Toujours un
peu à la recherche de tables Suisses traditionnelles, voici un endroit que je
n’avais pas encore eu la chance de visiter, « Au bon Vin » à
Chardonne. Un très joli petit village viticole dans le Lavaux avec ses
vignobles en terrasses. C’est donc au cœur de ce village que se trouve cette
pinte au coin de la rue principale et d’une rue montante. Une maison de village
traditionnelle avec des fenêtres aux encadrements jaunes et volets verts.
Ici on y
vient pour principalement manger des charcuteries et autres plats du terroir,
des saucisses vaudoises ou à rôtir pour en quelques mots décrire le lieu. Et
dieu sait s’ils deviennent rares ces types d’établissements qui pourraient presque
faire partie du patrimoine culturel. Combien restent-ils de boucheries
artisanales en Suisse ? Combien de restaurateurs se plaisent a encore
confectionner ce type de produits avec de la matière première de qualité (porcs
fribourgeois) et préparer ces mets selon l’état de l’art ? Peut-être la
dernière génération de personnes qui croient dans la confection de ce type de
produits ; que les amateurs se dépêchent à gouter ces plats car je ne suis
pas sûr qu’il y ait une relève dans ce type de boucherie…
C’est en
discutant avec le très sympathiques patron Thierry Sax et charmante épouse, que
nous apprenons que l’établissement est ouvert depuis 1990, et qu’à l’origine le
chef n’avait pas de connaissance de boucherie mais qu’il apprît un peu sur le
tas après avoir suivi l’école hôtelière à Genève si j’ai bien compris en même
temps que Chevrier. Vint cinq années plus tard, après de nombreuses aventures
liées soit a des abattoirs locaux qui disparaissent ou des élevages de porcs de
qualité de plus en plus rare, il continue de manière hebdomadaire à fabriquer
toutes ses charcuteries. Un bel exploit, plutôt rare et qui illustre la passion
d’un homme pour des produits de qualité, à notre plus grande joie.
Une ardoise
faisant la promotion de ses produits à la vente mais seulement sur place et
nous voici à l’intérieur.
Une petite
salle qui probablement n’aura pas changé depuis de nombreuses décennies avec
son carrelage, ses tables et chaises des plus conventionnelles en Suisse,
quelques anciennes gravures sur les murs.
Au centre
de la pièce, un « arbre de noël »…avec des saucissons… et un panier
rempli du même produit.
Et sur un
des murs un surprenant ancien juke-box toujours opérationnel qui serait très
apprécié lors des soirées festives.
Dans un
coin, le comptoir avec son charme désuet et rassurant.
Et dans un
autre coin, un chemin de fer comme quand nous étions gamins…et pourquoi pas adultes….
Certes la
carte propose une belle sélection de plats locaux mais nous avons retenu le
menu du caïon (nom populaire du cochon) à 39 CHF qui propose un aperçu de la
cuisine du chef et de ses produits.
Avec pour
commencer une assiette de minis malakoffs qui ressemblaient plus a des bouchées
mais au vu de ce qui suivra sera amplement suffisant. L’incontournable
spécialité vaudoise qui quand bien préparée est exquise. On raconte cependant
que ce sont des soldats vaudois ayant servi dans l'armée française et
participé à la prise de la forteresse de Malakoff à Sébastopol, en
1855, qui inventèrent la recette du fromage à la friture. Dès leur retour au
pays, ils popularisèrent cette recette et la baptisèrent Malakoff, en souvenir
de leur campagne victorieuse. Petits mais absolument délicieux.
Le plat
principal est en réalité servi en deux plats et services. Tout d’abord une ½
saucisse à rôtir, atriau et roesti. La
saucisse à rôtir est fabuleuse, car a été avec respect et délicatesse. Elle est
de grande qualité et sans parfois des petits morceaux bizarres qui croquent
sous la dent. Elle est accompagnée d’un excellent atriau à base de porc, épices
et persil entouré d’une crépine. Comme accompagnement des roesti bien
croustillant et un fond de sauce brune classique. Une assiette qui rassure et
qui ne peut que contenter les amateurs de ce type de plats.
Seconde
assiette avec une ½ saucisse au chou et papet. J’imagine que ½ signifie une au
lieu de deux, toujours que celle-ci est excellente, fraiche de cette semaine, à
laquelle on associe évidement le mélange de pommes de terre et poireaux tout à
fait convaincant. La saucisse est moelleuse, parfumée et délicieuse.
En dessert,
un judicieux ½ parfait glacé au vin cuit, qui n’est pas à base de vin mais
comme beaucoup de personnes le savent, à base de poires ou de pommes. Un
dessert idéal pour conclure ce repas.
Deux pots
de 5dl de Chardonne blanc de chez Jean-François Morel qui s’avéra être parfait
avec ce repas.
Une de ses
tables que l’on adore et qui doivent survivre… Espérons que les générations
jeunes et futures prennent conscience de la valeur de ces produits locaux qui
tendent méchamment à s’industrialiser. Thierry et Héléna Sax préservent encore
notre « gastronomie » locale et l’on ne peut que les remercier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire