecologico de la Bodega Robles. Un assemblage de raisins Pedro Ximénez mûris au soleil et de vin de raisins frais du Verdejo avec une touche subtile de dioxyde de carbone qui lui donne une finale amusante, fraîche et rafraîchissante en bouche. Sa large gamme d’arômes frais de fruits, de miel et de fleurs nous ramène au printemps dans le vignoble parmi les herbes pleines d’inflorescences et de pollen.



Assurez-vous de réserver, car La Regadera est un endroit très populaire et se remplit rapidement. Et c’est bien justifié que l’on s’y empresse car la proposition est vraiment moderne, excellente et originale.

samedi 28 octobre 2023

Restaurante Sociedad Plateros María Auxiliadora, Cordoue

 

Le restaurant Sociedad de Plateros María Auxiliadora est l’un des endroits à ne pas manquer lors de votre visite à Cordoue. Cette taverne emblématique est située au cœur de la vieille ville, à côté de l’église de San Lorenzo. Il faut savoir que la première taverne de la Société des orfèvres était celle de San Francisco, qui date de 1872. Cette société d’entraide en a créé plusieurs depuis sa création en 1868. Parmi elle, celle de Maria Auxiliadora, qui était le quatrième de la série.



Il semble que la maison ait été acquise en 1925 et que l’activité de taverne soit arrivée à partir des années 30, bien qu’il s’agît déjà d’un magasin de vin auparavant. Les deux mentionnés survivent à la Cruz Conde et à la place Seneca.


Ce Plateros de María Auxiliadora, est lié au nom de Manolo Bordallo depuis plus de 20 ans, lorsqu’il déménagea du bar qu’il dirigeait à Ollerías, qui était devenu trop petit pour lui. La taille de la taverne le rendit réticent, mais le succès est tel qu’à l’ouverture, les clients de son ancien établissement qui sont invités doivent aider en tant que serveurs. Depuis lors, il est une référence en matière de bonne nourriture, ainsi que le restaurant ou la taverne la plus médiatisée de la ville en raison des apparitions constantes de son gérant à la télévision locale, nationale et internationale.



À son arrivée, Bordallo a respecté la cuisine traditionnelle des cuisiniers précédents et vous pourrez trouver toute une gamme de plats des plus traditionnels.


Avec une cour intérieure et extérieure et trois salles. La cour centrale est accueillante et dégage une atmosphère agréable, dont la décoration s’inspire des arches de la mosquée de Cordoue, idéale pour s’asseoir pour déguster leurs célèbres vins « Peseta », « Oro Viejo » ou « Platino », de l’appellation d’origine Montilla Moriles qu’ils produisent dans leur propre cave et qui sont vendus à l’entrée.


Si vous souhaitez de l’intimité, il y a plusieurs salles avec des capacités différentes pour célébrer une réunion de famille ou d’amis. Il dispose également parmi ses installations d’un patio extérieur entouré d’orangers et de citronniers pour profiter de la réunion autour d’un excellent repas les soirs d’été. 



Plateros María Auxiliadora a toujours été un lieu effervescent, plein d’activités culturelles et qui avait même sa propre croix de mai, ainsi qu’un studio de télévision particulier pour les multiples programmes auxquels son directeur participe. Espérons que tout reviendra à cette normalité frénétique dès que possible.

Du vraiment classique avec ce très bon Salmorjo de Cordoue avec jambon et œufs durs.

La très rafraichissante salade de morue à l’orange, oignon rouge et grenade.

Deux types de poissons car on peut commander des demi-portions avec le poisson en adobo qui est entouré d’un mélange d’épices local a base entres autres de cumin.

Et un autre poisson dans une friture plus classique servis tous les deux avec une salade de chou blanc.

Un très bon dessert avec un riz au lait vraiment très bien réalisé.

En plus de la sympathique nourriture, les points forts de cette taverne sont, d’une part, l’excellent service, amical et efficace, qui vous fait vous sentir chez vous et vous sert la commande avec une rapidité admirable. Et d’autre part, le prix abordable pour tous les budgets.

lundi 23 octobre 2023

Casa Pepe de La Juderia, Cordoue

 

Casa Pepe est l’un des restaurants les plus historiques et traditionnels de Cordoue que l’on se doit au moins une fois de visiter. Le restaurant Casa Pepe de la Judería a été fondé en 1920 sous le nom de Taberna del Triunfo par Manuel Criado. Il a été remplacé en 1930 par José Jiménez Aroca, connu sous le nom de « Pepe el de la Judería », un surnom qui est venu baptiser l’établissement aujourd’hui. Pepe el de la Judería a été celui qui a commencé à doter la taverne de la grande renommée qu’elle chérit aujourd’hui : c’était un grand connaisseur de l’art de la cuisine espagnole, résultat de son expérience en tant que serveur qualifié dans l’ancien restaurant de l’ancien Bruzo.


