Une bien belle table qui m’était
jusqu’alors inconnue dans la région annecéenne. Ce ne sont pas les
petits restaurants qui manquent en ville mais se rendre jusque Pringy en
vaut bien la peine. Egalement en provenance de Genève, l’avant dernière
sortie de l’autoroute vous permettra d’atteindre facilement ce petit
village au milieu duquel se trouve un château. Aucune idée de son
histoire ou de sa période mais toujours est-il que le « Clos du Château »
semble à priori être une dépendance qui aura été totalement rénovée. A
première vue depuis l’arrière on se croirait devant une école, mais le
devant avec sa petite terrasse et son côté plutôt bar lounge vous fera
tout de suite changer d’avis.
J’ai été surpris par l’intérieur
qui a semble-t-il été réalisé récemment dans des couleurs rouges et
grises avec des éclairages indirects créeant une atmosphère plutôt
intime. Des tables joliment dressées avec des nappes assorties aux
couleurs ambiantes : clairement cela a été fait avec du goût et l’on
aimera ou non les quelques tableaux modernes qui égaient les murs.
L’accueil
est souriant, réalisé par une dame qui semble être la responsable de
salle ; en guise de bienvenue quelques minutes après, une tuile au
fromage d’abondance et son sablé type breton bien friable réalisé
également avec ce fromage. La carte nous est présentée où l’on peut
choisir l’un des menus. Nous avons donc pris le menu "L'Eté" et le menu
"du Clos" respectivement à 35 et 44 euros.
En attendant les
entrées, charmante attention avec un petit gaspacho avec une mousse de
fromage de chèvre, quelques pignons rissolés et quelques goutes d’huiles
d’olive. Raffraichissant et plaisant.
En entrée pour certains
un saumon confit, yaourt et concombre comme une tzatziki. Un peu proche
de l’esprit du gravlax mais sans le coté éventuellement sucré-salé ; une
interprétation peut-être un peu scandinave avec ce saumon presque cru
accompagné de ce yoghourt. Une entrée tout à fait agréable avec les
côtés croquants des filaments de pommes vertes et de courgettes.
Pour
moi le foie gras de canard maison, fraise et rhubarbe. Présenté comme
un dessert, le foie est peut être un peu trop froid et j’y ai décelé une
pointe d’acidité. L’association avec le coté fruité est plus amusant
que vraiment surprenant.
Pour suivre, un filet de féra, condiment
de tomate confite, spaghetti de courgettes minute. Le poisson est cuit à
la perfection et encore sur la peau ce qui illustre qu’il ne s’agit
probablement pas de filets achetés tout préparés mais de poisson frais
où le travail a été accompli sur place….mais là je m’avance… Toujours
est-t-il que c’est très bien préparé et joliment accompagné de petites
pommes de terre poêlées et de légumes sautés avec un peu de pistou comme
fond.
Je reste impressionné par mon plat le quasi de veau,
condiment cresson/citron confit et girolles. Un plat à la base classique
mais idéalement interprété et vraiment bien présenté. La viande fond
dans la bouche et semble avoir cuit à basse température, le fond de
sauce a des saveurs équilibrées, les chanterelles sont sautées à la
minutes sans être grasses et le condiment est une belle création. On
sent le goût si particulier du citron confit dans cette purée de
cresson, apportant à l’assiette un coté « vert » et acide. Une assiette
parfaitement maitrisée dans l’équilibre des saveurs.
Autre très
belle assiette bien dressée, l’épaule d’agneau confite 7 heures, abricot
et patates douces. C’est gourmand, fondant en bouche et l’ajout de
cette purée est plutôt judicieuse. Un plat qui lorgne vers l’afrique du
nord mais sans tomber dans dans les extrêmes.
Un joli choix de
dessert avec le « Pimm’s » maison, chocolat et orange sanguine. A
nouveau le dressage est plutôt sophistiqué ; les associations de saveurs
orange-chocolat sont présentes. C’est plutôt fin et subtil en bouche
avec une touche rafraichissante : le sorbet orange.
Encore une
belle assiette avec la tarte fine à ma façon, crème légère vanillée et
fruits frais. C’est simple mais efficacement réalisé avec beaucoup de
légèreté. Il doit probablement y avoir un pâtissier en cuisine.
Autre
dessert, l’entremet fraicheur des bois (mousse fromage blanc, citron et
fruits rouges). Un dessert assez classique sans surprise mais
magnifiquement réalisé.
Avec ce repas une excellente bouteille de
vin de pays d'Oc Les Creisses 2011 parfaitement recommandée par le
jeune et compétent sommelier qui a l’air tout à fait passionné par son
métier. Je suis ravi de voir autant de motivation dans du personnel de
bouche.
Voici une table où l’on sent que l’on se donne beaucoup
de peine pour sortir de belles assiettes avec des produits de qualité.
Des présentations et cuissons maitrisées ; une créativité un peu timide
mais il y a fort à parier que cette table évoluera. Une salle pleine qui
démontre que le succès est la avec des tarifs très raisonnnables, un
service attentif et une décoration très plaisante. Il faudra compter sur
le « Clos du Château » et l’inclure dans la liste des tables
prometteuses annecéennes.
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