Voilà une
bonne idée que de proposer un menu Saint Valentin non pas que le 14 au soir
mais également le lendemain car cette année c’est un samedi, ce qui est fort
compréhensible. N’étant pas sûr de
pouvoir être là le vendredi, je me suis dit initialement que je pourrais
également « célébrer » cela le lendemain… Donc me voilà en route pour
une « double Saint Valentin »…fallait y penser ! Quoique
certains pourraient me rétorquer que c’est tous les soirs Saint Valentin chez
eux !
Les Jardins
des Remparts était « la table » pour laquelle je me suis rendu entre
autre à Beaune et finalement m’arrêta la soirée précédente Aux Terrasses de
Tournus. Une table proche des Hospices qui
est réputée pour son originalité et qui se trouve dans une maison bourgeoise des
années 30 tout proche donc des remparts.
L’intérieur
est plutôt surprenant et inattendu. Un intérieur très raffiné avec des couleurs
vives, chaudes, du rouge, du violet, qui se marient très bien avec les tons
taupes des murs ; de beaux meubles, des tableaux, des fleurs. Il y a
quelque chose de très doux et d’élégant dans cette maison et l’ambiance y est
plutôt feutrée.
Un accueil
de qualité et nous serons placé à l’une des deux belles salles de l’établissement.
Donc c’est
repartit pour une Saint Valentin « épisode deux » avec le menu « Aphrodisiaque » !
Il fallait y penser… Un ensemble de plats qui réalisés évidement autour des
épices. Une approche intéressante pour un chef car il faut savoir doser
judicieusement celles-ci.
Les petites
mises-en bouche nous montrent tout de suite qu’il y a du travail. Crosmesquis d’escargot
qui est une boule qui a passé à la friture, saumon sur un petit blini et gelée
d’aneth, mousse de foie travaillée mais je ne me rappelle plus comment… et
bonbon aux lentilles qui m’a plutôt surpris ; une bouchée de salade de
lentille reconstituée dans une sphère. Des bouchées plaisantes.
Le repas
démarre avec un Crumble d’avocat, amande ail et gingembre. Une tranche de
terrine plutôt légère à base d’avocat avec sur le dessus ce crumble réalisé
avec les ingrédients susmentionnés. Autour du pourpier sauvage et quelques
touches de vinaigre balsamique réduit et huile d’olive. C’est frais, une bonne
entrée en matière.
Chacun
reçoit une jolie corbeille de pains avec les sublimes beurres Bordier, l’un au
sel et le second aux algues. Impossible de ne pas se ruer sur ceux-ci…
Arrive le Foie
gras en terrine, piment doux et cynorrhodon.
La présentation est plutôt originale et le foie dans sa présentation rappellerait
un peu une fin de saucisson… Cela sera selon moi un plat raté ou les associations
de marchent pas. Le foie est trop masqué dans les saveurs sans pouvoir en
donner une explication mais là où je ne suis pas satisfait c’est avec les jeux
des saveurs. Le cynorrhodon amène une certaine acidité sur l’assiette et l’on s’attendrait
à quelque chose de doux pour balancer cela. Les piments doux hachés, eux
amènent une légère amertume. Donc foie avec amertume et acidité, cela ne marche
pas.
Un poisson
avec le Saint Pierre rôti aromates et coquillage au clou de girofle. Le poisson
a un fort goût et souffre d’être un peu sec. Je cherche les saveurs du clou de
girofle, mais je ne la trouve pas. C’est une utilisation des épices qui me
semble être bien timide.
Le Filet de
bœuf rôti, cèleri rave en deux cuissons, jus de rôti infusé au bois bandé pour
plat principal. La viande est délicieuse accompagnée d’une purée de cèleri et d’un
petit feuilleté avec un morceau du même légume. Comme l’assiette est chaude, la
sauce s’est un peu réduite et on se trouve rapidement à manger la viande sans
sauce. Le goût de cette écorce n’est pas à mon avis vraiment distinct.
Un
classique Brillat-Savarin aux truffes noires et mâche qui évidement est très
bon, puis arrivent les desserts.
Je ne serai
pas vraiment emballé par le Safran-choco qui est un dôme de mousse chocolatée
déposée dans une crème au safran. Cela me rappelle un peu la glace kulfi
indienne à base de la même épice.
Mais je
serai beaucoup plus séduit par le Crémeux d’agrumes et gingembre, sorbet. Une
jolie assiette élégamment dressée avec une association de diverses compositions
à base d’agrumes ; mandarine, pamplemousse, orange sanguine et toujours
avec des senteurs de gingembre. C’est vraiment très bien réalisé même si
classique et j’apprends que le chef pâtissier est un ancien de chez Lameloise.
Même
observation avec la sableuse et confiseries ; un macaron aux noix, une
fine tartelette avec une bulle au citron, un granité de kir bourguignon et une
bouchée de riz à la vanille et orange. Beaucoup de travail pour un très beau
résultat.
En ce qui
concerne la carte des vins. Oui elle est très belle, c’est indéniable mais il
faut savoir que les prix sont exorbitants ! Presque essentiellement des
vins de Bourgogne et rares sont les bouteilles en dessous de 80 à 90 Euros. Une
grande majorité des flacons dépassent largement les 100 Euros. Je ne sais pas
qui est d’accord de dépenser 70 Euros pour un tel menu et ensuite ajouter un
tel prix pour le vin sachant que d’autres établissements proposent des vins de
la Bourgogne certes moins prestigieux mais à des prix plus raisonnables. Le
choix de demi-bouteilles est restreint et les prix tout aussi élevés. L’impression
reste que cet établissement force le client à dépenser dans les boissons. Comme
résultat de cela, j’ai pu observer peu de bouteilles sur les tables et plutôt
des vins au verre..
Toujours
est-il que le Beaune Aigrots 1 er cru de chez Albert Morot 2003 était une pure
merveille et que je ne regretterai pas le prix payé.
Oui je suis
sorti déçu de cet établissement. Des cuissons imparfaites, des associations
manquées, des saveurs peu prononcées comme s’il y avait eu une peur de choquer
le client. En tout cas l’effet Aphrodisiaque ne s’est pas produit ce soir la…
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