Il n’est pas toujours évident de trouver une table pour la veille du
soir de Noël surtout lorsque l’on ne connait ni l’endroit, ni l’ambiance. C’est
donc au « Reynard » à Brooklyn que « la chose s’est faite… ».
Une table qui fait partie de l’hôtel Whyte
qui fut dans le passé une ancienne usine non loin de la rivière. Construit en
1901, le lieu a donc été reconverti en un hôtel et propose ce « Reynard »
comme restaurant.
Un lieu réputé pour sa cuisine américaine créative mais on sait que
souvent à Noël, les menus sont imposés et heureusement ce soir cela ne l’était
pas.
Un haut bâtiment en brique parfaitement rénové avec de grandes baies
vitrées modernes métalliques et noire. On y accède juste par le coin au
croisement des deux rues.
Sur la façade, le mot « HOTEL » inscrit en grand sous forme d’enseigne
lumineuse qui semble ce soir avoir été recouvertes de photos car souvent
celle-ci est de couleur rouge.
L’intérieur a gardé sa structure d’antan avec un haut plafond, des murs
de briques et un sol avec du carrelage. En longueur face au bar une série de
tables plutôt style bistrot en marbre avec chaises assorties. Le jeu de lumière
est adapté, à savoir intime et délivré par une série de luminaires un peu rétro
en forme de boules.
Sur le côté gauche un très joli bar en bois avec au centre un grand
miroir. Ce soir l’établissement est complet et l’accès à ce bar est presque un
exploit.
Il existe une seconde salle adjacente dont les tables sont mieux
dressées car recouvertes de nappes blanches mais malheureusement ce soir la
salle était déjà complète lors de la réservation.
Comme nous avons réservé une table, nous y passerons dès notre arrivée
et prendrons quelques cocktails à table. Un bloody-mary tout à fait classique
pour moi et un « Meridian Sour » à base de rhum, whiskey, porto et
citron qui n’aura pas laissé de grande impression. A noter en préambule que
nous ne sommes pas venus ici pour une expérience culinaire mais pour passer un
agréable moment en famille, n’est-ce pas plus important la veille de Noël ?
Nous commencerons avec des entrées variées telles qu’un Tartare de bœuf,
noisettes, cèleri et vieux gouda. La présentation est plutôt inhabituelle et un
peu inquiétante car cela ressemble à tout sauf à un tartare. Mais en regardant
de plus près, il s’agit de fromage râpé sur un excellent tartare bien assaisonné
et coupé au couteau, déposé sur des feuilles de salade.
Une autre entrée est arrivée par erreur qui nous a été élégamment
laissée par le serveur et non facturée. Un Carpaccio de rouget avec des olives
noires et poivre d’Alep. Plutôt bien présenté, la sauce est très parfumée avec
ce poivre qui en réalité est un mélange d’épices, souvent poivre, cannelle,
muscade, gingembre et clou de girofle. Les olives sont finement hachées mais n’emportent
pas sur le goût du poisson. On trouvera également un peu de basilic, menthe et
fanes d’oignon ciselées. Une entrée vraiment convaincante.
Comme l’un des convives vit à New-York, il choisira les Charcuteries
avec une mousse de foie de canard, un pâté campagnard, et du guanciale une
charcuterie italienne. Comme ces entrées ont été servies de manière décalée en
raison de l’erreur, ils feront le geste d’ajouter du saucisson et du lard
finement tranché. De bonnes charcuteries françaises selon moi qui étaient de
bonne qualité.
En met principal, des Pièces de bœuf nourrie à l’herbe élevée par la
maison (filet et ribeye), servies avec une fricassée de champignons et du
foie-gras. Les viandes sont parfaitement cuites et tendres, le foie gras
parfait sur celles-ci, les champignons bien poêlés, le fond de sauce vraiment
intense en saveurs, quelques fanes d’oignons au milieu. C’est très bien cuisiné,
dommage que la présentation soit un peu bâclée sur une des assiettes qui a
probablement un peu trainé puisque le foie a fondu.
Et un Canard confit avec de la courge squash rôtie, pommes au beurre et
noix de pecan, qui s’est avéré être
délicieux.
A nouveau un très joli geste en raison de ces décalages probablement
inévitables lors d’une soirée comme celle-ci, une excellente salade très
fraiche avec trévise, pamplemousse, grenade, mandarines et fenouil.
Un seul excellent dessert avec le Chocolat crémeux, kéfir, canneberges
et poudre de sarrasin. Un dessert parfaitement équilibré, original, aux saveurs
fines et en plus visuellement très réussi.
Avec ce repas un agréable vin rouge de Côtes Catalanes Matassa en 2011.
C’est agréablement surpris que nous sommes sortis de l’établissement car
la cuisine est vraiment maitrisée au niveau des cuissons, les plats parfois
classiques mais aussi avec quelques touches créatives. Tout est gourmand et
généreusement servi. A noter à nouveau qu’une visite en dehors des fêtes
mériterait d’être faite car ce fut une excellente soirée et il y a fort à
parier qu’un autre soir, il y aurait peut-être un peu plus d’attention à la
sortie des assiettes. Une adresse fortement recommandable également pour le
lieu.
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