Il me faut
au moins une fois manger une belle pièce de viande lorsque je viens aux
Etats-unis car à ce jour ce n’est qu’ici que je mange du bœuf qui est d’une
qualité très souvent irréprochable et nettement supérieure à ce que je trouve
en Europe. Oui il y a des chaines de steakhouse de luxe comme Ruth’s Chis et
Morton mais je souhaitais découvrir quelque chose de différent et de réputé à
San Diego.
En consultant
les sites gastronomiques et blogs locaux, il me sembla que Donovan’s à La Jolla,
faisait l’unanimité auprès des habitants de la ville. La Jolla est le quartier
bourgeois et résidentiel au nord de San Diego.
Ce qui est
surprenant et amusant aux Etats-unis c’est que ces restaurants steakhouse de
luxe ont à peu de chose près le même style, la même décoration, la même carte.
Venir chez Donovan est une fête car ce n’est pas donné (les steakhouse de
qualité sont toujours chers) et l’on n’y vient pas tous les jours.
Même
approche avec le valet qui vous attend de pied forme pour garer si vous
souhaitez votre véhicule, un accueil des plus attentifs, souriant et chic. Comment décrire « ces intérieurs »…
Eh bien selon moi c’est toujours d’un classicisme un peu triste… mais cela reste
une question de goût évidemment. Boiseries sombres, moquettes épaisses, lustrerie
classique, bar d’un autre temps, un petit côté un peu britannique. La plupart
du temps de très vilains tableaux ou sculptures victoriennes…
Ici c’est
exactement cela… Nappes blanches, service absolument impeccable. D’ailleurs
cette fois-ci nous avons eu droit à un service absolument incroyable. La ou le
maitre d’hôtel s’est vraiment prosterné pendant deux heures devant nous.
Courbettes, flatteries, torrents de miel… Irréprochable, trop parfait, presque
gênant. Imaginez vous que l’on vous dise « je suis contente que cela vous
plaise…car vous le méritez bien… ». Ah… surprenant. Cela doit être comme
cela le luxe extrême dans la restauration aux Etats-unis ? Présentation de l’équipe qui nous sert de l’eau…le
pain… Enfin « une totale » comme je n’avais jamais vu auparavant.
La carte
est comme je l’ai dit sans surprise mais nous ne sommes justement pas venu pour
des surprises mais manger une fabuleuse pièce de bœuf.
En entrée
nous partagerons des huitres Rockefeller. Ici elles sont vraiment parfaites
avec cette goute de Pernod qui fait toute la différence.
Comme d’accoutumée
cela sera le Porterhouse de 566.99g… 20
oz ici… Pas sur que cela faisait ce poid et en plus il y a un os ! Pour donner
une idée, cela coûte 63 USD. Un choix d’accompagnements toujours identiques et
nous opterons pour la purée de pommes de terre à l’ail et des légumes frais. Le
bœuf selon la carte est du USDA Première Qualité nourri au maïs du Midwest. En
voulant en savoir plus, j’ai appris qu’il avait 28 jours.
Alors
verdict… Oui c’est une excellente viande ; l’aloyau est délicieux, le
filet fond dans la bouche. Mais ce n’est pas le meilleur Porterhouse que j’ai
mangé. Il manquait ce petit goût de noisette caractéristique des viandes bien
rassies. J’ai adoré cette purée qui ne ressemble à rien d’autre en Europe. Ici on
y garde la peau que l’on mélange à la préparation bien assaisonnée. Les légumes…Je
veux bien que « al dente » devienne à la mode ici mais quand cela
frise le cru…je ne suis plus d’accord. Bref des légumes pas assez cuits.
Le vin que
j’ai choisi est totalement du hasard… car simplement j’ai choisi un vin à mon
nom… Finalement je me suis aperçu qu’il s’agissait d’un vin Australien, un Shiraz
Barossa Shotfire de 2010 qui était vraiment bon. La carte de Donovan’s est
vraiment exceptionnelle, le choix est impressionnant tout d’ailleurs comme les
prix… Je ne sais pas ce qui est arrivé aux Etats-unis mais la production locale
a un coût exorbitant.
Nous nous
sommes décidés à partager un dessert encore plus classique, l’apple pie des
pommes de chez Julian (il semblerait que cultivateur de pommes soit connu à San
Diego). Un apple pie vraiment parfait avec une boule de glace vanille de chez Häagen-Dazs…
On peur trouver cela étrange qu’une telle table se serve chez des producteurs
industriels…eh bien c’est comme cela ! Pas que cette glace soit mauvaise,
bien au contraire, mais cela surprend tout de même.
Un
restaurant d’une classicisme hautement poussé, un service irréprochable mais
avec un certain manque de naturel, de bonnes viandes, mais c’est a peu près
tout. Il faut être conscient de ce que l’on vient y trouver et dans le style c’est
presque réussi mais selon moi il y a mieux.
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