Une autre adresse
sévillane avec une belle réputation mais qui sera difficile à évaluer pour
maintes raisons. Une table qui propose « du slow food » sur le mode
italien ne peut que déjà partir du bon pied. A nouveau dans la vieille ville
mais du côté nord, l’établissement depuis l’extérieure donne vraiment envie d’y
entrer car il y a un côté un peu inhabituel. Un peu magasin de produits ou
alors une table d’hôtes.
L’intérieur
est vraiment très sympathique. Un peu un magasin mais aussi une galerie d’art
ou même un atelier qui aurait été reconverti en salle à manger. Tables
communautaires, toiles colorées sur les murs, conduites métalliques, mosaïques
sur certains murs. Un côté également « shabby chic » comme disent les
anglo-saxons, donc légèrement bohème mais sans tomber dans le marché aux puces.
Une ambiance plutôt festive, tout pour séduire un épicurien.
A l’entrée
sur le comptoir, une cagette de champignons frais semble nous attendre.
Si vous
avez réservé vous pourrez toujours demander de dîner à cette table d’hôtes face
au bar et avec vue sur la rue. Ou encore
au bar juste à côté du piano.
Mais nous
avons préféré la grande salle plus conventionnelle avec sa série de peintures
aux couleurs bigarrées.
Sur la
gauche, le bar et à droite la cuisine pas vraiment ouverte sur la salle mais
que l’on peut néanmoins voir si vous vous en approchez. Un coin dressage, des
pâtes maison qui pendent sur un étendage, tout pour plaire.
La carte
vous sera amenée ou plutôt une ardoise avec les plats de la soirée. Tout est
préparé au dernier moment et les propositions changent en fonction des
arrivages et des saisons. Il faut aussi relever que tous les produits sont
biologiques. Sur l’un des murs la liste de ces produits mentionne quels sont
les légumes qui en font partie.
Les plats
qui sont proposés sur cette ardoise semble à priori intéressants mais malgré
toute ma bonne volonté, le résultat fut plutôt assez décevant. Nous
commencerons par un tartare de saumon à la mangue, avocat et
« ajoblanco » de noix de cajou L’assiette présente plutôt bien mais
cela part dans tous les sens. Le saumon a été mélangé avec l’avocat rendant la
consistance du tout un peu pâteuse, le tout se mélange dans
l’ « ajobanco » et cela ne se marrie pas du tout ; sur le
dessus une salade avec un assaisonnement un peu doux ; une huile pimentée
sur le pourtour, et des graines de sésame
noir et blanche. On se demande ce qu’a voulu réaliser le cuisinier mais
les associations sont honnêtement ratées. Tous les gouts se mélangent…bref…non.
Mêmes
observations avec les œufs brouillés avec des champignons Grumelos de saison,
porc ibérique et crème d’ail. Les œufs en montagne avec ces champignons que
l’on a dû voir à l’entrée. Une consistance plutôt ferme et peu de sa saveur. Et
sur le dessus une épaisse tranche de porc coupée en lamelle, sur le côté non
pas que la crème d’ail mais aussi une sauce probable au poivron et une autre
dont je ne me rappellerai plus des ingrédients. Ce n’est visuellement que peu
engageant et à nouveau une juxtaposition d’éléments sans fondements. Ce n’est à
vrais dire ni bon et ni mauvais.
Troisième
plat avec un magret de canard aux aubergines caramélisées et fraises salées à
l’orange. Le magret est absolument délicieux, parfaitement cuit mais bon…ces
fraises simplement déposées sur le côté ne se marient à nouveau pas très bien. S’il
semblerait que l’on maitrise les cuissons en cuisine, les associations restent
sérieusement à être revisitées. La
fraise éventuellement mais pas comme ceci.
La touche
finale avec les desserts avec même un pamphlet qui explique la démarche, les
longues recherches sur le goût, les harmonies, etc.. Si les énoncés sont
excitants, la réalisation laisse vraiment pensif.
La
poire-café-yaourt. Cuite dans un sirop, une pâte à gâteau brisée transformée en
crumble, une sauce caramel et café et
une glace au yaourt. Un dessert qui ne laissera pas de souvenir impérissable.
Si ce
dernier dessert est plutôt conventionnel, le second sera vraiment étrange.
Fromage de chèvre, menthe, piment et ananas. Un fromage servi chaud, de la
menthe poivrée émiettée, de la glace au piment et de l’ananas cuit à la poêle.
Inspiré d’une recette de Martin Berasategui. Je veux bien que l’on s’inspire
mais c’est un dessert déséquilibré par la prédominance du piment. De plus le
fromage est servi dans une feuille de brick comme une aumônière, qui rend
compliqué la manière de manger ce dessert, n’arrivant que difficilement
associer le tout en bouche.
Pour
terminer, on nous apportera sympathiquement un pousse-café d’une liqueur d’un
fruit rouge local.
Un moment
inoubliable sera ce fabuleuse découverte de ce vin appelé Indalia Syrah 2012
Ribera Del Andarax. De couleur pourpre, presque un peu
balsamique, fruits rouges confiturés, avec un long final en bouche.
Malgré un
repas « étrange », cet endroit jouis d’une superbe atmosphère, le
service est de qualité, la probable patronne d’une redoutable efficacité, le
décor très agréable, mais cela ne suffit pas pour en faire une table qualité.
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