Un endroit
comme celui-ci vaut son pesant d’or car plutôt rare dans sa catégorie. C’est en
quittant la « Kleine Scheidegg » en direction de Wengen sur la piste
qui longe le chemin de fer que vous trouverez à Wengeralp l’hôtel
« Jungfrau Wengeralp ». Un
charmant lieu datant de 1865 et qui comme son nom l’indique est avant tout un
hôtel. Situé en face des parois nord de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau,
cet établissement a 1900 mètres est probablement un des hôtels de montagne les
plus élégants et les plus authentiques des Alpes.
A l’origine
une auberge familiale, reconvertie en un lieu d’une tranquillité incomparable. On
peut donc y accéder soit à skis, soit en marchant le long de cette voie pour
autant que l’on ait des raquettes, éventuellement en luge et finalement en
train puisqu’il existe un arrêt à cet endroit.
Un bâtiment
recouvert de bois avec ses dépendances dont la salle à manger avec ses grandes
fenêtres et une vue si le temps le permet.
Sur le côté
gauche, l’entrée et l’endroit où l’on peut laisser son matériel. Il fait savoir
deux choses en préambule ; réservation indispensable soit pour midi ou 14
heures et pas de cartes de crédit.
Cet endroit
n’est pas comparable aux palaces d’un St Moritz ou d’un Gstaad, mais est le
reflet d’une certaine tradition classique et chic. Pas de superflus ni de signe
de grand luxe, mais plutôt une ambiance feutrée et adapté à un tel endroit. Un
intérieur qui oscille entre bourgeois et traditions suisses ; des
décorations d’une auberge suisse alémanique et le côté chic d’un établissement
haut de gamme.
Une
première salle comme dans une taverne avec une table communautaire en vieux
bois, une cheminée et d’autres tables individuelles où l’on peut manger.
Une partie
de cette salle est plutôt réservée à la restauration du soir avec des tables
elles recouvertes de nappes blanches et des chaises recouvertes de toile verte.
Une autre
salle elle aussi élégante qui aux heures de midi est fermée. Il faut bien
réaliser que l’on trouvera une clientèle de passage en chaussures de ski ou
habits sportifs. Et la clientèle de l’hôtel vêtue de circonstance.
Au fond, la
dernière salle qui est indéniablement l’endroit où il faudrait faire sa
réservation. On y trouvera une cheminée centrale autour de laquelle l’on pourra
s’asseoir, prendre une collation comme un gâteau, une boisson et profiter du
feu.
Le long des
fenêtres une série de tables comme dans la première pièce et dédiées aux repas
de midi.
Mais il ne
faudra oublier l’incroyable ambiance qui règne avec ce superbe orchestre de
jazz qui joue admirablement une musique allant des classiques de Django
Reinhardt en passant par Dave Brubeck ou un subtil jazz-rock.
Un trio d’une
grande dextérité qui sera présent pendant l’heure du déjeuner au plus grand
bonheur des convives. Un guitariste avec une petite moustache « à la
Django » jouant sur une très belle Eastman AR610CE en bois de rose.
Une salle
avec quelques finesses dans la décoration avec ces fleurs de saison, cet ancien
buffet sur lequel sont exposés de bien appétissantes pâtisseries du jour comme
une tarte aux pommes et un gâteau aux carottes.
Une carte
de midi avec une série de mets que l’on trouvera probablement tout au long de l’année
mais aussi les suggestions du jour avec entre autres un pot-au-feu et une
bouillabaisse.
Nous
prendrons des potages pour commencer avec la soupe du jour, aux légumes et
croutons. Une soupe bien intense en saveur où l’on identifiera entre autres de
la carotte et de la pomme de terre pour le côté épais. Les croutons maisons
rissolés sur le dessus.
Un superbe « oxtail »
comme on ne trouve que très rarement. Un bouillon qui se doit d’être réalisé
avec la queue du bœuf, classique de la cuisine anglaise que l’on appelle aussi
consommé qui selon certains auteurs, aurait été introduit en Grande-Bretagne
par les émigrés français sous la Révolution. Un bouillon clarifié
magnifiquement assaisonné avec sur le
dessus un grissin.
En plat
principal, une croute au fromage avec jambon et œuf. Délicieuse au demeurant
mais le convive l’aurait préférée dans un plat chaud car le fromage fige un peu
rapidement sur l’assiette.
Pour moi
parmi les meilleurs « röstis » qu’il m’est été donner de manger ;
léger, sans trace de gras en bouche, une pomme de terre bien assaisonnée qui
donne l’impression de peut-être avoir cuit dans un bouillon… En accompagnement
quelque chose qui pourrait surprendre mais qui est une parfaite association, un
tartare de saumon avec sur le dessus de la crème aigre. Identique aux « latkes »
que l’on mange souvent également avec saumon fumé et crème fraiche.
La carte
des vins est limitée mais quelle trouvaille que ce Fendant qui a la base n’est
pas un vin qui m’inspire vraiment mais la une vraie réussite et servit dans un
joli seau à glace en cuivre.
Une
bouteille de la maison Denis Mercier à Sierre qui me réconcilie avec ce vin.
Certes pas un bas de gamme, un vin fruité et assez délicat avec une acidité peu
marquée.
Un très
beau moment, un endroit magique avec une cuisine soignées, un service de
qualité, un cadre chaleureux et une ambiance à ce jours rarement égalée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire