Le quartier
de Dumbo nous offre de bien agréables surprises à Brooklyn. Situé à l’ouest et
non loin du pont qui relie à Manhattan, ce quartier est en pleine
transformation avec ces anciens entrepôts transformés en habitation de luxe ou
bars et restaurants. C’est un peu à l’écart de ces lofts que se trouve une rue
bien paisible qui ressemblerait plutôt à un petit village hors du temps et que
se trouve un autre quartier appelé Vinegar Hill à côté du précédent et non loin
du bord de l’East River.
Un quartier
dont le nom se réfère à la bataille du même nom de la rébellion irlandaise en
1798 du village irlandais de Enniscorthy et qui fût l’endroit où les irlandais
vivaient à une époque. Un petit village de Brooklyn qui a su préserver son
aspect 19ème malgré la modernisation des quartiers adjacents. Des
maisons de style Federal et aussi d’architecture Greek Revival qui s'est épanoui en Angleterre et aux États-Unis aux XVIIIe
et XIXe.
C’est ici
que vous trouverez la « Vinegar Hill House » dans une rue presqu’un
peu sombre. Si vous ne connaissez pas l’adresse, jamais vous ne découvrirez au
hasard cette très belle adresse car déjà c’est probablement le seul
établissement de cette rue et de plus il n’y a aucun nom sur la porte de celui-ci.
Un numéro
72 sur le haut de porte, un peu de lumière à l’intérieur…c’est là.
Et c’est un
peu une surprise avec cette salle de restaurant d’une autre époque comme si
rien n’avait jamais changé. Murs défraichis, structures boisées un peu vieillottes,
luminaires simples et peu puissants, tables de bois qui ont probablement vus d’innombrables
générations. Et c’est une certaine magie qui s’opère car il y a une très grande
harmonie dans tout ceci et la clientèle présente semble fortement apprécier ce
voyage dans le temps.
Quelques
tables dans la première partie de cette pièce qui officie de salle à manger et
quelques autres dans des parties presque privatisées mais probablement que la
structure initiale de ce restaurant avait d’autres fins que de servir de la
cuisine.
Les murs
sont recouverts ci et là de vieux objets, de miroirs et de peinture un peu
passées.
Tout au
fond, une cuisine vraiment petite ou s’affaire une équipe de cuisiniers plutôt
jeune. Il faut observer quelques
instants l’activité pour s’apercevoir que personne ne chôme et que l’affaire
est plutôt rondement menée.
Juxtaposé à
cette cuisine un bar devant lequel l’on peut également manger ou prendre un
apéritif en attendant que sa table se libère.
Il y a une réelle
atmosphère magique dans ce lieu qui pourrait presque aussi à certains moments
faire penser à un appartement privé. La
carte qui nous est tendue est plutôt courte mais on s’aperçoit immédiatement qu’il
s’agit de mets confectionnées à partir de produits choisis provenant de
producteurs locaux qui cultivent ou élèvent selon des techniques respectueuses
de l’environnement. Ici cela s’appellera « organic » qui est notre « bio »
chez nous, ce qui ne peut que faire grandement plaisir. Des plats dont les
énoncés annoncent une cuisine de saison, d’inspiration multiple sans jamais
être d’une nationalité particulière. Plutôt une cuisine américaine moderne qui
est d’ailleurs en pleine évolution.
Pour
commencer, une Mousse de foie de poulet, oignons vinaigrés, pistache. Arrive
une planche sur laquelle se trouve un petit bocal de cette mousse très bien
assaisonnée et plutôt légère. Sur le dessus les pistaches broyées et sur le
côté une petite salade et une confiture d’oignon vinaigrée. Le pain toasté est
délicieux. Une entrée réconfortante et bienvenue.
Pour moi,
le Crostini, stracciatella, coing, marmelade d’oignons et noisettes. Ce même
pain toasté est recouvert de ce fromage frais de couleur blanche à base de lait
de bufflonne avec dessus les noisettes concassées. A côté le coing en pate qui
aporte une très plaisante touche sucrée ; les oignons eux aussi en compote
sont doux. Simple mais particulièrement bien réalisé.
En plat
principal, un poulet cuit en cocotte en fonte aux échalotes, sauce au vinaigre
de jerez. A nouveau quelque chose de plutôt simple mais le produit est
magnifique, la volaille est goûteuse, cuite à la perfection et le jus est
assaisonné avec précision.
Autre très
beau plat principal, la Côtelette de la région, gruaux de maïs doux, romesco et
mélisse. Il s’agit d’une fabuleuse pièce de porc provenant d’une race
américaine plutôt assez proche d’un porc sauvage, voir marcassin qui est en
passe de symboliser la culture su « slow food » aux USA. Des petits producteurs qui élèvent ces bêtes
avec leur couleur tirant sur le rouge. Cuit ici à la perfection, à savoir
encore rose et déposé en tranches sur une sorte de polenta assez crémeuse, une
touche de sauce romesco qui est d’origine espagnole à base de tomates, piments
et noix. Et quelques feuilles de mélisse pour la touche végétale parfumée. Un
magnifique plat campagnard qui finalement ne se trouve pas si souvent que cela
sur les cartes.
Avec ce
repas un vin italien Botri di Ghiaccio Forte Vignaibotri 2008 de Toscane qui
sera plaisant mais ne nous laisseras pas un souvenir impérissable.
Une très belle adresse dans un très beau cadre,
avec une ambiance très cosy, originale et authentique. Une cuisine assez
familiale mais parfaitement exécutée qui mérite absolument d’être découverte
dans ce quartier d’un autre temps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire