Recevant
des amis je me suis dit qu’un repas thaïlandais serait plutôt bien reçu sachant
que je revenais deux fois de Thaïlande en un mois et que j’avais eu pendant ces
voyages la possibilité de diner dans de prestigieux établissements. Pas que
j’essaierais de rivaliser avec ces tables mais que mes souvenirs étant
« frais », je serais capable de cuisiner quelque chose de pas trop
mal avec de vraies saveurs. Je cuisine Thaïlandais depuis des années mais je ne
prétends pas arriver au niveau d’une vraie cuisine traditionnelle mais généralement
les saveurs sont là. Je possède un certain nombre d’ouvrages tels que ceux de David
Thompson de l’une des meilleures tables de Bangkok ; le Nahm, mais aussi
une vingtaine de livres dans lesquels je pioche mes recettes. Cela me fait
penser que si jamais vous ne possédez pas de livre de cuisine Thaïlandais et
parlez l’anglais, je vous recommande vivement le site de Austin Bush qui est
selon moi une référence non seulement en photographie mais aussi dans la connaissance
approfondie des mets de Thaïlande et de ses régions. Parcourir son blog est un
vrai moment de bonheur car l’on y trouve des adresses mais aussi parfois des
recettes. Donc si vous maitrisez la langue de Shakespeare, ne vous privez pas
de réaliser ses recettes.
Je me suis
donc lancé dans une folle poursuite pour trouver les ingrédients nécessaires à
ce repas. Surement que dans les capitales il est aisé de trouver les
ingrédients mais en province ou ailleurs cela reste parfois un exploit. Le plus
difficile étant les produits frais, légumes et herbes.
Je ne vais
pas vous donner la liste des ingrédients détaillée mais plutôt partager avec
vous un moment de plaisir ; mes petites astuces, mes plats chéris et vous
en communiquer les résultats car il s’agit de treize plats qui furent servis.
Je commence
toujours par le sauces qui accompagnent les entrées, le riz parfumé et qui
peuvent se préparer à l’avance, voir se conserver en bocal au frigo plusieurs
mois, ce qui est bien pratique.
Avec tout d’abord
une confiture de piments. Un condiment à base d’échalotes, ail, crevettes
séchées que l’on achète en paquet
congelé, des piments rouges becs d’oiseaux que je congèle, du sucre de palme en
morceau, de la pâte de crevette et surtout de la pâte de tamarin déjà prête ce
qui évite de devoir le préparer.
Le tout passe au mixer avant d’être cuit une
vingtaine de minutes.
Assaisonner avec de la sauce de poisson si nécessaire et
conserver. Idéal avec le riz ; plutôt une sauce douce et parfumée. Évidement
toujours la possibilité d’y mettre plus de piments selon les goûts.
Une seconde
sauce à l’ail et piment probablement plus classique. Il s’agit d’un mélange de piments
rouges becs d’oiseau, ail, de jus de citron vert, de sauce de poisson et de
sucre. Pas très difficile à réaliser mais la sauce passe-partout que l’on garde
longtemps et qui va avec tout.
Comme tout
le monde aime cela…Des satays de poulet qui eux diffèrent bien de ceux d’Indonésie
car ceux-ci sont marinés au préalable. Je prends de l’ail, du curcuma, des
échalotes, du gingembre frais, de la
sauce soja, du lait de coco, du curry en poudre thaïlandais, de la coriandre
moulue et du cumin moulu que je passe au mixer.
Mes blancs de poulets sont
coupés en morceaux plutôt longitudinaux que je mélange à cette préparation. Je
laisse ma volaille mariner une nuit au réfrigérateur avant de réaliser mes
brochettes en enfilant les morceaux imbibés de marinade.
Une fois
marinés faites les griller jusqu’à ce qu’ils deviennent dorés sur tous les
côtés et ne laissez surtout pas la volaille se dessécher.
Evidement
une sauce aux cacahouètes avec une base d’échalotes, de l’ail pressé, de la
citronnelle finement ciselée et que la partie blanche, de la poudre de curry
thaïlandaise, que je mélange dans un bol.
Ensuite j’ajoute
de la purée de tamarin, de la pâte de piments et de je re-mélange le tout.
Pour finir des cacahouètes et là je prends les pots un peu crunchy qui proviennent des Pays-Bas
de la marque Kalve qui sont remarquables, du sucre de palme et du lait de coco.
Je ne chauffe pas trop longtemps cette sauce qui doit rester onctueuse et
encore faite attention à ne pas laisser le gras sortir du lait et je laisse de
côté jusqu’à ce que l’on passe à table. Je réchaufferai quelques minutes cette
sauce au dernier moment. Une sauce délicate et moins sucrée que l’Indonésienne
qui contient du kecap manis, sauce soja sucrée.
Des
beignets de poisson aux haricots verts serpent qui ont toujours un gros
succès. Prenez un poisson blanc comme du
filet de cabillaud que vous découpez en morceau. Dans notre mixer réduisez le
poisson en une purée moyennement grossière à laquelle vous aurez ajouté de la
pâte de curry rouge, de la sauce de poisson, des œufs.
Ensuite ajoutez des
morceaux d’un centimètre ou moins de ces longs haricots verts appelés serpent.
Confectionnez
des boulettes que vous allez frire par la suite dans une poêle et réservez les
sur du papier absorbant. Généralement je les prépare quelques heures auparavant
et les réchauffe au dernier instant. Accompagnez de l’une des sauces au piment
ci-dessus.
Une salade est
toujours bien reçue et aujourd’hui j’en ai préparé une de papaye verte. Râpez la papaye de manière plutôt fine mais
sans que cela devienne des cheveux…ajoutez du sucre de palme, de la sauce de
poisson, de l’ail haché, des cacahouètes que vous écraserez dans un mortier, de
fins tronçons de ces haricots serpent, des crevettes séchées écrasées, quelques
piments rouges, du jus de citron vert, des petites tomates. Il faut que cette
salade soit bien équilibrée entre saveurs fortes, sucre et le goût puissant des
ingrédients marins.
Un curry
vert de poulet avec comme base du lait de coco, le curry que j’achète frais
déjà préparé, de la sauce de poisson, des feuilles de kéfir, du galangal, des
aubergines thaïlandaises qui sont légèrement amères que je coupe en deux ou en
quatre selon la taille, un peu de sucre de palme pour adoucir mais ne pas
exagérer et des feuilles de basilic thaï.. Simple, bon et relativement facile à
cuisiner.
Pour garnir quelques feuilles de basilic, des piments en fines
lamelles. Faites attention à la cuisson du lait de coco car si vous avez une
trop grande chaleur, soit la graisse se sépare soit il grumèle. D’ailleurs j’éponge
la volaille au préalable afin d’éviter d’avoir trop d’eau dans la sauce. D’ailleurs
si vous n’êtes pas pressé, on peut même au préalable rapidement faire dorer les
morceaux de poulet dans une autre poêle.
Un curry rouge
de porc au poivre vert qui se fait plus ou moins de la même manière que le vert
mais évidemment avec une pâte de curry rouge et surtout l’ajout de poivre vert
en grappe. J’utilise du filet mignon de porc comme cela je suis tranquille sur
la qualité de la viande car ce n’est pas une longue cuisson et si à nouveau la
viande est trop sèche, ce n’est pas fameux.
Du poisson
à la vapeur dans des feuilles de
bananier. Indispensable de trouver ces feuilles qui existent même congelées.
Avec un bol vous découpez des cercles d’une quinzaine de centimètres. Il faut
deux cercles pour créer ces petits raviers qui seront pliés en carré avec l’aide
de cure-dents.
Superposez les feuilles de telle manière que les stries ne
soient pas dans le même sens. Déposez les petits « ravier » dans un
compartiment à vapeur. J’utilise les paniers à vapeur chinois que l’on peut
superposer et qui sont bien pratiques.
Sur le fond de chaque « ravier »,
déposez des feuilles de basilic thaïlandais puis la préparation qui consiste en
un mélange de piments rouges, d’ail, d’échalotes, de citronnelle, de galangal,
de feuilles de kéfir et de pâte de crevette. Le tout est passé au mixer jusqu’à
l’obtention d’une pâte pas trop compacte.
J’y
incorpore mon poisson découpé en petits morceaux qui aujourd’hui est du filet
de cabillaud, mais j’imagine que tout poisson blanc de qualité fera l’affaire.
J’ajoute des
œufs battus, le lait de coco et m’assure que le tout ne soit pas trop fade en
ajoutant de la sauce de poisson. Je remplis mes petits « raviers » de
feuilles de bananier et réserve.
Une fois prêt, une quinzaine de minutes
devrait suffire pour cuire ces sortes de flancs très moelleux et savoureux dans
des paniers à vapeur. Décorez de quelques filaments de piments rouges et de
feuille de kéfir.
Un porc
caramélisé qui ravit toujours le convive. Dans un wok je fais revenir des
échalotes hachées, puis ensuite de de l’ail dans un peu d’huile. Je garde de
côté les échalotes caramélisées pour le dessus de mon plat. J’ajoute ma viande
découpée en fines tranche et ajoute de la sauce d’huitre, de la sauce soja, de
la sauce de poisson et un peu de sucre de palme. Le tout au bout d’un moment va
épaissir et devenir caramélisé. Faites à nouveau attention que cela ne soit pas
trop sucré ni trop salé. Mes échalotes seront déposées sur le dessus de mon
porc.
Un bœuf au
basilic thaï. Je saute mon bœuf dans un wok avec un peu d’huile et de l’ail.
Puis j’ajoute mes piments rouges et je continue à rissoler. Au préalable je
prépare un mélange de sauce de poisson, de sauce d’huitre et un peu de sucre.
Le tout sera versé à la viande avec une belle poignée de feuilles de basilic
thaïlandais. Egalement je fris ces feuilles pour leur donner une apparence
brillante et un côté croustillant que je dépose sur mon plat dressé.
Des flancs
au lait de coco comme dessert et j’utilise les même techniques que pour le
poisson à la vapeur en ce qui concerne les « raviers » de feuille de
banane. Ma préparation est à base d’œufs, de sucre de palme, de lait de coco, d’un
peu de vanille et ensuite j’ajoute des morceaux de jacquier qui est un
délicieux fruit très parfumé qui apporte beaucoup de fraicheur. Même procédé
que plus haut, je prépare mon mélange et je remplis mes feuilles de bananier. Ici
je peux tout de suite cuire à la vapeur une quinzaine de minutes car ce dessert
peut se manger soit tiède soit à la température de la pièce.
J’oubliais
de dire que je prépare un riz parfumé que je cuis dans mon « rice cooker »
et qui restera bien chaud tout au long du repas.
Un repas
qui sembla être bien apprécié de mes convives…enfin si j’ai bien compris…
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