Petit
weekend à Colmar et dans ses environs avec quelques tables mais plutôt dans la campagne
car un grand nombre de celles-ci sont fermées cette semaine en ville pour
raison de vacances scolaires. Que cela ne tienne car ce que j’ai pu observer de
ce que j’avais repéré, me sembla plutôt être assez touristique et peut-être
avec moins de sincérité que ce que l’on peut trouver dans une quinzaine de
kilomètres autour de la cité. Le choix étant plutôt vaste, c’est grâce à l’excellent
site le « Blog d’Epicure »
et quelques discussions avec Antoine
Mantzer qui en est le propriétaire, que mon choix s’est fait. Une personne que
je ne connais qu’à travers la toile mais qui une référence en gastronomie
Alsacienne et autre, patron d’une agence de services autour de la gastronomie. « Allez
au Raisin d’Or » me dit-il… Bien… Sachant que j’étais plutôt à la
recherche d’une table traditionnelle alsacienne pour le déjeuner, l’adresse me
sembla être sut photos tout à fait convaincante. De la cuisine gastronomique on
peut en trouver un peu partout en France avec souvent des assiettes semblables
mais de la cuisine du terroir Alsacien…cela non. Et je ne parle pas de
choucroute mais de plats avec des noms qui m’étaient jusque-là inconnus…
Arrivé donc
dans le village de Zimmerbach, quelques indications ci et là de ce caveau vous
permettront d’arriver à destination. Une maison de village traditionnelle avec
colombages mais avec des murs rouges et de gros cœurs qui pendent puisque nous
sommes le weekend de la Saint-Valentin. Midi sonne au clocher de l’église et
tout à coup, tout le monde déboule presqu’en même temps… Réservation
obligatoire car l’établissement sera plein en quelques minutes et selon la
serveuse « c’est comme cela »…midi et soir, ce qui est plutôt bon
signe.
A l’extérieur,
le menu du jour affiché sur ardoise tarifé très sagement à 14.50 Euros pour
celles et ceux venus pour un déjeuner rapide…quoi que…
L’intérieur
est des plus traditionnel et un peu comme une maison de « Hansel &
Gretel » avec ces poutres, ces lumières intimes et cette décoration « pour l’évènement »… Et dans cette première salle, un chariot avec une
impressionnante collection d’eaux de vie de la région.
Et à droite
de l’entrée le comptoir comme dans tout « Winstub ».
Notre table
se trouvant au premier, nous montrons par la rampe d’escalier pour nous
retrouver dans une salle un peu similaire, tout aussi joliment décorée et à ce
niveau le colombage sera apparent. Petites tables avec chemins de table à
carreau, quelques cœurs qui pendent du plafond, une ambiance « cosy »
et idéale pour une première table dans la région. Ce qui m’a surpris, c’est de
voir cette clientèle d’habitués que finalement l’on ne voit que très rarement
dans les grandes villes, ces personnes âgées qui semble connaitre la patronne et
qui simplement viennent se restaurer aux heures de midi un peu comme une
retrouvaille entre personnes « à qui on ne la fait pas. » et qui ne
souhaitent que de retrouver ces plats du terroir rassurants et sans probable
surprise. Cela me permettra également de découvrir une langue que je ne
connaissais pas, l’Alsacien…et que je pensais initialement être du Suisse
Allemand. Mais que nenni, ces personnes alternèrent parfaitement de l’Alsacien
à un français impeccable sans accent, ce qui n’est pas vraiment le cas pour mes
compatriotes d’outre Sarine.
La carte
propose distinctement deux types de cuisine. La première plutôt bistrotière de
type classique et la seconde pour laquelle nous sommes venus, une cuisine du
terroir alsacien renseignée par des « petits emoticons » représentant
une coiffe de la région.
Egalement
une sélection du jour avec aujourd’hui le boudin à l’honneur. Cependant nous
préférerons choisir des plats de cette carte. Comme le choix d’entrées est plutôt
large et que nous hésitons, le plus simple sera de prendre l’assiette gourmande
du Raisin d’Or. Une grande et belle assiette avec tout d’abord un mélange de salades
bien fraiches composées de mâche, feuilles de chêne et roquette. Sur le dessus
un « échantillon » de la plupart des autres entrées proposées comme
le foie gras dont je parlerai ensuite, un excellent saumon fumé réalisé sur
place, ni trop salé et ni trop fumé, une magnifique terrine campagnarde au
gibier aux noisettes et trompettes de la mort, un morceau de presskopf qui est
un fromage de tête à base de museau, tête, collet et pied de porc et/ou veau
découpés en fin morceaux et mélangés avec des légumes dans une gelée. Du très
bon jambon cru et magret de canard. Une parfaite façon de se faire une idée de
ce que pourraient être les autres entrées individuelles.
Pour moi le
foie gras de canard parfumé au Gewürztraminer. Cela devait faire des années que
je n’avais pas mangé ce produit en provenance d’Alsace car souvent celui que l’on
achète provient des Landes ou du sud de la France. Et j’avais oublié combien
celui-ci est délicieux préparé dans ce vin. Une vraie perfection, parfaitement
dosé, ni trop salé ni trop fade, pas de condiments inutiles comme c’est souvent
le cas. Pas étonnant qu’il ait obtenu un premier dans un concours. Accompagné
si on le souhaite de sel et poivre, d’une gelée gouteuse.
En plat
principal, le Fleishkierler ou Fleischkierla, pommes de terre sautées, salade
verte. Je n’avais aucune idée de quoi il s’agissait avant ce jour. Une galette
de viande bœuf réalisée également avec du porc, du lard, pain, oignon, persil
et épices, que l’on accompagne donc de ces pommes sautées et de salade. Un plat
simple mais très bien réalisé.
Idem avec
le Schwinazengla, pommes de terre sautées, sauce rémoulade. Il s’agit ici de langue
de porc cuite dans un bouillon et servie entière avec la traditionnelle
rémoulade. On sert souvent de la langue de veau et de bœuf mais rarement celle
de cochon. Tout aussi bonne que les deux précédentes, très appréciable avec la
sauce et les accompagnements.
Avec ce
repas un excellent Riesling Grand Cru Sommerberg 2012 de chez Justin Boxler.
Très aromatique et floral, un vin qui accompagna parfaitement ce repas.
Une cuisine
sincère et authentique dans un lieu plein de charme, une parfaite entrée en
matière pour découvrir quelques assiettes traditionnelles que probablement on
ne trouvera pas en dehors de cette région.
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