vendredi 28 septembre 2018

Sifo, Barcelone


Établissement plutôt assez récent que celui-ci même si l’enseigne existait déjà par le passé. L’histoire est la suivante ; la première table qui se trouve sur la droite s’appelle « Ofis », l’établissement à gauche s’appelle « Sifó » et se trouve être la même gestion avec les mêmes propriétaires. A l’origine un bar et club de danse mais après une fermeture, une complète rénovation et après réouverture, c’est devenu également un restaurant. Un restaurant qui est aux couleurs de l’Argentine et qui propose les classiques parilladas.


Je ne connaissais pas l’ancien établissement mais d’après l’agréable personne en salle, la décoration aurait été refaite de fond en comble même si la structure n’a pas fondamentalement changé.  Le bar à l’entrée avec quelques tables, une paroi dans un style assez original avec de grands collages tels que des femmes de catalogues, des footballeurs, des fleurs, des animaux, des voitures, un petit côté un peu surréaliste. Lumières bien étudiées, c’est plutôt très bien pensé et original pour le quartier du Raval.




Dans le fond, la salle principale qui par le passé aurait été le coin danse mais aussi un emplacement où il y avait également une légère restauration. D’ailleurs si vous allez sur leur site internet, vous remarquerez que rien n’a encore été changé. Mais cette salle a été complètement aménagée comme un restaurant classique avec un décor dans le même esprit que celui du bar. Un petit côté un peu cantine tout de même mais égayé par une autre fresque murale finalement assez de style BD et de la faience verte sur un autre côté. Au fond, un espace style courette ou plutôt une séparation avec l’immeuble d’à côté.





La cuisine se trouve entre les deux sections et ce soir nous aurons le plaisir d’échanger quelques mots avec le chef Jorge Runnacles, Argentin d’origine qui est associé à Pablo Antico généralement est en salle. Une très belle cuisine avec un étonnant grill qu’il nous présentera ; un système de grill sur un plat d’eau qui évite d’utiliser du corps gras et qui permet de conserver les aliments avec une certaine humidité, donc sans se dessécher.


Un concept qui ne peut que plaire pour le côté décontracté, assez artistique, sans concession, mais venons manger à ce que l’on y trouve pour la restauration. Nous avions très bien mangé chez « Sifó », cependant ici le concept culinaire n’est pas le même. Cuisine donc argentine avec les classiques recettes du pays. On retiendra surtout la belle sélection d’empanadas qui sont de petits chaussons fourrés avec un peu tout ! On en trouve partout dans le pays et de tous les gouts. On utilise généralement de la pâte à pain pour les préparer. Dans les recettes que l’on retrouve souvent : viande de bœuf, viande de boeuf picante, poulet, jambon fromage, légumes. Nous choisirons celui à viande mais cuit au four. Une très bonne texture de pâte mais surtout une fine farce de viande bien épicée.


Le chef nous fait plaisir en nous offrant une assiette d’aubergines à l’escabèche. Particulièrement bien cuite ici car elles ont un goût fumé, une fine sauce escabèche à base d’ail, piment, vinaigre, persil plat ciselé et huile d’olive. On appréciera le côté non huileeux du légume.


Un second empanada à la viande mais cette-fois ci frit. Une texture différente car évidemment plus croustillante. La farce est toujours aussi bonne.


Comment ne pas prendre des ris de veau ! Il faut se rappeler que la parilla est l’un des plats les plus typique souvent à base de viande cuite à la braise. La tradition veut que l’on mange d’abord les abats (achuras), comme ici le ris de veau (mollejas), le boudin noir (morcilla), les entrailles (chinchulines), la saucisse (chorizo) et les rognons (riñones). Ensuite, on passe à la viande rouge. En tout cas ceux-ci sont vraiment étonnants car d’apparence ils sont grillés, en bouche l’extérieur est croustillant, l’intérieur moelleux, mais ils n’ont pas été cuisinés dans un corps gras mais directement sur ce fabuleux grill. A parier que la graisse naturelle du ris a permis à celui-ci de ne pas sécher. On mettra quelques goutes de jus de citron dessus.


Bien entendu, les classiques sauces telles que la chimichurri, réalisée à partir de persil, d'origan, d'ail, de ciboule, de piment rouge, de vinaigre et d'huile. Une seconde sauce qui me rappelle un peu le pico de gallo mexicain mais que l’on consomme également dans le pays, dont les ingrédients sont les tomates, les oignons, la coriandre, les poivrons épicés, le sel et le jus de citron vert, avec des variations selon les chefs.



Puis toujours dans la suite de cette parilla, chorizo et morcilla. Le chorizo argentin est un saucisson frais et, bien qu'il soit similaire aux saucisses fabriquées au Chili, en Uruguay, au Paraguay, au Pérou ou en Bolivie, il a un caractère distinctif. Le chorizo d'Amérique du Sud contient plus d'épices fortes et est souvent assaisonné de noix de muscade, de fenouil et de girofle. Une autre différence est que les chorizos sud-américains sont fabriqués avec du vin.


La morcilla à base de sang est de style argentin, très riche et pleine de saveur, excellente pour les grillades mais aussi pour le four ou la poêle. Elle aussi font partie de chaque barbecue traditionnel « asado » ou argentin, aux côtés du chorizo.

Et pour compléter en viande rouge, la célèbre « Entrana », l'une des coupes de boeuf les plus appréciées, pièce qui est coincée dans les côtes de la vache. D’une forme allongée, elle commence dans une pièce plus épaisse qui est affinée jusqu'à son achèvement. L'intérieur plein de jus délicieux est très savoureux, accompagnée d’une fraiche salade et d’oignons rouges doux.


Mais il faut aussi mentionner qu’il y a des « minutas » qui sont des plats rapides et populaires. Le plus apprécié est la « milanesa con papas fritas » ;  « escalope milanaise avec des frites ». À goûter aussi : le « matambrito tiernizato a la pizza », une sorte de pizza (jambon, fromage, tomate) où la pâte est remplacée par… de la viande, bien sûr ! Succulent s’il est bien préparé. Et puis en raison de l'immigration italienne, les Argentins mangent beaucoup de pâtes et de pizzas. Les pâtes ici « maison » accompagnées de sauces élaborées, composent un repas complet.

Un premier excellent dessert qui se trouve être une panacota avec du dulce de leche et un crumble de pistache sur le dessus.


Puis comme nous avions adoré le dessert de « Ofis », le chef Jorge Runnacles nous a sympathiquement proposé de nous le servir puisque de toute manière il travaille dans les deux cuisines. Une tomate au sirop avec du yoghourt grec et du citron vert. Comment ne pas y penser ? Une tomate pelée confite dans le sucre, un yoghourt crémeux et du zeste de citron sur le dessus. Ce dessert reste toujours mémorable.


En vin, bien entendu une bouteille argentine avec un Malbec La Linda 2016, une belle couleur violette intense, aux arômes de fruits frais comme la cerise et la prune. Un vin rouge bien équilibré en bouche, rond et souple aux arômes de fruits confits. Finale longue et épicée.


Eh bien voila une très sympathique adresse dans un Raval qui semblait depuis quelque temps un peu s’endormir au niveau culinaire. L’adresse n’est pas nouvelle, mais le concept et le lieu le sont. Deux établissements l’un à côté de l’autre mais avec des propositions différentes, une table de qualité pour une classique cuisine Argentine.

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