Quelques
jours à Frascati au sud de Rome, me voila à la recherche d’une table que je
pourrais qualifier de correcte et surtout ouverte un lundi soir ce qui n’est
pas franchement facile comme dans beaucoup d’endroits. Finalement ce n’est pas
a Frascati même que je trouve celle-ci mais la localité voisine appelée Grottaferrata. Une trattoria ou plutôt une taverne rustique appelée
« Taverna dello Spuntino » qui existe depuis 1960 et
spécialisée en cuisine romaine.
Dans une
rue plutôt calme, cette taverne à l’air plutôt engageante vue de l’extérieure
avec ses plantes le long des murs et les éclairages mettant en valeur cette
ancienne demeure.
Au milieu de la facade, une vierge comme si l’on allait
entrer dans un édifice religieux.
Une fois le
pas de porte franchie on réalise que nous ne sommes pas dans un lieu de culte
mais une salle très traditionnelle qui pourrait être une cave à vin ou un lieu
de stockage à l’époque de matières premières.
Tout est soigneusement et
méticuleusement décoré avec des tables recouvertes de nappes oranges et de
bouquets de fleurs, des murs avec des étagères ou sont alignées
d’innombrables bouteilles, sur des côtés des jambons qui pendouillent entre des
bouquets de piments séchés et des chapelets d’aux, des petites courges comme
décoration.
Murs de pierre et mobilier de bois s’associent ; les casseroles en
cuivre rajoutent un côté un peu chargé à l’ensemble. Une salle de restaurant
sur plusieurs niveaux au milieu de laquelle se trouve une cheminée.
Nous somme
dans un lieu principalement fréquenté en ce moment par les locaux car il n’y a
pas l’ombre d’un « touriste » à part moi ce soir. Sur un meuble un
assortissement d’huiles d’olives et divers vinaigres balsamiques.
Le probable patron m’accueille avec le sourire, baragouine quelques mots
d’anglais réalisant que mon italien est plus que basique, bien que mon serveur
m’aie parlé en italien toute la soirée.. Je me suis contenté d’essayer de
mettre des « i » et des « o » à mon français…. Bref cela
n’a pas été un problème puisque la carte existe aussi en version anglaise avec
« sous-titrages italiens »…
Je passe les entrées car « primie platti et secondi… » me
suffisent largement. La carte propose uniquement des plats du latium et tant
mieux. De la cuisine régionale et authentique qui finalement n’est pas si
simple à trouver.
En attendant mon choix, je me vois apporté un « amuse gueule »
plutôt consistant ; un pain croquant dans lequel se trouve une sorte de
boudin ou de saucisse. Je en suis pas très sur de l’ingrédient mais c’est
plutôt bon.
Comme je souhaite faire une exprérience locale, je choisis des gnocchis
aux châtaignes avec de la saucisse et du romarin ; un plat typiquement romain
selon mon aimable serveur.
Une corbeille de pain arrive avec entre autre une foccacia toute chaude
puis quelques instants après mon « entrée ». Je mets ceci entre
parenthèse car la portion est franchement gargantuesque.
Une magnifique platée de gnocchis légèrement doux par l’adjonction
probale de farine de châtaigne, le tout dans une très bonne sauce bien parfumée
avec de la saucisse mais qui est plus de la « chaire à saucisse » que
des morceaux et un bon parfum de romarin. Le tout est recouvert d’un très bon
parmesan fraichement râpé. Voici typiquement ce que j’appelerais un plat de « cuisine
campagnarde italienne ». C’est gourmand, un peu écoeurant sur la longueur
et après avoir terminé mon assiette, je me demande si j’ai encore faim…
En « secondi piatti » ou plat principal, j’ai choisi l’agneau
de lait rôti. Je ne suis pas sur pourquoi (ou alors j’ai mal lu) mais mon
assiette à nouveau énorme arrive non seulement avec ce cochon de lait mais
aussi des côtes d’agneau grillées comme si j’allais manquer de nourriture… Une
grande assiette garnie de deux tranches d’excellent porc, des côtes d’agneau un
poil trop grillées pour moi et le tout recouvert de pommes de terre sautées…
Oui...c’est bon...c’est riche pour ne pas dire autre chose et je ne peux
terminer. Je « re » découvre une cuisine que j’avais un peu oubliée
depuis de très nombreuses années.
Lorsque mon sympathique serveur m’a proposé du vin alors que la carte
des vins est ici est impressionnante, il m’a suggéré un merlot de San Giovese
de la maison servit en carafe au prix de 6 euros le ½ l….
Comme je n’ai pas pris de dessert pour la simple et bonne raison que c’était
tout bonnement impossible, mon serveur m’apporte de ces biscuits dont je ne me
rapppelle plus le nom mais qui sentent un peu l’anis et qu’il me dit de tremper
dans mon restant de vin…
Le café restera un moment de pur bonheur me rappelant que seuls les
italiens et les autrichiens savent le préparer. Un café étonnement servi dans
une tasse de porcelaine peinte et recouverte sur un petit napperon en macramé….
Et ô surprise je me vois offert une délicieuse grappa de Blanc E Neri plutôt de
couleur ambrée.
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