mercredi 9 octobre 2013

L'Idiot du Village, Bruxelles



« L’Idiot du Village »… Il y a toujours un côté amusant en Belgique avec ces noms de restaurants qui diffèrent de tout ce que l’on peut trouver ailleurs !  C’est au coin de la rue Blaes et de la rue Notre-Seigneur dans le quartier des Marolles que se trouve ce petit gemme. Un endroit bien secret fréquenté par les « foodies » locaux et qui demande une réservation bien à l’avance.



Une fois entré dans l’établissement qui doit dater de la fin du 17ème, vous serez probablement grandement étonné par l’endroit. 


Un coté un peu « shabby chic », expression anglo-saxonne qui ne semble pas avoir réellement d’équivalent en français. Le mieux que je puisse trouver serait « bohème-bourgeois » ou alors « kitsch-romantique», bref un style un peu brocante mais de très bon goût. 




Des lumières tamisées, des murs de briques apparentes, des chandeliers, des bougies et aussi beaucoup de bric-à brac, d’anciennes affiches, des objets ornementaux, des antiquités, des curiosités originales, des oiseaux en papier maché dans des cages ; un ensemble d’associations probablement sentimentales.



Les tables type bistrot en bois parfois teintées en bleu sont soigneusement dressées,  sur lesquelles vous trouverez des assiettes de porcelaines de la même couleur s’inspirant de motifs chinois. Les lustres un peu fantaisie de couleur soit rouge ou bleu confèrent à l’emdroit un coté magique et presqu’irréel.



C’est Olivier de Bret le patron qui m’accueille et qui tout de suite me met à l’aise en me disant que je suis le bienvenu, m’installe à une table et m’ammène même de la lecture !


La carte qu’il me tend est écrite à la main apportant une touche très informelle pour ce début de repas. Les mets sont vraiment très intéressants et je décèle une cuisine plutôt franco-belge de bon aloi. Ce soir je repère surtout les plats de gibiers qui me semblent être vraiment à propos. Je sais que prendre deux plats de chasse en un repas pourait sembler un peu trop similaire mais à aucun moment je ne regretterai ce choix.


La carte est très variée avec une dizaine d’entrées et le même nombre de plats principaux mais face au désossé de lièvre en civet, potimarron et cardamome, je ne peux pas choisir autre chose. Le lièvre est un gibier que l’on trouve plutôt rarement sur les menus ; ici parfaitement cuit, puis ensuite désossé et associé à une délicieuse sauce probablement réalisée avec les os et dans laquelle un peu de cardamome a été effritée pour conférer une touche épicée au plat. Egalement des morceaux de patisson apportant une touche végétale et de saison ; de fines tranches de pomme pour le côté en même temps doux et acidulé. Un plat magnifiquement réalisé, très gourmand avec une pointe d’originalité.


Je poursuis avec un autre gibier…Le blanc de faisan rôti, cuisse braisée, choux vert, fruits secs. La volaille est en partie rosée à l’intérieur ce qui est parfait ; indéniablement les saveurs de faisan sont présentes et fines, ce qui parfois n’est pas le cas. En accompagnement,  comme une chartreuse réalisée avec le chou et la cuisse désossée. Sur le dessus des amandes et noisettes broyées pour ammener un coté croustillant au tout. Le fond de sauce est est délicat sans être trop puissant.


Alain Gascoin le chef possède sans aucun doute une belle maitrise culinaire avec des saveurs bien équilibrées: je ne pourrai pas qualifier cette cuisine de « bistrot » mais presque de cuisine ménagère ancestrale ou peut-être même bourgeoise parfaitement réalisée avec des produits de premier choix. 

Avec ce repas j’ai pris deux verres de vin de Narbonne (ne me demandez pas de quoi il s’agissait…mais c’était parfait).

Un endroit avec un charme incroyable, un service d’une extrême gentillesse, une cuisine qui finalement ne se trouve pas vraiment  facilement et que l’on ne peut que trouver délicieuse . Encore une magnifique table à Bruxelles.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire