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notre adresse préférée du moment qui je rappelle n’ouvre que pour le déjeuner
et qui est fermée le weekend et qui ouvre également pour le petit déjeuner.
Adresse connue des locaux et heureusement peu fréquentée par le tourisme car la
zone franche, eh bien ce n’est pas sur le passage de tout le monde. Il faut y
aller et ce n’est vraiment pas bien compliqué car depuis la place d’Espagne on
peut même s’y rendre en marchant. Comme souvent dit, on ne vient pas pour de la
cuisine avant-gardiste mais une cuisine familiale de haut niveau avec des
produits souvent d’exception.
Aujourd’hui, Borja nous propose que l’on se laisse guider...donc carte blanche pour ce nouveau repas qui se passera aux alentours des treize heures sachant qu’il y a deux services, ce qui n’est aucunement gênant. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir été poussé à manger plus vite. Dans la cuisine l’équipe s’active, on pourra profiter quelques instants de regarder l’équipe préparer les différents plats.
Ce qui est aussi remarquable et il faut le préciser, c’est le choix des vins qui souvent est un peu pauvre à Barcelone en dehors des étoilés. Patricia a toujours été de très bon conseil et si vous ne savez pas trop quoi prendre, laissez vous guider. Choix de vins qui change fréquemment et qui est affiché sur des ardoises murales.
Par exemple en apéritif un très bon vin blanc de la Rioja, La Pera 2022 de l’Hacienda El Ternero, qui accompagnera les premières assiettes. De couleur jaune paille brillante, avec des reflets verdâtres. Un nez intense avec des arômes de fruits tropicaux, de pêche et d’agrumes tels que l’orange sanguine.
Un plat déjà dégusté mais tellement bon, ce tartare de tomate avec des Saint-Jacques et une émulsion à la sauce soja. On est toujours surpris par la texture de ce tartare car on penserait en réalité manger du bœuf coupé au couteau. En fait les tomates ont eu un traitement un peu particulier car elles sont tout d’abord comme un peu asséchées afin d’en extraire l’eau et que celles-ci aient plus de texture, qu’elles soient plus fermes. La sauce au soja discrète masquant l’éventuelle acidité, puis le crustacé sur le dessus. A ne pas manquer.
Un plat encore jamais pris, les kokotxas de merlu de ligne en sauce pilpil. Pour préparer cette spécialité basque qui est le menton du poisson, on a besoin de peu d’ingrédients. Le pilpil est une sauce faite avec que de l’ail et de l’huile d’olive, parfois un peu de piment pour bien relever le goût. C’est la gélatine du poisson qui assure la liaison et donne une texture crémeuse. Mais ici c’est une version que je pourrais qualifier d’épurée dans le sens ou c’est le produit au cœur de l’assiette avec une version de sauce moins grasse que d’habitude. A noter que ces kokotxas sont d’une belle taille et incroyable fraicheur.
Première fois que l’on prend ici un riz qui provient du Moli de Rafalet dans le delta de l’Ebre. Il s’agit de l’espèce bomba qui est préparé ici dans un mode plutôt « meloso ». La version « arroz meloso » ou riz moelleux est une préparation de riz avec un point de cuisson intermédiaire, entre le riz sec (paella) et les bouillons (caldoso). Ce riz est réalisé avec un sofrito très gouteux à base d’oursins.
Comme vin rouge, un Vega Aixalà de Vilanova de Prades, un vin monocépage de la variété Carignan vieilli pendant 12 mois en fûts de chêne français.
Comme met principal, Borja nous dit que c’est de la « paloma » qui serait normalement traduit sous forme de « colombe », assez proche du pigeon mais cuit de manière très classique mais tout aussi délicieuse, à l’étouffée avec une sauce réalisée au jambon. Accompagné d’une excellente crème de pommes de terre.
Nous demanderons encore un plat qui sera l’exceptionnel Cap I pota selon une recette de famille. Plat catalan que l’on se doit de manger au moins une fois dans sa vie et surtout ici !
Nous passerons aux desserts avec tout d’abord la Torrija de brioche au leche merengada et glace caramel. Le lait Merengada est une boisson très typique de la cuisine espagnole, à base de lait et de blanc d'œuf, généralement sucré et aromatisé à la cannelle.
Autre magnifique dessert avec ce tube croustillant de pistache, avec une mousse mel i mato. Peut-être inspiré par un cannoli mais bien meilleur, ce tube vertical contient ce fromage blanc local servi avec un généreux trait de miel. C’est bien crémeux et associé a une excellente crème glacée à la pistache.
Toujours d’excellents vins de desserts avec une nouveauté, un Moscatel Casta Diva 2021 Gutierrez de la Vega. Des raisins passerillés, un égrappage doux et et une fermentation lente de 60 jours. L’élevage est de 12 mois en fûts de chêne américain, français et hongrois. La principale caractéristique se trouve dans sa profondeur en bouche et sa minéralité.
Et a nouveau le Moscatel de Setubal Alambre José Maria Da Fonseca 20 ans, vin de dessert produit au Portugal sur la péninsule de Setúbal. Ce vin est un assemblage de 19 millésimes, où le vin le plus jeune a au moins 20 ans vieux et, le plus ancien a près de 80 ans, résultant en un vin frais, complexe et riche.
Un autre repas mémorable dans cet établissement qui ravira tous les amateurs de cuisine authentique, inspirée aussi bien par la Catalogne que le restant de l’Espagne, des assiettes toujours aussi gourmandes, une adresse où l’on se réjouis déjà de la prochaine visite en la quittant.
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