Très belle
découverte avec cette nouvelle table encore un peu passée inaperçue et qui n’a
pas encore été découverte par les réseaux sociaux. Une table vraiment de haut
niveau qui est l’un de mes récents coup de cœur. A l’origine en 2022, une certaine
Olga a décidé de créer un restaurant dans la rue Aragón avec une proposition
méditerranéenne, locale et rafraîchissante. Elle l’a fait avec la collaboration
et le soutien d’Óscar Ros et Marcela Benito, qui, en plus d’être de sa famille,
sont deux professionnels avec beaucoup d’expérience dans l’industrie de la
restauration. Tous les trois ont créé le restaurant et c’était à nous de créer
son identité.
Ils ont décidé de nommer le restaurant Craun en hommage à l’héritage gastronomique qu’Oscar et Marcela ont construit avec The Crown Marine, une adresse toute proche où l’on trouve une cuisine de basée sur les fruits de mer.
Ce nouveau restaurant a voulu allier tradition, contemporanéité, qualité, proximité, famille et Méditerranée dans un seul espace. Par conséquent, ils ont créé une identité inspirée par les montagnes et la mer, dans laquelle l’élément principal sont des coups de pinceau.
Je me rappelle qu’au tout début, ce fût un chef au nom de Alvin Basas, mais celui-ci a quitté remplacé par un certain Diego Gámez. Formé à l'ingénierie du son et aussi à la cuisine, il a passé toute sa vie à partager son énergie entre ces deux mondes. Deux domaines où leur créativité a été clé. Désormais, après avoir exploré les lieux comme l’Apollo ou le Moog en tant que DJ, il concentre ses forces maintenant chez Craun. Issu des cuisines de Lasarte, Pakta et Hisop, qui après plusieurs années passées dans les cuisines de ces restaurants de haut niveau et auprès de stars décida de créer un espace gastronomique unique et intime appelé Atic Gastroclub, où l’on pouvait partager directement pendant les dîners sa vision de la cuisine. D'origine vénézuélienne mais installé à Barcelone depuis maintenant 15 ans, Diego a toujours proposé une cuisine d'auteur soignée, à mi-chemin entre ses racines vénézuéliennes, la cuisine saveurs traditionnelles françaises et asiatiques, avec le produit comme protagoniste absolu. Aujourd’hui il signe une cuisine de produits, de techniques et d’ingéniosité.
Un mardi suivant Pâques, nous avons le restaurant à notre disposition mais cela ne pose évidemment pas de problème. La salle du fond est absolument magnifique. Un espace lumineux avec des tables habillées de nappes complète la scène parfaite pour ceux qui recherchent un restaurant qui met de côté l’expérience et la surprise de se concentrer sur une très bonne cuisine. J’ai aimé l’accueil de Víctor Riera, le maître d’hôtel ; qui gère la salle à manger spacieuse et radieuse avec de hautes fenêtres et une cour arrière. Murs de briques, lumières étudiées, ambiance raffinée.
Une carte mais surtout un menu dégustation qui peut changer en neuf étapes pour 60 euros qui vous permet de comprendre et de comprendre la philosophie de la cuisine que le chef propose. Des plats qui entrent et sortent en fonction de la disponibilité du produit. Indéniablement l’un des meilleurs rapports qualité/prix actuellement disponibles, qui inclut des plats vraiment remarquables.
Ce que propose Diego, c’est une cuisine qui mêle identités culinaires (française, latino-américaine, catalane) avec beaucoup d’habileté, sous le prisme d’une élégance de haute cuisine sans esbrouffe. Les assiettes sont aussi difficiles à classer qu’il est facile de les reconnaître.
Un peu d’huile
d’olive Arbequina du Moli d’Alcano, Praedium Kylatt.
Cela commence par une huitre no 3 spéciale, Nam Prik. Nam prik est un terme très général en Thaïlande pour tout type de sauce chili épicée qui est normalement consommée comme condiment ou pour faire trempette aavec le poisson frit et beaucoup de légumes bouillis. Ici réalisé avec du galanga, tomate cerise, tamarin et piment coréen. Accompagné d'une pousse de coriandre. Une manière très originale de combiner les saveurs iodées et le côté épicé.
Pour suivre un surprenant toast aux olives avec mousse de sardine fumée et moutarde au xérès.
Puis du pain grillé, parfait de foie de volaille et poivre rose. Des petites bouchées pleines de saveur avec de très judicieuses associations.
Un magnifique calamar avec de la sobrasada et du piparras. Ce sont de fines lamelles crues coupées à la machine, avec de la sobrasada et des piparras liquéfiés, une association entre le côté un peu visqueux et le côté solide de la saucisse.
Très beau plat avec les petites fèves a la papada Maldonado et homard. Vraiment de la gastronomie avec les plus fines fèves qu’il m’eut été de manger, le homard cuit à la perfection, la papada juste frite pour côté croustillant.
Un magnifique et inventif chou confit à la braise, stilton, porto et praliné de noix. Chou grillé et confit au beurre (le chef aime le beurre qui est ici d’origine française), une sauce stilton et une réduction de porto, le praliné aux noix et des bâtonnets de pomme granny-smith.
Probablement le plat phare de la soirée avec le merlu à la vapeur, cresson, poireau et algue codium. Indéniablement une assiette étoilée avec ce poisson cuit à la sonde (55º) avec un beurre blanc d’une grande légèreté, le cresson, poireaux grillés et algues codium. Un de mes plus beaux plats de poisson ici.
Une fondante epaule d’agneau, parmentier et relish de concombre. Viande présentée élégamment, Parmentier crémeux et ce relish qui amène une parfaite acidité, un coup de fouet au plat.
Pour les desserts, une excellente tarte au chocolat avec une glace aux baies de Timur, qui change des sempiternels fondants au chocolat. Point trop sucré, c’est délicieux.
Mais la palme revient à un impressionnant dessert qui probablement restera dans les annales, une Torrija de brioche à l’estragon avec une glace béarnaise. Il faut quand même avoir beaucoup d’idées pour transformer une sauce béarnaise en version sucrée mais en conservant les marqueurs de la sauce originale !
Comme vin un Priorat Les Crestes Mas Doix 2021. Encore un peu jeune ; une délicieuse jeunesse chaleureuse avec une subtile pointe de bois. C’est un assemblage de Grenache, Cariñena et Syrah.
L’un des meilleurs dîners que j’ai eus depuis longtemps. En quelques mois, Craun à réussi à se faufiler dans la liste des meilleurs nouveaux restaurants à considérer, pour de très bonnes raisons. Il est maintenant temps de profiter de ce Craun avant qu’il ne soit l’une des réservations les plus difficiles dans l’Eixample.
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