Cela
faisait des années que je voulais venir à « la mare aux oiseaux »
d’Eric Guerin. Seule possibilité, venir à Nantes en avion et faire un petit
tour qui s’est avéré être merveilleux entre la Vendée et ses marais salants,
ceux de Guérande pour enfin arriver dans les marais de la Brière. A vrais dire
je ne m’attendais pas à trouver un village aussi charmant que Saint Joachim
avec ces maisons aux toits de chaume et quelle surprise en arrivant à
destination. Une belle maison rénovée, classique mais en même temps extra
moderne avec des structures métalliques,
des toits en verrières et une végétation luxuriante.
Une fois le
pas de porte franchi c’est vraiment l’émerveillement car l’architecture d’intérieur
de cette grande chaumière a été décorée avec beaucoup de recherche.
Plusieurs
salles avec des objets asiatiques, des cages d’oiseaux, des meubles de
collection, des sofas aux couleurs chatoyantes.
A certains endroits des portes
fenêtres qui donnent sur un jardin
plutôt magique car des oiseaux sont en liberté, soit se baladant sur la
pelouse soit dans un pigeonnier.
Une végétation parfois asiatique avec des
bambous et des plans d’eau. Au fond un accès au marais et à l’une des
dépendances, un cabanon de bois avec un deck, qui offre trois chambres à la
clientèle.
L’ensemble
peut parfois faire penser à l’Asie, à Bali ou la Thaïlande… tout est Zen et
très bien pensé. Une oasis vraiment inattendue au milieu des marais. Mais ce
n’est pas tout….si vous sortez de cet hôtel boutique et vous vous dirigez sur la
droite, à quelques maisons près se trouve également des suites et un centre de
spa avec un jacuzzi de rêve ouvert à la clientèle.
Lors de
notre prise de chambre à la réception, étonnement nous voici devant deux
personnes qui sont au téléphone et qui feignent un peu de ne pas nous voir.
C’est avec insistance en regardant l’un des réceptionnistes que celui-ci
signale après quelques minutes qu’il a des clients à la réception et qu’il
rappellera..
C’est donc
aux alentours des 20 heures que nous nous dirigerons vers la terrasse du
restaurant devant laquelle se trouve un ensemble de sofas où l’on peut prendre
l’apéritif avant de passer à table. Arrivés sur place, c’est bien trois à
quatre minutes que nous patientons avant que quelqu’un veuille bien nous prêter
attention.
Une fois
installés dans deux fauteuils face à la pelouse ou quelques oiseaux nous
observent en se demandant s’ils arriveront à nous dérober les amuses gueules
déjà déposés sur la table, finalement nous pouvons passer commande avec deux
verres d’un excellent Savennières qui nous seront apportés peut-être une dizaine de
minutes plus tard… C’est déjà un soupçon d’agacement qui s’installe.
Trois
petites bouchées avec des cubes d’anguilles fumées dans la tourbe avec des chips
de riz soufflé et épinard.
C’est plutôt fin en bouche et tout à fait à propos
étant dans un coin ou l’anguille est présente. Des bonbons de canard qui sont
semblables à des cromesquis mais ceux-ci sont devenus froid avec toute cette
attente.
De la « langouille », langue de porc fumée finement
tranchée servie un peu comme un « lomo » ibérique.
La carte
nous est alors apportée avec un menu qui se décline en 5, 7 ou 9 plats. Cela
sera celui-ci que nous choisirons à 98 EUR. Une succession de mets dons les
compositions ont l’air d’être vraiment intéressantes.
Passage à
table et finalement nous préférons nous installer à l’intérieur. Quelques
moments d’hésitation du personnel et finalement trois minutes plus tard, nous voici installés à une
table qui nous permet d’avoir une jolie vue sur la salle.
Ce qui me
surprend d’entrée c’est que pain et beurre sont déjà là depuis un certain temps
et c’est en entendant ce que dis un autre garçon à la table d’à côté que
j’apprends que les pains sont « maison » avec un si j’ai bien entendu
au lard. Le beurre lui est de la fameuse maison Bordier,, est au sel de
Guérande. Beurre tout mou après évidement être resté sur la table… Je demande
un changement au garçon qui me dit qu’il vient d’être déposé (ce qui n’est pas
vrais) et que dans quelques minutes il sera de la même consistance, chose qui
s’est avérée être incorrecte. On ne peut
pas s’empêcher de se demander si tous ces petits détails n’illustrent pas le
fait de vouloir accélérer le service. A nouveau j’entends à la table voisine
que le même couteau est conservé tout au long du repas, chose non signalée à
notre table. Je ne trouve pas particulièrement agréable de conserver un même
couteau et de devoir manger divers plats qui peuvent avoir des saveurs plutôt
fortes, de plus on dépose simplement le couteau sur la table… Surprenant.
