Beyoglu est
l’un des quartiers de la rive européenne plongeant sur le Bosphore souvent
connu par sa rue principale Istlikal qui est plus que commercante avec
principalement des enseignes internationales. Quelques rues parallèles en
dessous et je dis bien en dessous car nous sommes une sur une colline, vous
décrouvirez une zone plus authentique
presque d’une autre époque.
Petites échoppes, commerces de quartier, coiffeurs,
épiceries et autres endroits qui n’ont probablement pas changés depuis des
dizaines d’années. C’est justement la que certains investisseurs ont compris
que ce magnifique quartier mériterait d’être un peu rénové. Depuis quelques
années certains immeubles en décrépitude sont devenus de belles maisons que
tout un chacun rêverait posséder ou du moins habiter. Malgré tout ce quartier
n’est pas vraiment transformé et de nombreuses années seront nécessaires pour
en faire un lieu totalement chic. Aujourd’hui on y trouve des antiquaires, des
magasins types vides-grenier et quelques bars-restaurants très branchés ou je
devrais plutôt dire axés sur l’esthétisme, le savoir vivre et le bon goût.
Parmis ceux-ci, l’excellent Münferit et le très apprécié Cezayir.
C’est dans
une de ces rues très pentues que vient de s’ouvrir il y a quelques mois un
endroit assez exceptionnel au nom de
Curma en relation avec le nom de la rue Cukucuma. Entre brocantes et boutiques de décoration
parfois un peu tape à l’œil, se trouve cet endroit vraiment très différent de
ce que je connais à Istamboul et qui possède un charme incontestable.
Ouvert seulement
le midi, vous vous retrouverez en haut d’une rue face à une terrasse avec
quelques tables, à coté justement d’une boutique de brocante et plus étonnant
un lieu où les fidèles viennent se laver les mains, les pieds. A coté se trouve
un mini-lieu de culte qui n’est que peu visible si vous venez du bas de la rue.
Une
terrasse plutôt agréable, du jazz en
fond de musique ; les gens viennent boire un café, manger un morceau pour
le déjeuner.
Mais ne restez pas que sur cette terrasse et allez visiter
l’intérieur car vous serez rapidement sous le charme. Une fois franchis le pas
de porte, à droite une loge ou se préparent les boissons mais il faudra monter
un étage pour découvrir l’univers de Cuma.
Voici quelques photos qui illustrent la beauté de cet établissement avant de vous présenter les plats dégustés.
Le premier petit salon avec quelques tables |
Une autre salle où l'on peut aussi manger |
Quelques bibelots |
Presque un appartement |
"La salle à manger" |
Vue sur le salon |
Cette
ancienne maison a été magnifiquement rénovée en gardant les structures d’antan
avec des planchers, des lumières douces, des tables de bois, des décorations
autour des fenêtres, des plantes avec de très jolis pots. Clairement c’est fait
avec énormément de goût et pourrait faire l’objet d’un reportage dans un
magazine de décoration d’intérieur. Une ambiance propice à la détente face à un
univers où tout a soigneusement été étudié pour être beau et respecter le
passé.
C’est aussi
au premier étage que quelques dames s’affèrent à confectionner des plats dont
je me souviendrai longtemps.
Un café mais aussi un restaurant qui est fier à juste titre de proposer ce que les anglos-saxons appellent la « health food » qui se traduirait litéralement par « nourriture santé ». En d’autres termes, des produits frais probablement bio, dénués de graisses ou apprêtés d’une manière ou l’on a l’impression de prendre une bouffée d’air…
Une carte
mais aussi des plats changeants quotidiennement, donc nous décidons de prendre
une entrée partagée et un plat principal.
Avec ce
repas, un Ayran a la menthe fraiche. Une boisson nationale qui est délicieuse a
base de yoghourt, d’une pointe de sel et d’eau. Ici agrémenté de feuilles de
menthes finement hachées.
Pour éveiller les papilles, une préparation a base de
tomates, noix, piment doux et huile d’olive pour tremper des morceaux de pain
maison.
Nous
partagerons une salade d’aubergines rôties avec du fromage de brebis turque,
coriandre et pourpier. En préambule je dois reconnaitre que les légumes que
nous trouvons en Europe n’ont strictement rien avoir avec ceux que l’on trouve
en Turquie et au moyen-orient. Depuis combien de temps n’avez-vous pas mangé
une tomate rouge flamboyante, sucrée et parfumée, sans eau et avec un goût de
tomate ? Moi cela faisait un sacré bout de temps… Des aubergines tendres,
moelleuses, charnues et à nouveau sans eau ? Impossible de trouver
l’équivalent dans « mes environs » et même plus au sud…
Le légume
ici est tellement extraordinaire que l’on pourrait faire un repas seulement en
mangeant une tomate avec un morceau de pain.
Et le
pourpier, une de mes salades favorites que l’on ne trouve presque jamais
nullepart… Du fromage au lait de brebis, une fabuleuse huile d’olive, de la
coriandre… Une salade dont je me rappellerai longtemps tellement les éléments
étaient magnifiques.
Un plat
réalisé à la perfection ; des boulettes frites de viande hachée et
boulgour avec un sauce tahiné et une salade de blé. La viande d’agneau hachée
est mélangée à la céréale et ensuite transformée en köfte passés à la
friture ; sur la base, une salade à base de persil, tomate et autre
verdure à laquelle a été ajouté du blé entier. Sur le dessus un peu de pâte de
sésame pour accompagner le tout. On ne
peut s’empêcher de pense qu’il y a des plats comme celui-ci qui existent ou
ressemblent également au Liban sous le nom de Kibbeh avec un tabouleh, toujours
est-il que je n’avais jamais mangé des boulettes aussi bien réalisées.
Comme autre
plat, des boulettes de viande avec des aubergines rôties et sauce de poivron
rouge. A nouveau une merveille car la viande n’est pas grasse et la base est
magnifique avec ces aubergines écrasées mélangées avec du yoghourt et des
tomates.
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