D’entrée je proclame… « Voici un
exceptionnel endroit »… Je démarre cette journée par une petite tournée d’adresses
repérées dans Santander car je n’avais pas encore fait mon choix pour la soirée.
Un peu d’hésitation entre la table classique, l’auberge espagnole et le restaurant
branché, bref….ouvert à tout ce qui m’apparaitrait digne d’intérêt.
C’est donc dans le quartier principal que je
commence à scruter divers établissement et aux alentours des 14 :00, j’arrive
à une adresse très légèrement décentrée… Le «Bar Muracho ». Déjà un nom un
peu étrange car un bar n’est pas forcément un lieu où l’on penserait passer une
soirée pour diner... Une enseigne verte, de gros systèmes d’air conditionnés à l’extérieur,
de vagues fenêtres toutes couvertes de barreaux comme dans une prison. Rien de
très engageant…
C’est une fois à l’intérieur que mon premier
avis plutôt négatif est balayé par l’impression d’être arrivé « à l’endroit »
que l’on ne peut pas manquer… le lieu incontournable ! Restaurant
minuscule, absolument plein, des assiettes qui de loin sont bien tentantes…
Comme je me dis que le soir cela risque d’être
plein, je me risque à demander une réservation. Evidemment, ici à part l’espagnol…
pas possible de se faire comprendre mais c’est après quelques instants, une
jeune femme qui semble être l’une des responsables avec un vrais sourire,
essaie de me faire comprendre qu’ici ils ne prennent pas de réservation… Elle
sort sont « smartphone », lance son application de traduction et
commence à taper quelques phrases en espagnol. Je comprends qu’elle me propose
de m’appeler dès qu’une table se libère, probablement avant les 22 :00 et
que si je n’entends rien…je devais venir vers 21 :45. Et je me répète,
tout cela avec le sourire et de la bonne humeur…
Exactement le genre d’endroit que je
recherchais. Authentique, local, simple en apparence, convivial, festif… Le
vrais de restaurant de pécheurs où la majorité de la clientèle s’avère être
locale.
C’est donc non loin des 22:00 que nous nous
dirigeons vers le « Bar-Restaurant Muracho ». Devant l’établissement,
une foule qui probablement attend pour avoir une table ou alors en train de
consommer un verre de vin avec des tapas.
L’intérieur ne doit compter qu’une demi-douzaine
de tables. Sur la gauche un bar avec quelques consommateurs et au fond les
frigos remplis de fruits de mer : crabes, araignées, crevettes, pouce-pied,
huitres.
Sur le bar, une série de tapas ;
préparations diverses sur des tranches de pain.
Cette salle à quelque chose d’une autre
époque avec sa multitude de cadres de photos noir et blanc pour la plupart qui
probablement illustrent la vie locale, représentent les célébrités de Santander
qui ont sans aucun doute passé par cet établissement. L’ambiance est
incroyablement conviviale et presque je dirais familiale. Les tables sont un
peu les unes sur les autres mais c’est ce qui fait aussi son charme.
C’est à ce moment que nous retrouvons notre
chaleureuse et souriante hôtesse qui nous signale que notre table est prête. Un
regard sur la carte des vins déposée sur la table et ô bonheur, il y a même l’un
de mes vins blancs espagnol préféré, le Belondrade Y Lurton qui de plus est
sagement tarifé (coefficient de 1.4 !). Un Rueda qui est sans aucun doute l’un des meilleurs blancs du pays. Un blanc
mûr, élégant, rappelant les vins de Bourgogne mais qui a dépassé en qualité
toutes les attentes du verdejo, cépage de la Castille. De plus, un vin qui a
été patiemment élevé dans un chêne de la meilleure qualité.
La carte
est très alléchante avec évidemment principalement des produits de la mer. Les
calamars frits à la romaine, juste enfarinés puis frits, sont absolument
parfaits. Petits, croustillants, sans goût d’huile, tout bonnement une
perfection.
Nous
continuons avec un plat que je n’avais jamais mangé auparavant, des boulettes
de lotte en sauce. Quelques boulettes plutôt légères servies dans une sauce
très parfumée dans laquelle j’ai pu déceler du xéres, de la tomate, du persil
et un peu de piment. C’est d’apparence plutôt grossière mais vraiment
délicieux.
C’est en discutant avec notre hôtesse que j’apprends
qu’il y des étrilles, une sorte de crabe. C'est l'espèce la plus couramment capturée par les
pêcheurs à pied mais très
recherchée, principalement en
raison de sa chair excellente et de sa saveur très fine. Il fait environ 10 cm de diamètre
(pattes comprises), sa couleur est noire sombre et ses pinces légèrement
bleutées. Il n’en reste qu’un
et celui-ci nous est présenté vivant sur la table pour nous amuser…
Il faut
savoir que juste en face du bar se trouve une porte avec un petit entrepôt ou
se trouve tous les crustacés et poissons au frais !
Il sera juste
cuit vivant à la plancha et je ne me
rappelle pas d’avoir mangé un crabe aussi bon que cela dans ma vie… C’est d’une
très grande finesse, un vrai régal.
En met principal nous avons choisi un Saint-Pierre
qui est est un
poisson de mer vivant à proximité des côtes sur des fonds rocheux. Un poisson
plutôt rare et coûteux avec une chaire très délicate. Ici poêlé en douceur,
servit avec des pommes de terre au piment doux, tomate et salade. Un produit de
première qualité magnifiquement préparé.
Quand nous
apprenons qu’il y a du riz au lait en dessert, l’autre convive ne peut y
résister et l’on apprend qu’il est préparé par la maman de notre hôtesse. Je ne
suis pas un énorme amateur de ce genre de desserts mais je peux vous garantir
qu’il était absolument merveilleux. Un très bon goût de cannelle, bien crémeux,
pas compacte ou bourratif. Le secret étant selon cette dame une lingue cuisson
et beaucoup d’amour…
Cet endroit
restera ancré dans ma mémoire pendant un certain temps car rassemble toutes les
conditions et caractéristiques que dont on peut s’attendre d’un bistrot typique
espagnol ; de l’authenticité, un accueil
chaleureux, une ambiance conviviale, des produits de première fraicheur, des
préparations soignées, des cuissons maitrisées. Et même une embrassade en s’en
allant… Un lieu incontournable à Santander.
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