vendredi 27 novembre 2015

Le Kitchen Café, Lyon



Voici un nouveau concept qui risque de se propager rapidement vu l’incroyable succès remporté par cet établissement, le « Kitchen café ». Et il porte plutôt bien son nom car la première impression c’est d’effectivement d’arriver dans un petit café et ensuite s’apercevoir que dernière le comptoir se trouve une petite cuisine. Un endroit qui ne laisserait jamais supposer que l’on y puisse y trouver une cuisine bistronomique absolument magnifique.

C’est depuis 2014 que cet endroit est devenu le lieu de rencontre des amateurs de cuisine sincère, légère, esthétique et préparée avec des produits choisis. Il faut aussi savoir que ce lieu est aussi ouvert pour le petit-déjeuner et pour aller prendre un goûter car des desserts raffinés sont proposés également dans l’après-midi ainsi que des chocolats chauds. A midi, on y viendra apprécier une cuisine de marché qui ne pourra surement pas vous laisser indifférent…

Beaucoup de buzz sur la blogosphère mais je peux vous garantir que c’est plus que mérité ! C’est dans une cuisine de quelques mètres carrés que la magie s’opère face à une salle tout aussi petite avec quelque chose comme une quinzaine de couverts. Réservation absolument obligatoire pour passer un fabuleux moment avec un couple en cuisine.

Connie Zagora la cuisinière d’origine polonaise et née en Suède propose même un blog où elle partage ses humeurs du moment, des recettes, des reportages culinaires et autres types d’information. Selon ses propos, elle est graduée de la Ferrandi Cooking School, a travaillé à l’époque chez un étoilé, « L’Espadon » de l’Hôtel Ritz et au « Pur » du Park Hyatt à Paris avant d’officier ici. Les desserts sont conçus par Laurent Ozan, chef pâtissier passé par plusieurs grandes maisons comme Catherine Guerraz à l’époque de « Chez Catherine » et au Lancaster.


On s’installe dans une salle comme un mouchoir de poche autour de tables montées sur d’anciennes machines à coudre Singer, quelques simples chaises noires et une décoration avec quelques photos encadrées. Il y a quelque chose de très New-Yorkais dans tout ceci. L’ambiance est plus que décontractée et le service enthousiaste et souriant.




Comme précédemment mentionné, la petite cuisine au fond avec la possibilité de manger comme à un bar, est là ou la magie opère. Quelques minutes plus tard nous voici tendu le menu du jour qui en trois plats est tarifé à 29 euros inclut une bouteille d’eau. Un menu avec toujours deux plats au choix.


Pour commencer un Œuf à la vigneronne, grelots et champignons. Une réinterprétation probable de l’œuf meurette ou alors visiblement l’œuf cuit mollet a été par la suite plongé dans du vin et accompagné de cette classique garniture. Une légère sauce au vine bien équilibrée en fond d’assiette.


Autre entrée avec un étonnant Bœuf mariné façon gravlax, frisée, noix, choux rouge acidulé, clémentine de corse. On se rappellera les origines de notre cheffe…La viande a probablement été conservée comme un saumon dans du sel et ensuite a perdu de son eau rendant la viande plus dense mais aussi plus tendre. Le chou rouge est décliné de deux manière ; acidulé comme le dit l’énoncé donc semblable un peu a des légumes au vinaigre mais aussi une poussière de choux au préalable déshydraté. Quelques brisures de noix, quelques feuilles de salade et une compote de clémentines sur le côté pour apporter une douce et amère à l’assiette. Des associations qui fonctionnent et qui en fonr une très bonne entrée.



Le plat principal fut excellent et très « comfort food » avec un Onglet de veau, panais, marrons, oignons confits, mizuna, vinaigrette au beaujolais. Une pièce de viande plutôt rare,  plus tendre et plus légère que l'onglet de bœuf, cette pièce de veau découpée dans le sens de la fibre est reconnaissable par son fondant délicieux. Les panais ont été poêlés et sont présentés de manière assez simple car sont presque entier, les marrons se retrouvent sous forme de brisures sur la viande avec des oignons caramélisés.  La mizuna qui est une salade verte et qui est la feuille de moutarde japonaise amène une touche piquante à l’assiette. Le fond de sauce légèrement acidulé se marrie très bien avec le reste. 


Une surprise avec un pré-dessert absolument magnifique, un sorbet à la sarriette sur un fromage de chèvre frais, compote de coing, huile d’olive, brisure de pain grillé et miel. Digne d’une très grande table.


Et pour couronner le tout, probablement mon meilleur dessert cette année, Courge butternut, châtaignes, sorbet thym-citron, mousse laitière, topinambours. Un dôme blanc très léger semblable a une crème fouettée sous laquelle on trouvera une incroyable association châtaigne et de courge en compote avec le sorbet qui tonifie le tout. Sur le dessus pour une touche croustillante, des chips de topinambour qui rappellent la châtaigne de la composition. Vraiment fabuleux !


Une jolie carte de vin où nous choisirons un agréable Beaujolais Villages Tentation de chez Jean-Claude Lapalu en 2014.


Comment ne pas ressortir d’un tel établissement avec autant de joie car voici une fantastique formule proposée par des personnes passionnées et qui peuvent haut la main se positionner dans le peloton de tête des tables bistronomiques de Lyon. Un réel exploit tenant compte de la taille de l’endroit. Coup de cœur sans hésitation.

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