Petit
amuse-bouche servi à table, un cube de maquereau, tagliatelle de concombre,
légumes marinés au vinaigre de Xéres. Une bouchée un peu sans trop d’intérêt.
Première
entrée avec de jeunes carottes en gaspacho, caramel à la fleur de sel de
Guérande. Une petite coupelle avec une crème de carotte où l’on a injecté ce
caramel salé, des cubes de carotte dont l’un sous forme de cake avec quelques
œufs tobiko, poisson volant, au wasabi. Le tout est plaisant bien que je ne
sais pas si ces œufs amènent finalement grand-chose.
Nous
continuons avec le foie gras grillé, riz soufflé, petit pois et gingembre frais.
Deux cubes de foie qui ont une légère saveur grillée et une consistance
légèrement farineuse. L’association avec le petit pois ne m’emballe pas plus
que cela car cela manque de contraste ; le gingembre reste difficile
à être identifié.
Ensuite la
pomme de terre nouvelle de Noirmoutier à la coque, tartare de bulots, petits
gris et herbes fraiches. Une pomme de
terre farcie avec le mélange de coquillages et un espuma de pommes de terre sur
le côté. Je trouve que la farce manque d’assaisonnement.
Un autre
plat qui ne m’a absolument pas convaincu ;le vernis breton, pain au blé
noir, pousses de Junsai et caviar végétal. Un coquillage « vernis »
en guise de présentation avec sur le côté un toast sur lequel se trouve ce
coquillage en fine lamelle sans trop de saveur particulière. Le Junsai est un
nénuphar dont on mange la feuille qui est recouverte d’une gelée naturelle. Personnellement
je ne vois aucun intérêt à essayer de manger cette chose gluante sans goût
particulier qui simplement parce que provient du Japon est sensée être bonne.
Nous
continuerons avec l’aiguillette de flet « aie aie aie », asperges,
sauce BBQ. Un poisson non loin du carrelet avec comme l’intitulé le mentionne
une sauce BBQ. Alors qu’il y a maintes manières de monter des sauces, pourquoi
une sauce BBQ… J’aime cette sauce avec des « ribs », mais là je ne
vois aucun intérêt.
Un très
joli plat bien parfumé, gourmand et vraiment original ; des spaghettis
d’eringi, civet de morilles au muscadet, vieille mimolette. Un judicieux
mélange de divers champignons dont la plupart du Japon avec une sauce bien
équilibrés et goûteuse.
En plat
principal, un filet de bœuf de Brière lardé d’anguille fumée, buratta crémeuse.
La viande est délicieuse, cuite à la perfection. Le goût de l’anguille est une
association parfaite. La buratta est de grande qualité, cependant l’association
avec la viande me laisse un peu surpris car cela ne va pas selon moi ensemble.
Les morceaux de brocolis sont beaucoup trop salés.
Deux très
belles assiette de fromage travaillées avec un chocotruffe ; de la fourme
d’ambert entre des lamelles de chocolat blanc ; une très belle idée.
Et un chèvre
fermier ceviche de fruits et pousses d’oseille. C’est frais, il y a même des
saveurs d’avocat. Il y a de l’idée.
Nous avons
pris chacun un dessert différent ; le fondant pain d’épice, café crème
glacée à la cire d’abeille de notre rucher ; le brocéliande, branche de
riz au lait de coco, citron vert et sésame noir. C’est très joli, bien dressé
avec beaucoup de travail probablement d’un chef pâtissier qui se fait plaisir mais
nous restons face à des desserts avec des saveurs trop classiques. Le
répertoire des goûts aurait pu être plus étendu et certaines des décorations d’assiettes
réalisées en sucre ne sont pas mangeables.
Clairement
nous avons été déçu, tout d’abord avec un service bancal, presque prétentieux
et cavalier ; une cuisine approximative qui ne nous aura pas du tout séduite.
Le chef n’était pas là mais en vacance, ce qui peut expliquer cela… Notre impression reste que cette table est souvent
en sous-gérance au vu des activités parallèles diverses souvent d’ailleurs
affichées sur les réseaux sociaux par le chef…
Le lieu est
vraiment magnifique et très agréable, cela se limitera à cela pour nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire