Cela
faisait un certain temps que je n’étais plus retourné au « Café des
Voyageurs » qui est sans aucun doute une institution à Genève. Bien connu
de la génération de celles et ceux qui affectionnent cette cuisine qui tend un
peu à disparaître, à savoir gourmande, riche, classique et plutôt bistrotière
que gastronomique.
Le lieu où
l’on a envie de se retrouver entre amis autour d’une table un peu informelle
pour manger un plat revigorant ou canaille selon nos amis français. Face à l’ancienne
gare des Eaux-vives en plein chambardement et ce bâtiment qui j’espère sera
modernisé et non simplement remplacé par une probable structure moderne sans
charme comme cela arrive de plus en plus souvent dans notre cité de Calvin.
Une
terrasse plutôt agréable l’été et un intérieur qui n’a pas changé depuis de
nombreuses années et tant mieux ! Le vrai bistrot genevois avec ses tables
recouvertes de ces horribles nappes en papier… (pourquoi pas faire simple et
repenser le concept en éliminant les nappes). Enfin cela doit plaire à la
clientèle évidement classique qui apprécie ce charme un peu désuet avec également sur les murs une série d’ancienne
gravures touristiques de l’arc lémanique.
Comme d’accoutumée,
l’accueil est toujours très aimable et souriant. Une fois attablés, les menus
distribués, tout démarre avec l’énoncé des plats additionnels en fonction des
arrivages et des saisons. On y retrouvera souvent des produits de qualité comme
des poissons ou alors des préparations spéciales en fonction des humeurs du
chef. Aujourd’hui des filets de perche du Léman, des soles de Bretagne, et des
coquilles Saint-Jacques.
Tout
commence avec quelques kirs et quelques dl d’Aligoté du domaine des Curiades à
Bernex. Une valeur sûre dans les vins genevois. Ici on ne vient pas vraiment
pour faire de découvertes culinaires mais pour se réjouir par exemple de
déguster une trilogie de foie-gras avec une version cuite au torchon, un second
poêlé et le troisième préparé comme une crème brulée. Je n’y ai pas gouté mais l’assiette
fut à la hauteur selon le convive.
Autre
entrée tout aussi plaisante avec un tartare de thon rouge sur un lit d’avocat.
Tartare qui était préparé avec entre autre des graines de sésame, un bol de
sauce soja sur le côté et une petite salade.
Pour moi
des ravioles farcies à la truffe blanche sur lesquelles on retrouvera du
parmesan en fines lamelles et également un peu de truffes noires râpées. Une
sauce plutôt légère plus proches d’un bouillon afin de pas trop écraser la
saveur discrète je dois dire de la truffe blanche. Une pâte à raviole qui
manquait un peu de finesse selon moi.
Les plats
principaux avec un filet de bœuf sauce poivrade accompagné de divers légumes
comme pois mangetout, carotte, courgette et tomates. Un joli morceau de viande
entouré de sa sauce bien crémeuse.
Les
célèbres ris de veau aux morilles qui sont toujours préparés de manière
infaillible.
Une souris
d’agneau en lente cuisson qui avait l’air plutôt très gourmande.
Et pour
certains dont moi-même, d’excellent rognons de veau parfaitement cuits dans une
sauce moutarde assaisonnée avec précision. Les accompagnements similaires à
ceux de la pièce de bœuf.
La majorité
des plats seront également accompagnés d’une excellente portion individuelle de
gratin de pommes de terre.
Quelques
desserts au tour de la table avec entre autre une crème brulée tout à fait
convaincante selon le convive.
Autre
desserts un peu particulier, le « molotov » qui malgré son nom
semblerait être d’origine portugaise, à base de blanc d’œuf battus en neige et
de caramel, servi avec une crème anglaise.
Avec ce
repas des vins de la vallée du Rhône avec un Côtes du Rhône Blanc 2011 Château Mont-Redon
et la même bouteille mais en rouge version 2014. Une belle maison très réputée
pour ses Châteauneuf du Pape.
Et comme d’accoutumée,
la jarre de bonbon pour accompagner les cafés.
Une table
toujours fidèle à elle-même avec une surprenante et rassurante constance au fil
des années. On en ressort toujours très satisfait et avec le sentiment d’avoir
très bien mangé une cuisine roborative de qualité.
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