Seconde soirée à Frascati et rebelote avec une table dans la localité
avoisinante de Grottaferrata où se
trouve l’Oste della Bon’Ora qui m’avait plutôt séduite dans les concepts. Une
petite affaire familiale qui semble même attirer une clientèle romaine qui se
trouve à plus d’une vingtaine de kilomètres.
Massimo Pulicati le propriétaire gère son établissement avec son épouse
Maria Luisa en cuisine, ses enfants Flavio et Marco depuis plusieurs années en
proposant une cuisine presque gastronomique pour l’endroit à partit d’excellents
produits.
Initialement basé à Rome pendant de nombreuses années pendant lesquelles
il acquit une belle renommée, il décida de s’établir dans cette petite localité
au sud de la grande ville pour continuer a cuisiner ces plats tirés de traités
anciens et même certains datant du Moyen-age.
Sur les
hauts de Grottaferrata le long d’une route vous trouverez ce restaurant devant
lequel se trouvent une terrasse et son parking. Une maison qui à première vue
pourait être une habitation privée mais qui a été transformée en auberge.
Une
fois sur le parking, l’un des fils, Marco avec un agréable sourire me propose d’entrer
dans le restaurant et de choisir une table. Ma première impression étant que
cela ressemble plus à une maison privée
ou à maison d’hôtes qu’un restaurant traditionnel.
Une salle principale
en longueur avec quelques tables avec des nappes blanches au milieu de vieux meubles
et d’une impressionnante collection de 33 tours et de livres de cuisine.
Une
autre salle un peu privatisée dans presqu’une alcôve ; un coin où l’on
peut manger entouré de bouteilles de vins comme si l’on se trouvait dans une
vinothèque ; en bruit de fond Neil Young…
Il y a
indéniablement une ambiance particulière dans ce lieu, tout à fait propice à y
passer une bonne soirée. D’après ce que je comprends du sympathique Marco, la
musique est un élément important de l’environnement et tout au long de cette
soirée, les clients seront invités à choisir leurs vinyls préférés joués sur
une vraie platine d’époque… Scupuleusement Marco déposera le long du service
les 33 tours au plus grand plaisir des clients…Dans le désordre, Janis Joplin,
James Taylor, JJ Cale, Jethro Tull et consécration finale avec « le »
Dark side of the Moon…
La
carte automnale qui m’est présentée propose deux menus dégustation; le premier
en version longue à 38 euros « Marco & Flavio » et le second en
version abrégée à 28 euros « Massimo & Marisa ». Le principe
consistant à choisir les plats qui peuvent aussi être pris indépendemment des
deux menus. A noter que la carte structurée de manière traditionnelle avec ses « antipasto,
primi piatti, secondi piatti, etc. » contient aussi une rubrique des « coups
de cœur ».
Comme
je suis venu pour apprécier cette cuisine romaine qui semblerait aurait été
remaniée, je me laisse guider par Marco qui aura eu la gentillesse tout au long
de cette soirée de ma parler en anglais et donc de me traduire la carte et les
plats. A noter que cette carte est également visible sur leur site.
En
guise de bienvenue après avoir été servi de l’eau, je me vois apporté deux
petites bouchées tout à fait sympathiques pour entrer en matière avec un condensé
de tomate dans une verrine qui me rappelerait un peu un gaspacho et une
préparation fromagère en forme de boule à base de peccorino romain.
Comme
entrée j’aurai choisi le « suppli » qui est une recette romaine.
Généralement une boulette de riz frite avec de la panure autour. Ici
retravaillé, je comparerais cela un gâteau
de risotto mélangé avec de la chaire à saucisse et au milieu duquel se trouve
de la mozarella fondante. Le tout a du être légèrement gratiné au four avant d’être
dressé dans une assiette avec une trainée de pesto. C’est un plat gourmand et
bien réalisé.
Premier
« primo piatto » avec des taglioni avec une sauce préparée avec de la
pintade et du romarin. Les taglioni qui sont des pâtes sont faites maison, appartiennent
à la famille des pâtes longues, à nids,
obtenues d' une abaisse mince, d’une épaisseur de 0,91 mm. Ici la sauce est
délicate car réalisée avec la pintade découpée en fins morceaux, apprêtée avec
des carottes et un peu de jus d’orange. Quelques baies de genièvre, du romarin.
Des pâtes originales et très savoureuses.
Second « primo piatto » avec des tonnarelli au beurre d’anchois et
panure. Des pâtes un peu comme des spaghettis mais plus épaisses d’ailleurs
aussi appelées « spaghetti alla chitarra », ici impéccablement
préparées avec un beurre manié à l’anchois qui aurait Presque une consistence crémeuse,
le tout saupoudré de panure.
En plat
principal « Est-ce une saltimbocca ? ».
Pourquoi un tel nom…. Simplement car il s’agit d’une ré-interprétation de ce
grand classique romain réalisé avec un viande hachée, une fine sauce parfumée à
la sauge et une magnifique tranche fine de jambon San Daniele sur le dessus. Je
ne sais pourquoi mais les « viandes hachées » ont toujours une saveur
bien distincte en Italie et tout à fait plaisante.
Le
temps du dessert arrive et je choisis un autre grand classique mais ici
également revisité, un tiramisu à la ricotta et yoghourt. Un dessert finalement
pas trop sucré avec un franc goût de produit laitier moins écoeurant que la
plupart des tiramisus. Bon mais pas renversant non plus.
Je me
suis laissé guider par le choix de vins au verre de la maison qui s’est avéré
être tout à fait opportun avec tout d’abord un blanc de type Malvasia frais et
souple en bouche puis ensuite une association de cépages rouges dont
malheureusement je ne me rappelle plus les appelations. Un joli choix de vins a
7 euros généreusement servis ; parfait pour ce menu.
J’ai
passé une délicieuse soirée dans cet établissement presqu’original ou j’ai
dégusté une cuisine revisitée, réinterprétée basée sur des plats traditionnels
de grand-mères, réalisée avec des produits locaux de qualité. On sent chez la
famille Pulicati un côté passionné par ce qu’ils font et cela de manière
parfaite. Un très beau repas italien dans une ambiance entre familiale et
originale.
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