Parfois cela fait très plaisir de se retrouver dans un établissement classique
et de surcroît un château. C’est en direction des pistes de ski de Savoie que
je me suis décidé de m’arrêter au château des Comtes de Challes un peu à l’extérieur
de Chambéry en direction des montagnes. Rien ne laisse support qu’après avoir
traversé une zone un peu commerciale que se trouve un si agréable endroit. Un château
donc du XVème qui a été transformé en hôtel et restaurant. C’est sur un peu sur
les hauteurs que vous trouverez ce lieu, un parking dans une cours et un accès immédiat
à la réception. Un accueil très agréable ce qui mérite d’être relevé et un
petit tour dans le lobby avec son décor évidement adapté, armure, meubles d’antiquaires
et salons pour passer un bon moment.
Au sein même du château, une table, celle du chef Pascal Colliat. Une
salle comme je n’ai que rarement l’habitude de fréquenter car finalement ce n’est
pas tous les jours que l’on dîne dans un château. Des tables bien espacées, un
haut plafond boisé, de jolies tables bien dressées et de gros rideau qui
encadrent les fenêtres qui donne sur un très joli jardin extérieur.
Dans un coin de la salle, une grande cheminée où le feu crépite ce soir.
Une ambiance très paisible, feutrée, presque rassurante mais sans être guindée.
Plusieurs menus avec le choix des plats de la carte. Nous retiendrons
celui à 46 euros avec entrée, plat, fromage et dessert. A première vue une
cuisine plutôt à la base classique avec quelques touches moderne et surtout un
choix dans cette carte plutôt très varié et intéressant.
Pour patienter, on nous apportera un amusant amuse-bouche réalisé avec
un spaghetti enroulé à l’encre de seiche, au milieu du fromage de chèvre frais.
Une des entrées sera la composition de cuisses de grenouilles à l’ail
des ours, noisettes et pistaches concassées. Les grenouilles sont poêlées ;
sur le côté des petits flancs des fruits secs et sur le côté une sauce à l’ail
des ours. Un joli plat bien équilibré en saveurs et apprécié pour démarrer.
Pour moi, l’œuf cuit basse température, fricassée de lard, shiitake et
pousses d’épinards, douce crème de céleri et pastille de betterave. Je trouve
toujours étonnant comme l’on peut apprêter un simple œuf. Les associations
fonctionnent, la crème est bien onctueuse et fine en goût, le lard amène une
touche croustillante, cependant j’aurais souhaité que le jaune soit moins cuit
car presque ferme.
Comme met principal, un médaillon de lotte, sauce Noilly Prat, tatin d’endives
à la coppa fumée et tuile croquante à l’encre de seiche. A nouveau une très
jolie assiette avec un poisson impeccablement cuit, ce qui n’est pas toujours
le cas pour la lotte qui peut parfois devenir spongieuse. La sauce est fine,
mais la tatin est un peu trop salée.
Je serai vraiment très convaincu par ce croustillant de jarret de bœuf façon
pot au feu et escalope de foie gras poêlée, consommé de bœuf et ses légumes.
Rares sont les chefs qui proposent encore aujourd’hui ce type de morceau de bœuf
et pourtant peuvent être tellement bons. De plus l’idée est ici assez
astucieuse. La viande a probablement été cuite dans un bouillon parfumé qui d’ailleurs
est servi sur le côté dans un petit verre, puis la viande est entourée d’une
croute amenant une touche croustillante tout autour. Comme ce type de viande
est dirons-nous plus sèche, l’association du foie gras est parfaite. Et sur le
côté, quelques poireaux et légumes sur le dessus. Un plat classique mais bien
revisité.
Le plateau de fromage suivra et sera présenté sur un très beau chariot.
Probablement que seules les personnes d’un certain âge remarqueront cette
antiquité culinaire car il s’agit à la base d’un chariot en argent pour servir
des viandes, principalement le bœuf. Un plateau en bois rectangulaire avec un couvercle
basculant et un porte-assiette amovible.
Une fois ouvert, un très joli plateau de fromage avec entre autres un
magnifique persillé de Tignes.
Un pré-dessert avec un coulis de fruits rouges.
Un convive choisira la noix en tartelette, bavarois, fine nougatine,
crème glacée au sirop d’érable. Dessert bien réalisé mais qui manquait un peu
un côté « fruit » ou quelques chose d’un peu acide.
Soufflé chaud au chocolat Valrhona et gingembre confit. Une association
que j’apprécie particulièrement. Le soufflé est très léger, le gingembre n’est
pas timide ce qui est d’autant plus apprécié. La crème glacée au chocolat est
parfaite.
La carte des vins est très riche en belles bouteille du bordelais mais évidemment
à des tarifs conséquents. J’aurais apprécié une plus grande sélection dans le
Languedoc-Roussillon et Vallée du Rhône. Le Crozes-Hermitage 2014 de chez
Etienne Pochon fût parfait pour accompagner ce repas.
Une très agréable halte dans ce château avec une table tout à fait
alignée dans ce que l’on pourrait espérer d’un tel établissement. Le service
fut absolument impeccable, agréable et attentionné. Une adresse à connaitre.
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