Voici un certain
temps que je souhaitais me rendre à l’Auberge du Pont des Pierres dont j’avais
entendu parler plutôt en bien, qui selon mes souvenir venait de recevoir un Bib
Gourmand et dont le jeune chef Romain avait présenté récemment sur une radio
locale, l’un de ses plats.
Première
tentative ratée pour y venir manger car le restaurant affiche plein… C’est donc
une semaine plus tard que nous trouverons de la place. Il faut déjà savoir que
l’établissement n’est ouvert que du jeudi au lundi et que la réservation ne
peut se faire que pendant les heures des repas, que l’on ne peut pas laisser de
message sur leur répondeur.
Montanges c’est
vraiment un endroit un peu en dehors de tout, donc équipez-vous d’une bonne
carte ou d’un GPS car l’endroit n’est pas simple à trouver. Peut-être 45
minutes de Genève en prenant l’autoroute direction Bellegarde-sur-Valserine et
ensuite c’est après peut-être une dizaine de kilomètres après la sortie que
vous arriverez dans ce tout petit village de l’Ain et son cadre campagnard.
La commune est
traversée par un petit cours d'eau appelé la Sandézanne, qui se jette dans la Valserine
légèrement en amont d’un pont qui s’appelle comme le restaurant « le pont
des pierres », et qui enjambe cette Valserine pour rejoindre Montanges et
Confort. J’apprends en parcourant la toile que ce pont construit en 1910, fût
ou est…je ne sais pas trop, le plus haut pont en maçonnerie du monde avec 65 m sous voûte. A la base, utilisé pour
un tramway et qui ensuite devient un axe routier. C’est aussi semblerait-il à
côté d’une réserve naturelle où séjourne une importante colonie de
chauve-souris…
Arrivés
finalement à bon port, impossible de manquer dans ce village de quelques
centaines d’habitants cette auberge. Un grand parking face à cette maison-villa
dans les tons saumon qui a une vue sur la campagne.
Une fois franchi
la terrasse nous voici accueilli par la charmante et souriante épouse du chef ;
Chloé qui s’est avérée être vraiment très enthousiaste lors de cette soirée,
nous parlant aussi bien de ses coups de cœurs viticoles que des tables qu’elle
apprécie.
Une fois dépassé
le bar, l’intérieur est plutôt sobre avec un petit côté chalet avec ses parois
de lambris. Quelques tables avec un peu partout des orchidées et quelques
tableaux sur les murs dont le « célèbre pont ».
Pour commencer
notre repas nous est apporté quelques délicieux bricelets salés à l’anis. C’est
un peu inattendu mais après réflexion c’est une excellente idée car tout d’abord
ils sont vraiment très bons et deuxièmement, je préfère cela a ces amuse-gueules
souvent insipides ou « compliqués pour pas grand-chose… ».
La carte des vins
qui m’est apportée est vraiment très sympathique. Tout d’abord les prix sont
plus que raisonnables et rapidement l’on voit que l’on a mis du cœur à la
réaliser. D’entrée Chloé me précise que
l’on peut repartir avec sa bouteille si l’on ne la finit pas ! Quelle
excellente initiative car tout d’abord cela permet de déguster plusieurs vins
si on le souhaite et deuxièmement éviter de soit s’endormir au volant…ou autres
mésaventures. Mon choix se fera tout d’abord avec un Marestel, un vin que j’apprécie
particulièrement. Une Roussette avec une belle robe brillante et jaune, souvent
des arômes de fruits confis qui ici provient de chez Raymond Barlet de la Cave
du Prieuré.
Seconde
magnifique bouteille avec un vin du languedoc, Les Creisses 2012 de Philippe
Chesnelong. La renommée du Domaines des Creisses n'est
plus à faire. Présent sur les grandes tables gastronomiques de France, il est le chouchou du sommelier
passionné par le pays d'Oc. Un vin qui s'exprime avec du fruit, de la longueur
et une superbe finesse.
Ici le menu est unique
avec entrée, plat, fromage et dessert au choix pour 34 euros, avec la
possibilité de ne prendre que ce que vous souhaitez. En d’autres termes, vous
pourrez éliminer selon votre faim, fromage et/ou dessert.
Le délicieux pain
qui nous est apporté est fait maison. Un pain à la farine bise qui me servi
grillé avec mon entrée.
Cela démarra avec
une excellente entrée, le croustillant de bœuf fumé, choux fleur. Il s’agit d’une
préparation de bœuf probablement longtemps mijotée puis effilée avec un
délicieux parfum fumé, entourée d’une feuille de Brick, puis passage dans la
friture. Les deux bricks ou « nems » sont accompagnés d’une subtile panna cotta de chou-fleur sur laquelle se
trouve entre autre des brisures de ce légume. C’est très gourmand, absolument
jubilatoire !
Ce soir également
une suggestion du jour, je prends en entrée le foie gras des landes et
betteraves (supplément de 7 euros). Le foie est magnifique, parfaitement
assaisonné et cuit. En accompagnement quelques morceaux de betteraves
légèrement vinaigrées et un « caviar de betteraves », petite boules réalisées
avec la racine.
Pour moi le carré
de cochon fermier, patate douce. Je suis tout d’abord assez surpris de trouver
cette purée de patate bien relevée avec un peu de gingembre qui aurait pu me
laisser penser qu’il s’agit de courge….mais non ! La fond de sauce est délicieux,
réalisé avec des os…bref « comme il se doit » ! Je regrette que
le porc fermier de la région ne soit pas un peu plus tendre. Quelques chips de
cette patate pour apporter une touche croustillante.
Pour suivre une
seule assiette de fromages de la vallée ; morbier, comté, et bleu de Gex.
J’ai bien
apprécié le très joli dessert appelé pomme caramel, sorbet bière blanche. Des
morceaux de pommes cuits froids mais encore entiers dans une sauce caramelle
avec un fin feuilleté au milieu et sur le dessus une étonnante glace ou plutôt
sorbet qui apporte une intelligente acidité au tout. Vraiment très bien pensé
tout ceci !
Voici une belle
cuisine de type bistronomique avec de jolies idées avec des produits frais de saison, si possible locaux, bien travaillés avec une touche de créativité
et une jolie carte de vins. Un couple qui se donne énormément de peine pour
satisfaire une clientèle locale mais aussi qui vient de plus loin….la preuve !
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