Je ne sais
pourquoi mais à chaque fois que je me demande bien quels établissements m’ont laissé
de très bons souvenirs à Barcelone, me vient à l’esprit en tout cas « Plata
Bistro ». Probablement que le chef Victor Garcia y est pour beaucoup car
sa cuisine sort bien du lot ici à Barcelone. Après d’innombrables tables en
ville, on s’aperçoit au fil du temps que les plats et saveurs sont selon les
catégories souvent assez identique avec finalement peu de surprises à part
quelques exceptions prêt, que la manière de cuisiner ici est sensiblement équivalente.
La manière de présenter les assiettes, les saveurs des sauces, les ingrédients,
les produits, les accompagnements et j’en passe. Le grand avantage de Victor c’est
qu’il a voyagé, maitrise des techniques de cuisines autres comme par exemple celles
en France, possède de belles bases qui lui permet de sortir de toutes autres
assiettes que les autres. Et cela…c’est la grande différence ! Mais cela
ne sera pas tout, il utilise aussi des produits que l’on ne trouve que rarement,
voir jamais sur les cartes des autres restaurants et je l’en remercie ! Donc
si vous recherchez une cuisine dirons-nous espagnole mais avec une touche
personnelle, originale mais dans le bon sens, authentique et surtout cuisinée
un peu différement, vous trouverez le bonheur !
Notre premier repas avait vraiment été une révélation et ce soir nous nous impatientions de
retourner dans son établissement où il travaille avec son frère Mario en salle.
Ce qui surprend comme d’ailleurs la première fois, mais sans aucun reproche…c’est
ce menu qui est simplement projeté sur l’un des murs de la cuisine. Au moins on
a l’assurance que ce n’est pas du tout une carte figée mais surtout d’avoir tous les jours et bien entendu à chaque visite des propositions différentes. On
identifiera immédiatement ces inspirations françaises rien que par l’utilisation
de la Tatin en diverses versions ou encore l’utilisation de volailles française
comme du pigeon. Une carte qui tient sur un écran mais qui tient toutes ses
promesses par sa diversité.
Ce soir Mario
assure comme d’accoutumée le service, toujours aussi souriant et plaisant, de
bon conseil pour les vins et assure également le service au bar.
En cuisine,
Victor affairé, épaulé d’un assistant de cuisine.
Première
assiette avec un poisson plutôt je dirais à la mode mais qui est toujours un
plaisir à manger, le maquereau ici mariné. Le poisson est découpé en tronçons,
a juste été passé à la torche avant d’être servi, la marinade est bien
équilibrée avec une fine saveur un peu acidulée et peut-être quelques ingrédients
exotiques pour la sauce. On appréciera la texture du poisson, les petits pickles
pour le coup de fouet en bouche, ici oignons rouges et piparas.
Une
excellente idée que de penser à ce classique dessert mais de le repenser de
manière salée, la tarte Tatin d’oignons et crème fraiche. Le fond de pâte est
délicieux, les oignons sur le dessus sont parfaitement caramélisés, nous
retrouverons la petite touche acidulée caractéristique des assiettes de Victor
avec des câpres, des piparas, quelques pousses et des tronçons d’olives noires.
Et comme avec le classique dessert, la crème fraiche dans un récipient annexe.
Une autre entrée vraiment jubilatoire et réalisée avec de simples produits. Ici…voila
comment l’on sublime l’oignon ! Quand je mentionnais le côté inventif, c’est
de cela dont je parlais…Pas de cuisine « fusion » ou d’associations
étranges, mais du bon sens et de la maitrise culinaire.
Lorsque l’on
lit sur la carte riz au rouget, on s’imagine une classique paella ou riz
cuisiné comme ici en catalogne avec de probables morceaux de poisson dans celui-ci,
voir l’utilisation du rouget dans un bouillon de cuisson, eh bien pas du tout. Une
assiette arrive assez visuelle, avec un riz presque caché sous un filet de
rouget poêlé, entouré d’une friture ou plutôt un tempura de piments verts, quelques
tranches d’olive et un aïoli très léger. Un riz donc abordé de manière plus
esthétique, gastronomique et avec un poisson plutôt peu fréquent lui aussi sur
les cartes. Plat gourmand, équilibré et parfaitement cuisiné.
Un de mes
plats de poisson préféré, la raie au beurre noir. Visuellement très attirant,
on s’aperçoit que probablement la sauce est de type « Grenobloise ». L’appellation
« à la grenobloise » désigne une sauce pour accompagner un poisson
(généralement une raie comme ici). A base de beurre, revenue avec des câpres et
du citron. On pourra également retrouver selon les déclinaisons, du persil
ainsi que des croutons dans sa composition. Quelques piparas sur
le dessus et des pommes de terre en dessous. Un vrai délice qui contentera les
amateurs de ce grand classique mais tout de même ici finement revisité.
Puis Mario
nous amène du pain à la tomate, juste pour le plaisir ! On se rappellera
que c’est un accompagnement presque indispensable pour chaque repas.
Les
desserts et ce qui nous interpelle c’est la Tatin de figues, glace aux amandes.
Bien entendu rien avoir avec l’entrée, ni avec la classique aux pommes mais les
techniques restent semblables, quoi qu’ici nous avons des quartiers d’excellentes
figues fraiches ; en accompagnement une glace très fine à l’amande. Ne pensez
tout de même pas que la cuisine soit française, simplement notre choix fût axé
sur des plats plus axés sur les techniques culinaires de ce pays. Vous
trouverez bien entendu à la carte des mets bien plus locaux.
Un vin
blanc pour ce repas, un Ulls de Mel du Penèdes. Vin naturel, sans sulfites
ajoutés. De couleur jaune paille avec des nuances de vert, des larmes
brillantes et fines. Des arômes variétaux, avec
une forte présence de fruits frais comme des. Très frais, minéral, complexe,
volumineux et persistant en bouche avec une finale d'agrumes et un point de
salinité très agréable.
Un repas
très différent du premier avec une carte complètement renouvelée et c’est bien
entendu ce qui nous plait, une utilisation de produits de grande qualité et
comme précédemment mentionné peu courants, des techniques de cuisine
internationales, des associations de saveurs pertinentes mais surtout toujours
beaucoup de gourmandise dans les assiettes. On se réjouira d’ici peu de temps
de retourner dans une carte plus automnale avec peut-être plus de volatiles et
même peut-être de la chasse. De nouveau un superbe moment avec une des cuisines
les plus intéressantes en ville.
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