Ce ne sont pas les belles tables qui manquent à New-York et si l’on
séjourne à Brooklyn, il n’y a rien à jalouser de Manhattan. Probablement que la
principale différence réside dans le fait qu’il n’y ait pas vraiment de tables
étoilées et gastronomiques, cependant si vous cherchez un lieu grandement
convivial avec une superbe ambiance et malgré tout une cuisine de qualité de
type américaine, voici surement un des endroits à ne pas manquer.
« Buttermilk Channel » se trouve dans une rue un peu au sud de
Brooklyn non loin d’une bouche de métro et non loin du quartier de Caroll
Gardens. Le genre de bistrot que j’apprécie car se focalise sur ce que l’on
pourrait qualifier de cuisine américaine nouvelle. Un nom d’établissement qui
selon certains se réfèrerait au « détroit de marée » qu’utilisait les
fermiers de Brooklyn qui acheminaient à une époque leurs troupeaux paitre les
pâturages de Governors Island. Une autre légende prétendrait en réalité qu’en
empruntant ce détroit par bateau, le lait se transformait en beurre en se
rendant aux marchés de Manhattan en raison des vagues agitées. On ne saura donc
jamais vraiment quelle est la raison de ce nom.
Un bistrot dont la spécialité est entre autre le poulet frit dans le « Buttermilk ».
En réalité il s’agit de babeurre, le lait de beurre battu qui est un liquide
blanc au goût légèrement acide. Ingrédient peu utilisé dans la cuisine
française et souvent aux Etats-Unis.
Au coin d’une rue, l’établissement se fera repérer grâce à sa terrasse
qui a pignon sur rue. Un traditionnel bâtiment en brique sur Court Street. Une
jolie devanture et une fois le pas de porte franchis, vous voilà immédiatement
face au bar ou se trouve l’accueil.
Une longue salle dans les tons blanc-crème, des luminaires plutôt agréablement disposés afin de créer une ambiance point trop lumineuse. Les tables aux nappes blanches face au long bar où l’on peut également diner. L’ambiance est très vivante, le restaurant complet, l’atmosphère assez festive et bruyante.
Notre table n’étant pas tout à fait prête, nous sommes invités a rester
au bar et pourquoi pas prendre un apéritif.
Pour changer des cocktails, vins et bières, cela sera un très bon cidre de la maison « Slyboro Hidden Star »
plutôt à classer entre bière et vin blanc que ce que l’on connait en France. Egalement
in intéressant cocktail « The Fair Harbor » à base de rhum brun et
blanc, de bière au gingembre, de jus de grenade et citron vert.
Une fois installé, la carte nous est tendue. Elle propose une jolie
sélection d’assiettes un peu dans le style bistrot ou « comfort food »
américain, raison pour laquelle nous sommes venus ici.
Dans les suggestions du jour, une poitrine de porc lustrée, carottes arc-en-ciel,
roquette, mélange de grenade et piment, pistaches. Une jolie assiette avec le morceau de lard qui
évidement est fermier, goûteux et bien caramélisé avec des carottes confites.
En accompagnement une salade mêlée avec les ingrédients susmentionnés. Un plat
bien réalisé qui enchantera les amateurs de ce type de charcuterie.
Je prendrai une tarte à la courge Delicata avec une ricotta de babeurre
maison et une vinaigrette au beurre brun. Ayant vu plutôt dans la journée la
surprenante série de courges au marché organique de Union Square, je ne pouvais
que vouloir découvrir cette Delicata. Une fine pâte beurrée et légère sur
laquelle l’on trouvera une rondelle de cette courge. Au milieu cette onctueuse
ricotta et sur le dessus quelques feuilles de frisée. Tout autour cette
vinaigrette qui pourrait rappeler un vinaigre balsamique mais qui n’en est pas.
C’est à nouveau excellent.
Première assiette du jour avec une Raie poêlée, cassolette de crevettes
de roche, gruau de maïs de la maison Anson Mills.Un plat un peu
décevant car trop proche de ce qui peut parfois se produire dans certains
établissements aux USA. Un poisson un peu noyé dans une sauce trop épaisse et écœurante.
Je prendrai le fameux poulet frit dans le « Buttermilk », gaufre
au Cheddar, et salade chou. Le poulet est cuit à la perfection et est resté
moelleux. Malgré ce que l’on pourrait s’imaginer, la panure grossière est
excellente et sans goût de gras. Sur le côté un excellent cole-slow et
étonnement en dessous de la volaille, des gaufres légèrement douces parfumées
au fromage, une sauce un peu douce pour verser sur le poulet. Un plat campagnard
américain mais excellent.
Pour accompagner ce repas, une bouteille de blanc Patelin de Tablas 2013
Tablas Creek Vineyard fort agréable, légèrement boisé.
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