J’apprécie
de temps en temps manger de la cuisine d’Europe de l’est est rares sont les
tables dans la plupart des grandes villes excepté probablement Londres, avec
comme préférence les cuisines Hongroises et Polonaises. J’avais déjà découvert
les remarquables « Baltic »,
« Daquise » et me réjouissais d’aller chez « Ognisko » dans South Kensington.
C’est donc non loin du Royal Albert Hall et de l’université Imperial College London que se
trouve cette table située au rez-de-chaussée d’un magnifique et élégant bâtiment
où se trouve également le « Ognisko Polskie club »,
foyer ou club polonais fondé en 1940 afin de réunir la communauté pendant la
seconde guerre mondiale.
Suite à la guerre, l’endroit resta le lieu de rencontre pour une vie
sociale et où l’on peut évidemment se faire de nouveaux amis mais aussi
participer à des expositions, séminaires ou classes. Ce n’est que récemment après une importante
rénovation que le restaurant a été ouvert au public ; table qui appartient
d’ailleurs au même propriétaire que le « Baltic ».
Quelques marches et vous voici dans un hall d’entrée vraiment engageant
comme si vous alliez arriver dans une demeure privée d’un lord britannique.
Petit salon avec quelques confortables fauteuils, lumières douces, anciens
tableaux, tout de suite je suis imprégné par cette ambiance plutôt distinguée.
Une première salle avec un très beau bar avec tout au long de cette
pièce où l’on peut prendre un cocktail dans l’un des fauteuils, à nouveau d’anciens
tableaux.
La salle de restaurant sur la droite toute en longueur et qui donne sur
une terrasse elle aussi est magnifique avec ce classicisme d’une autre époque.
Un savant mélange entre le côté « club privé britannique » et l’ambiance
d’Europe de l’est. Je suis plutôt
impressionné par l’harmonie qui règne dans ce lieu aux tons blancs, ces tables
très bien dressées et les chaises aux dossiers ronds, les bougies sur les
tables et les décorations de roses séchées sur les murs. Il y a beaucoup de
magie dans ce décor.
Une fois installé, m’est apporté une assiette avec beurre, concombre aigre doux et un joli choix de pains.
Je prends une tranche d’excellent pumpernickel qui est un pain de
seigle d'origine allemande, confectionné avec non seulement de la farine de seigle mais
aussi de grains de seigle. Un pain très compact et de couleur sombre.
A première lecture, le choix de plats est plutôt intéressant avec les
grands classiques de cette cuisine et ce qui me séduit immédiatement c’est qu’il
existe de prendre certaines de ces plats en demi-portions. Donc je me dis que
deux petites entrées me donneront un aspect plus large de la qualité de la
cuisine qu’un seul plat.
Amateur de raviolis je choisis tout d’abord des Kopytka (« petits
sabots ») à la châtaigne et champignons forestiers. Il s’agit de de petits
raviolis de pomme de terre semblables à des gnocchi ici réalisés avec de la
farine de châtaigne. L’assiette qui arrive me laisse un peu pantois car je me
demande si j’ai été servi une demi-portion où l’entière tellement c’est copieux… Les Kopytka sont mélangés avec une sauce
crémeuse contenant une sélection de champignons. C’est évidemment gourmand, pas
très raffiné mais c’est ce qui fait aussi le charme de cette cuisine campagnarde
et roborative.
Autres raviolis en demi-portion que je connais de longues dates, les
Pierogi russes, farcis au fromage blanc, purée de pommes de terre et oignon. A
vrais dire je les ai mangés meilleurs ailleurs. Ils manquent un peu de farce ;
le goût de l’oignon n’est pas assez prononcé. Il s’agit de raviolis farcis avec
les trois éléments susmentionnés et quand c’est réalisé à la perfection, c’est
un vrais délice.
A ce moment je réalise que peut-être le plat principal sera de trop car
les portions précédentes étaient vraiment copieuses… Bon c’est commandé…c’est
commandé…
J’avais donc choisi le foie de veau saisi avec du Kaszanka, oignons
caramélisés et purées de pommes de terre et pommes. Arrive une assiette avec un
délicieux foie de veau parfaitement cuit sur lequel se trouve ce Kaszanka, un
boudin qui est réalisé évidemment avec du sang mais aussi de la Kasza qui est du
gruau de sarrasin. Dessous cette purée de pommes de terre retravaillée tout à
fait correcte.
J’avais également décidé de prendre un autre accompagnement, la Kasza….
Ces gruaux de sarrasin qui sont cuits comme un riz et que l’on ne trouve malheureusement
que dans la cuisine polonaise. C’est généralement quelque chose qui se mange
avec un plat en sauce comme du riz. Triste constatation, c’est beaucoup trop
salé… Situation signalée à probablement la responsable de salle qui s’est
excusée et ne m’a pas évidement compté cela dans la note finale.
Un repas sans dessert mais qui s’est achevé par un verre de vodka à la
cerise gracieusement offert par cette dame qui aimablement m’a expliqué qu’elle
reconnaissait qu’il y avait quelques tours de manivelles nécessaires en
cuisine..
Le lieu est vraiment magnifique et très romantique, propice à une très
belle soirée et vraiment recommandable. La cuisine s’est avérée ne pas être
tout à fait à la hauteur de l’ensemble mais connaissant bien « Baltic »,
je peux m’imaginer que cela ne va pas en rester là… Il y a fort à parier que cet
établissement ouvert au public depuis fin 2013 va s’efforcer d’améliorer sa
cuisine dans les mois qui suivent. A réessayer d’ici peu de temps…
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