Passage par
Nantes pour le retour avant de reprendre l’avion (normalement le soir) avec l’envie
de découvrir une table sont on parle depuis un certain temps en ville. J’avais
vraiment envie de découvrir « l'U.Ni » avec son chef Nicolas Guiet qui fut à un certain temps le
second de d’Eric Guérin à la « Mare aux Oiseaux ». C’est d’ailleurs
par un pur hasard que j’appris que le Gault-Millau le 22 juin avait récompensé
11 chefs de la région du Pays de la Loire en attribuant le « Gault-Millau
d’or » à Alexandre Couillon et « L’Espoir » au chef Nicolas.
Déjà pour
ce nom à la consonance étrange… « l'U.Ni » qui signifierait « l’univers
de Nicolas ». C’est donc non loin
du centre que se trouve sa table dans un quartier qui semblerait être en plein
changement, avec un un certain nombre d’anciennes maisons ou entrepôts
reconvertis en galeries ou bistrots dans d’anciens lieu comme par exemple
boucherie. C’est aussi dans ce quartier que l’emblématique usine de biscuits LU
avec ses tours bien originales se trouve. Une usine reconvertie en centre
culturel.
Depuis l’extérieure
« l'U.Ni » pourrait ressembler
plus à un entrepôt réaménagé qu’à un restaurant mais une fois à l’intérieur on
est tout de suite séduit par l’ensemble qui architecturalement est très bien
pensé.
Un bar avec quelques fauteuils sur la droite qui permet de prendre l’apéritif
et d’ensuite consulter la carte.
Une pièce centrale avec un haut plafond et
un pôele; le tout aménagé avec du bois blanc sur les murs et du parquet réalisé
avec de longues planches. Au fond sous une verrière protégée du soleil quelques
autres tables face une table haute où l’on peut également manger si on le
souhaite. Tout est dans les couleurs « taupe », blanc et gris, donne
presque l’impression de se trouver dans un grand appartement ou même loft.
L’accueil
tout de suite nous inspire ; souriant et agréable nous voici conviés à
nous asseoir dans le petit salon prêt du bar ou nous consommerons tout d’abord
une bière blonde artisanale locale ; « La Vieille Tour » de la
brasserie la Divatte, avec un joli goût fruité et de miel.
Un menu du
jour ou des menus « surprise » mais aussi une carte. Comme nous avons
l’envie de découvrir la cuisine de Nicolas, nous décidons donc de choisir à la
carte. Les énoncés sont très prometteurs
et l’on distingue nettement une cuisine
originale avec des inspirations asiatiques.
Ceci se
confirme par une étonnante et rafraichissante mise en bouche qui se trouve être un bouillon froid à base de carottes,
navets et herbes, inspiration d’un voyage du chef au Vietnam où le matin on
prend souvent le « Phô » qui lui est un bouillon de viande chaud. Ici
nous en avons une version qui serait mi-bouillon/mi-thé. Quelque chose de rafraichissant,
parfumé et qui met en appétit.
Première
entrée avec une Panna cotta d’asperges de pays au lait de coco, foie gras de
canard poêlé, pickels de légumes du jardin et couteaux. Ce qui m’impressionne
gustativement tout de suite c’est le travail de cette préparation à base de
lait de coco car je n’apprécie guère cette cuisine que l’on appelle ou appelait
( ?) « fusion ». Le dosage du lait de coco est idéal avec l’asperge
amenant un petit côté doux à l’appareil. Le foie est délicieux sans le gras qui
pourrait parfois sortir de la tranche car celui-ci est d’excellente qualité et
la cuisson maitrisée. Quelques asperges marinées et crues découpées à la
mandoline. C’est très gourmand et très réussi.
Pour moi un
espuma d’artichauts barigoule parfumé au Yuzu, Croustillant de veau et chapelure de Muesli, Encornets grillés.
Seconde très belle assiette avec cette mousse délicatement parfumée a cet
agrume asiatique ; le croustillant réalisé comme une croquette est
magnifique, léger et s’harmonise à merveille avec le goût de l’artichaut et excellente
idée d’amener cette touche marine avec
des encornets presque caramélisés sur le dessus avec également il me semble des
chips d’artichauts.
Premier
plat principal, de l’espadon mi-cuit, asperges, oignons nouveaux, carottes et
petits pois comme un wok au gingembre et consommé de bœuf poireau, gingembre, citronnelle.
Encore un parfait exemple d’une réinterprétation d’un plat aux senteurs
asiatiques mais jamais tomber dans le facile avec l’impression de manger du français-thaïlandais.
Les saveurs sont fines, les légumes cuits à la minute, le bouillon parfumé et
subtilement assaisonné.
J’ai choisi
la barbue cuite doucement, polenta aux herbes des landes blanches et bouillon
persil, wasabi et ail nouveau. Le poisson qui est proche du turbot est
parfaitement cuit à basse température, déposé sur une crémeuse sauce au persil,
accompagné d’une onctueuse polenta. Un plat à nouveau très gourmand.
Ayant
oublié que nous avions pris à la carte et que les portions sont normalement
plus généreuses, nous avions même choisi de nous partager une viande par la
suite ; le mignon de porc farci au chorizo Pata Negra, purée de jeunes
carottes au lard, jus rhubarbe chorizo. Une délicieuse viande de Bretagne encore
légèrement rosée farcie d’une fine tranche d’excellent chorizo et le tout
déposé sur cette fine mousse de carottes avec ses petits morceaux de légumes.
Encore une très belle association avec le jus à base de rhubarbe qui apporte un
peu d’acidité au plat.
Avec ce
repas un Saint Chinian No Name, Deux Sœurs du Chateau Pech Menel avec un des
arômes de fruits et d’herbes de la garrigue.
Voici une
très belle table pleine de promesse avec un chef remplis d’idées qui nous prépare
une cuisine à base de très bons produits, des légumes toujours cuits à la
perfection, des saveurs lorgnant légèrement vers l’Asie mais sans exagérer. Une
cuisine bien gourmande dans un lieu vraiment très agréable.
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