lundi 14 novembre 2022

AÜRT Restaurant, Barcelone

 

Une première impression plutôt assez négative qui me laisse penser que ce repas pourrait s’avérer être une réelle tromperie. Il faut comprendre que nous sommes venus dans une table étoilée et qu’un certain nombre d’éléments sont attendus, entre qualité de cuisine, du service et un aménagement adapté. En préambule, il faut dire qu’il ne surtout pas se fier aux photos de l’établissement car celles-ci ont été choisies pour tromper la clientèle. Il ne s’agit clairement pas d’une salle de restaurant mais « d’un coin » dans un lobby d’un hôtel, où l’on retrouve également une autre section genre snacks et un bar-salon.

Il n’y a aucune intimité, c’est extrêmement inconfortable, très bruyant car des groupes de personnes déambulent dans la partie bar qui n’est aucunement séparée des deux ilots d’environ 6 ou 8 couverts pour les personnes qui ont pris l’option gastronomique de l’hôtel.

Ce problème est reconnu du chef qui est même absent ce soir…Alors pourquoi être venu dans cet hôtel ? C’est vraiment se moquer de la tête du client et on se demande comment on peut mettre une étoile à cet établissement ! Ensuite le service est approximatif, doit intervenir sur les côtés car la disposition de ces ilots ne permet pas de servir le client comme il se devrait.

Arrivés vers 20 :20 on nous signale que cela n’est pas encore ouvert…donc nous « colle » dans un coin de ce lobby puis c’est comme si on nous avait oublié… Nous sommes finalement conviés à s’installer aux deux dernières chaises hautes à l’extrémité d’une des tables de dressage. Pas vraiment d’explications, on attend… Finalement on daigne nous présenter une carte, le menu qui est tarifé à 120 euros.


Assis donc sur l’un des côtés vous pourrez voir pendant la soirée principalement une série de dressages d’assiettes, les ingrédients ayant majoritairement été préparés souvent à l’avance. Un menu composé de petites bouchées, une cuisine réalisée souvent avec des produits locaux, un mélange de plats classiques revisités ou parfois plus modernes. Chaque ilot ayant un ou deux cuisiniers dédiés.

Tout d’abord présentation du pain et du beurre avant d’avoir cette succession de bouchées et plats.


Nous commencerons par un thon blanc accompagné d’haricots de Ganxet. Un cube de poisson cru et une touche de crème d’haricot. Le haricot du ganxet est unique au monde car il est exclusivement cultivé dans une petite partie de la Catalogne, celle comprenant les terres du Maresme et El Vallès Oriental et Occidental. De taille moyenne, sa peau est légèrement rugueuse et peu perceptible. Quant à sa saveur, elle est suave et onctueuse, fine et persistante. Bon maintenant ça c’est pour l’histoire mais cela reste juste un morceau de poisson cru.


Ensuite un Fricando cru. A la base, le fricandó de boeuf est un classique de la gastronomie catalane. C'est un ragoût de bœuf cuit avec des champignons, principalement avec du moixernó ou du perretxico. De la même manière, que l’on peut utiliser des girolles, des champignons de Bordeaux ou des champignons de Paris. C'est donc un plat idéal pour l'automne en raison de la disponibilité des champignons frais. Mais ici cela se traduit par quelques morceaux de viande crue dans une marinade avec deux ou trois chanterelles crues. Pas de quoi s’extasier.

Un nouveau plat bien gourmand qui réjouira nos palais avec d’excellentes palourdes dans un curry vert méditerranéen.

Esthétique et appréciable tartare de seiches dressées sur une sorte de chips.

Ensuite une royale d’oignon assez minimaliste mais savoureuse. Normalement c’est un plat plus complet et noble car composé d’une duxelles, de fond de volaille, de crème, beurre, œufs, vinaigre etc… puis présenté comme une sorte de petit gâteau. Là c’est plus un flan dans une tasse à café. De grands noms pour des plats mais comme je l’ai déjà dit, un peu minimaliste.

Nous continuons avec de la presa ibérique au quinoa. Découpée comme des tranches de jambon puis soupoudrée de graines.

Premier plat que je considère comme étant un peu substantiel et particulièrement savoureux, intense en saveur et vraiment délicieux. La crevette rouge et mojo rojo qui est en fait  une sauce à l’ail, de couleur rouge (poivrons et piment) que l’on trouve le plus souvent lorsque l’on déguste de la nourriture canarienne et des tapas espagnoles. La crevette crue est fantastique et la sauce vraiment très bonne.

Très bonnes cèpes rôti dans une sauce aux amandes.

Le Pil-pil de calamars m’impressionne moins. La sauce pil-pil que l'on accompagne généralement avec crevettes ou morue à l'origine espagnole (plus précisément du pays Basque), est préparée avec de l'huile d'olive, de l'ail et du piment.

Puis une Romescada de rougets à la braise. Le romesco est la délicieuse sauce couleur rouille de la région catalane d’Espagne, est à juste titre populaire, servi avec du poisson grillé ou comme trempette pour les légumes. Il est généralement fait avec des poivrons rouges frais et séchés, des amandes grillées et des noisettes, une bonne quantité d’ail et du pain d’un jour frit dans de l’huile d’olive. Ces ingrédients sont pilés ensemble et de l’huile d’olive est ajoutée jusqu’à ce que le mélange ressemble à une mayonnaise rougeâtre rugueuse. Parfois, cependant, au lieu d’être utilisés pour la sauce, les mêmes ingrédients peuvent devenir la base d’un ragoût de poisson connu sous le nom de romesco de peix, ou simplement romescada comme ici. Si ce plat est bon et puissant, on est un peu dans le même registre de saveurs que le plat au mojo rojo.

Plat suivant du porc au barbecue avec des épinards égyptiens. Le fond de sauce très riche est a nouveau trop dans un registre écœurant comme précédemment mentionné. Toutes les sauces sont parfaitement exécutées mais trop semblables dans leur style.

Premier dessert assez léger avec fruit et feuille de figue.

Puis un toffee et croustillant de pain aux prunes.

Et des pêches de vigne et cardamome.

Le Mochi de caroube ne nous a pas du tout plus car vraiment gommeux. En résumé des desserts en dessous des meilleurs plats.

Quelques mignardises pour terminer.

Carte de vin assez onéreuse, je choisirai un Coca I Fito d’Or 2018 Terra Alta. Des arômes de fleurs blanches et de fruits blancs principalement, suivis d’une bouche merveilleuse et expansive avec des notes fraîches, citriques et onctueuses sur une longue finale sèche.

La fin de soirée deviendra vraiment pénible avec des hordes de touristes bruyante dans ce hall.

Définitivement un local inadapté, un service approximatif,  une succession de plats avec des hauts et des bas, un manque un peu de cohérence dans le concept culinaire, une déception.


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