Dans la
mesure du possible j’essaie toujours de faire de nouvelles tables lors de
déplacement à l’étranger et j’avais repéré récemment un petit établissement, en tout cas peut-être peu ou pas connu des concierges d’hôtel appelé Abou
Naim, ou Abu Naim. Toujours un peu difficile de savoir quelle orthographe est
correcte.
Un
restaurant traditionnel situé dans Hamra dont l’ouverture semble être récente
et en quelques mois à fait le bouche à oreilles des experts en cuisine
libanaise. Pour y aller, le plus simple est de se faire déposer en taxi face au
Picadilly Theater et traverser la rue. Pas d’enseigne en caractères autres qu’Arabes,
mais peu de chance de se tromper.
Quelques marches et vous voilà dans un lieu plutôt simple avec une salle ou sur le haut du mur j’imagine quelques proverbes et le nom du patron et sur une autre paroi un peu verdâtre, quelques anciennes photos ou gravures.
Abu Naim le
patron est la assis peut-être a attendre la clientèle (qui se fait rare selon
lui après discussion en raison des problèmes liés à la Syrie) alors que son
fils pianote sur son ordinateur portable dans un autre coin.
Un accueil
chaleureux et il me tend la carte de l’établissement quelques instants plus
tard. Alors que je me demande bien ce que je vais choisir, il me propose une
sélection de mezzés en taille réduite… Judicieuse proposition mais même en
petite portion, cela resta copieux…
Arrive donc
une succession de petits plats plus alléchants les uns que les autres avec
comme tout d’abord l’assortiment de légumes bien frais ; radis, oignons,
piment vert et oignon fane.
Quelques
délicieuses olives et des betteraves dans de la saumure.
Les feuilles
de vigne farcies de riz sont goûteuses, entourée de belles tranches de tomates.
Pour la
première fois je goute de la tehina, pâte de sésame avec des oignons et herbes.
Je dis première fois car je ne connaissais que celle-ci incorporée dans le
humus mais pas en plat seul.
Le muttabal,
purée d’aubergines avec la pâte de sésame, ail, jus de citron et huile d’olive
est onctueuse. J’apprécie beaucoup le goût fumé de la préparation ainsi que les
graines de grenades sur le dessus conférant un peu de douceur au tout.
Le humus,
pois-chiches, sésame, ail et jus de citron est assez traditionnel.
La
tchatchouka, mélange de poivrons, de tomates, de coriandre et d’oignons est très savoureuse.
Un
fantastique tabouleh ici sans bulgur avec un peu de jus de grenade, enlevant un
peu l’acidité du citron. Quelques tomates et de la menthe.
Des boules
de labneh, fromage à base de lait de chèvre égoutté, dans une excellente huile
d’olive.
Des fèves
vertes braisées dans de l’huile d’olive et herbes qui se sont avérées être tout
particulièrement délicieuses.
En « plat
principal », bien que ce concept n’existe pas vraiment Abu Naim m’a
proposé un grill mix que j’ai trouvé particulièrement savoureux, composé de
filet de bœuf, de kofta d’agneau, de blanc de poulet et de shish taouk. Toutes
les viandes sont dressées sur des pains libanais avec du persil haché avec des
oignons et du sumac. Comme accompagnement des tomates et oignons grillés ainsi
que la traditionnelle sauce à l’ail. Réalisée un peu comme une mayonnaise à
partir d’une purée d’ail.
Un
excellent repas avec une utilisation des produits les plus frais sélectionnés
par Monsieur Abou Naim lui-même. C’est frais, bien cuisiné et tout cela servit
avec gentillesse et sans chichis.
Il
semblerait que le samedi soir, Abou Naim organise même des soirées musicales
avec danses libanaises, c’est-à-dire danse du ventre.
Un endroit
simple et tout à fait authentique à
Beyrouth.
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