J’avais
déjà eu l’opportunité de manger de la cuisine Arménienne mais plutôt celle
associée à l’ancienne URSS mais jamais celle qui probablement est influencée
par les pays voisins comme la Turquie, Grèce et Liban. Une cuisine qui me
semble un peu difficile à décrire pour la simple et bonne raison qu’elle peut
avoir diverses histoires. D’après ce que
j’avais pu comprendre de certaines personnes de mon entourage, Il y a celle de
la république d’Arménie et celle de la communauté arménienne à l’étranger.
On pourra
donc en déduire qu’il n'existe pas une cuisine arménienne, mais plusieurs. Et
cela pour plusieurs raisons :
- l'Arménie fut un vaste territoire et chaque région avait ses propres spécialités
- presque toutes les familles avaient leur recettes et techniques culinaires
- la majorité des recettes se sont adaptées au pays d'accueil de la diaspora
La cuisine
arménienne que l’on trouve au Liban que l’on qualifiera d’occidentale à
première abord me semblait très proche de la cuisine Libanaise. C’est donc en m’informant
que je me suis décidé d’aller dans l’une des belles tables du quartier
arménien, « Mayrig ».
Dans le
prolongement de Gemmayzé, le quartier qui se fait appeler parfois le « SoHo du
bord de mer car l’on y fait la fête
presque en tous les soirs», se trouve la rue Pasteur. Dans l’une des maisons de
coin de rue se trouve ce restaurant qui également ne se trouve qu’à environ
deux kilomètres du quartier arménien de Bourj Hammoud.
Une entrée
plutôt joliment décorée avec des vasques, des plantes et vous voici dans une
première salle face au bar.
Mais ce sont vraiment les deux autres salles
adjacentes qui sont les plus agréables et jolies avec les murs de grosses
pierres ainsi que des lustres avec des
photophores de diverses couleurs.
Les
lumières sont douces, l’ambiance est feutrée ; c’est vraiment un endroit
avec beaucoup de charme et soigné.
Une fois
assis agréablement servis, je me suis donc concentré à choisir en regardant la
carte des mets que je ne pourrais probablement pas trouver ailleurs, des
spécialités principalement arméniennes.
On m’apportera pour commencer deux petits pains plats sur lesquels se
trouve un mélange chaud de tomates et de sésame, puis par la suite un panier de
pains semblables aux pitas.
Je serai
tenté par le tabouleh arménien appelé Itch qui semble à priori être différent
du libanais mais est-ce le cas ? D’après ce que j’ai compris, les
ingrédients de l’arménien sont cuits alors que ceux du libanais sont crus… Mais
cela restera un débat un peu ouvert car finalement les ingrédients resteront
les même avec ceux qui mettent ou non de la tomate et menthe… En réalité c’est
vraiment très différent car ici il s’agit de bulgur cuit avec de la sauce
tomate et sur lequel se trouve un peu de persil plat ciselé. Un plat qui se mange froid, plutôt
nourrissant mais très gouteux.
Quelques
kebbeh farcis aux aubergines marinées. Je connaissais les kebbeh où il y a un
mélange de bulgur et de viande hachée d’agneau, mais ici il s’agit plutôt de demi-sphère
de bulgur cuit et froid sur lesquelles se trouvent une farce d’aubergines et
une touche de yoghourt. Le tout se mange avec une feuille de menthe. Surprenant
et vraiment très bon.
Un délicieux
Mouhammara, purée de poivron aux noix que j’ai déjà pu déguster également en
Turquie qui est une sauce à base de piments forts et dont l’origine semblerait
être syrienne. Un mélange donc de poivrons, de croutons ou panure, d’ail,
citron, de mélasse de grenade, piment, huile et cumin. C’est bien relevé et
change vraiment de ce que j’ai pu déguster ailleurs.
Autre
« nuance » avec le houmous « basterma » qui comme le nom
l’indique est un houmous garni de bœuf
fumé arménien. On pourra également se disputer l’origine de cette viande qui
existe également avec d’autres orthographes et que l’on trouve un peu partout
au Moyen-Orient. La viande de bœuf, qui après avoir été salée, dessalée, après
avoir macéré dans des épices et ensuite séché, se coupe en fines tranche. Cet
houmous est d’une grande finesse et sera un souvenir impérissable tellement la
texture est parfaite.
Je continue
avec le Mante qui sont des raviolis au bœuf et/ou agneau servis avec du yaourt.
Des petits raviolis en forme de bateau qui arrivent sur un plateau. Ceux-ci
sont grillés ensuite le serveur verse un bouillon de tomate sur le dessus,
recouvre de yoghourt et ajoute pour terminer du sumac. C’est absolument
délicieux !
Et pour
terminer, selon moi le plat le plus impressionnant de ce repas, le Kebab grillé
garni de griottes. Un kebab de viande de bœuf entouré d’une fabuleuse sauce aux
cerises sauvages acidulées mais dont la sauce a été adoucie et de morceaux de
pain. On déguste quelque chose de tout à fait inattendu car la viande est
parfumée et la sauce douce apporte une touche très douce au tout. Un plat
vraiment magnifique.
Ce fut un
moment vraiment très intéressant car l’on peut y découvrir des plats que l’on
ne mange quasiment jamais et qui changent tout de même de la cuisine libanaise
que l’on connait. Le serveur qui parle français s’est même plus à m’expliquer l’origine
de certains plats.
Une très
belle adresse qui est obligatoire pour celles et ceux qui veulent découvrir de
nouveaux horizons gastronomiques.
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