Depuis les années 1920, le restaurant Casa Pepe, dans le quartier juif, a conservé intact l’agencement et la décoration d’une authentique taverne traditionnelle de Cordoue, et conserve toujours le même bar en marbre et piquera, une petite fenêtre vitrée à partir de laquelle le public attendait dans la petite salle du portail.

Il y a 21 ans, le restaurant Casa Pepe, dans le quartier juif, a franchi une nouvelle étape, lorsque les hommes d’affaires Miguel Cabezas Morón et Lola Carmona ont rouvert leurs portes, réussissant à adapter la proposition de Casa Pepe aux temps nouveaux et exigeants, sans oublier son charme traditionnel et en rassemblant sur ses murs l’une des collections les plus complètes de l’œuvre picturale des artistes cordouans.


ll s’agit d’une vieille maison, à la façade blanche immaculée sur la pittoresque rue Romero où sont accrochés des pots, des fleurs et toutes sortes de reconnaissances.


Se déplacer entre les salles, c’est voyager à travers l’histoire de Cordoue. Son intérieur surprend déjà avec son bar, son patio andalou et ses agréables salles à manger, complétées par l’ensemble du complexe historique, par ses belles terrasses sur le toit.  S’installer dans l’un de ses coins exquis est de la pure magie, mais lorsque l’on vous présente l’un de ses plats, le temps s’arrête et vous voulez profiter éternellement de cette cuisine bien entendue classique.


La cuisine de la Casa Pepe de la Judería est traditionnelle andalouse, mais avec des touches internationales, des plats « signature » et en utilisant, bien sûr, des produits méditerranéens et du marché de la meilleure qualité.

Cela sera pour commencer, leur Mazamorra qui est une crème froide à base de chapelure, d’amandes crues, d’huile d’olive extra vierge, d’ail, de vinaigre et de sel, qui ici est d’une autre dimension pour sa texture, sa saveur et son élégance. De plus, ils lui ajoutent une purée de coing de Puente Genil, de jeunes pousses et quelques amandes effilées qui lui confère une finesse finale exquise. Et complété par un filet d’huile d’olive vierge de l’une des quatre appellations d’origine de la province de Cordoue », car tous les produits hauts de gamme du territoire et d’autres du reste de l’Espagne circulent dans ce restaurant.

Bien entendu, l’incontournable Salmorejo. A noter qu’il est possible de prendre des demi-portions ce qui permet d’apprécier plus de plats.

Premier plat principal avec un bon thon rouge sauté, une sauce escabèche et des bimi au grill. Thon bien entendu de la méditerranées simplement poêlé, un fond légèrement vinaigré comme il se doit et comme légume vert proche du brocoli mais avec de plus petites inflorescences et des tiges fines plus longues.

Autre plat avec de croustillants ris de veau, crème de pommes de terre truffées et asperges. Quand un produit est de qualité il se suffit à lui-même.

Comme dessert un gourmand mille-feuille à la crème, léger et très bien réalisé.

Comme vin blanc, un Dos Claveles 2022 Bodegas Toro Albala. C’est un vin sec rafraîchissant élaboré avec des raisins de vendanges précoces de Pedro Ximénez, récoltés à la fin du mois de juillet pour obtenir un vin frais aux arômes fruités, à l’acidité et à faible teneur en alcool.

Second vin local et même de la région de Cordoue avec un Dulas del Lagar de la Salud Fût Français Rouge 2021. De couleur cerise intense avec des reflets rubis. Un nez agréable et parfumé de fruits rouges enveloppé de notes fraîches d’herbes aromatiques et de touches minérales. Une bouche séduisante, avec un corps enveloppant et un milieu de bouche velouté, accompagné d’une finale prolongée.

Une adresse incontournable même si dans un quartier touristique, fréquentée énormément par les locaux car l’on y trouve une excellente cuisine andalouse dans un cadre historique de goût.