lundi 30 septembre 2019

Tipo Tapa, Barcelone


Agréable surprise que cette adresse pas trop connue dans le quartier de El Clot dont le nom n’est peut-être pas des plus original et qui pourrait laisse penser que voici encore un autre bar a tapas. Eh bien non, nous sommes dans un lieu ouvert par Raquel Espada et Joan Planas, où l’on pourra trouver de charmantes et soignées petites assiettes même si on flirte le classicisme. Des plats biens pensés avec un certain niveau de qualité. Situé au coin d’une petite rue piétonne avec une terrasse à l’extérieur, nous dinerons plutôt dans ce bar avec une décoration de bon goût.


Salle en longueur face à n bar comme dans la plupart des endroits, l’accueil est jovial, il vaut mieux réserver sa table car elles ne sont pas nombreuses ou alors il faudra se rabattre au comptoir.



Décoration contemporaine avec chaises Tolix, sol à la mode qui représente les faïences hydrauliques que l’on trouve dans les anciennes habitations, murs gris avec photos et petits tableaux, lumières industrielles. Ci et là, boites de conserve et bouteilles diverses comme décoration. Ambiance animée et clientèle locale.




Si l’on ne vient que pour l’apéritif ou simplement prendre un verre, un choix de petits tapas justement au comptoir.



Une carte assez réduite qui tient sur une page avec des mets parfois classiques mais toujours des produits saisonniers.

Ce soir envie de « bravas » qui sont ici particulièrement croustillantes avec deux très bonnes sauces, aïoli et une sauce peut-être un peu plus à la tomate que d’habitude mais particulièrement parfumée.


Le pain à la tomate est de qualité, du vrais pain cristal, avec la pulpe de tomate bien visible et une huile de qualité.


Plutôt assez impressionné par ce plat assez léger et gouteux que les spirales de courgettes aux épinards et fromage de chèvre. Des petits paquets de fines lamelles de courgettes qui ont été frites, dans lesquelles se trouve une farce de fromage emballée dans les feuilles d’épinard, pignons et un peu de flocons de sel sur le dessus. Une vraie réussite que ce plat de légumes.


La salade russe ne ressemble aucune ailleurs car peut-être plus travaillée comme une fine julienne de légume avec également des carottes. De l’œuf et une touche aigre-douce sur le dessus.


Très jolie et bonne Coca avec des sardines fumées et vinaigrette de mangue. Le pain est excellent, le produit poissonnier de qualité, des piparas, quelques feuilles de roquette, des petits oignons fanes vinaigrés et cette sauce à base de fruit exotique. Un parfait équilibre de saveur en bouche.


Autre très belle assiette avec ce « Mer et montagne », que sont ces fraiches et tendres coquilles Saint Jacques avec du bacon ou plutôt « papada » ibérique, partie grasse de la gorge de l’animal. Les morceaux sont généralement badigeonnés d’une marinade au paprika et à l’ail, puis mis à sécher en séchoir naturel jusqu’à obtention d’un produit parfait. Un plat avec des notes marines et fumées. Cuisson parfaite et jus délicat.


Puis un surprenant filet de bœuf de Gérone avec un réduction Pedro Ximenez. Une exquise viande servie accompagnée des morceaux frits de courge.


Une bouteille de vin blanc avec ce repas, un Troballa 2017 Ganatxa Blanca de la maison Mas Blanch i Jové, très adapté à ce type de repas et qui se laissa boire sans problème.


Une agréable surprise que ce cette adresse où l’on se donne la peine de sortir de très jolies petites assiettes de la cuisine, souvent de classiques mais réalisés avec personnalité et de bons produits.

dimanche 29 septembre 2019

Espai Vermut, Barcelone


Pas forcément le quartier où je me rends le plus souvent, celui de Saint Marti, mais une bonne adresse pour démarrer une soirée dans un établissement de type vermuteria. Face à une place, une petite arcade dans la rue Còrsega et avec une petite terrasse sur le trottoir.


Bien entendu vermouths, bières, vins et toute une série de petits tapas servis à certains moments de la journée. L’intérieur est plutôt de taille réduite mais bien agencé avec un design qui oscille entre contemporain et vintage.



A droite, derrière une vitrine réfrigérée, les grignotages du jour tels que fromages, olives diverses et autres préparations. Casier avec fruits, vins sur des étagères métalliques, lampes industrielles, il y a un côté très cosy dans cette petite salle.


Et puis on se met à douter…car le lie donne presque plus l’idée que l’on se trouve chez des particulier que vraiment dans un débit de boissons. Etagères avec des livres, tableaux et gravures, le tout a beaucoup de charme.


Commande de petits tapas pour l’apéritif comme des brochettes de « boquerones » et olives vertes avec également un morceau de poivron rouge.


Une jolie sélection d’olives pour compléter.


Et bien entendu le vermouth de la maison.


Entourez-vous de bonne compagnie et passez d'agréables moments sur cette charmante terrasse ou bien entendu à l’intérieur par temps plus frais. La halte idéale pour « picar picar ».

samedi 28 septembre 2019

Leche de Tigre, Barcelone


Passée Presque inaperçue que l’ouverture d’un nouvel établissement dans Gracia au nom de « Leche de Tigre » qui ne laisse aucun doute sur le type de cuisine que l’on pourra y trouver. C’est ici que se trouve aujourd’hui le chef Nicky Ramos qui est un ambassadeur de la cuisine péruvienne la plus authentique, qui voyagea dans différents pays pour promouvoir cette cuisine. Connu également pour avoir travaillé dans différents restaurants de la gastronomie péruvienne, aujourd’hui c’est dans une autre espace qu’il sévit mais avec un concept sensiblement différent.


Avec deux autres partenaires, il a imaginé un concept de cuisine urbaine qui se veut être peut-être plus large que la cuisine péruvienne que l’on trouve ailleurs sachant que ce pays a subit un certain nombre d’influences et que leur cuisine ne se cantonne pas exclusivement au ceviche et autres plats traditionnels. Nicky Ramos en tant que chef exécutif, Alexis Mastrokalos et José Manuel von Bishoffshausen sont les partenaires responsables de ce nouvel établissement. 


Une cuisine urbaine qui bien entendu représente toutes les saveurs du Pérou, mais reprend également des influences asiatiques du Vietnam ou des Philippines, qui peuvent être entièrement intégrées dans certains plats de la carte. Entrée par le bar où bien évidemment l’on peut déguster un cocktail avant mais il est tout de même recommandé d’associer plats et leurs mélanges qui parait-il sont excellents.



Une salle au fond plutôt sobre et moderne avec sur l’un des murs, un graphisme urbain très coloré mais qui reste tout de même un clin d’œil au Pérou. On appréciera le coin avec des tables hautes dans cette partie la plus joyeuse de la salle, pour partager avec des groupes d'amis et / ou en famille. Et des tables basses pour un déjeuner ou un dîner plus formel.




Une carte de cocktails, une courte carte structurée en « laits de tigre », ceviche, snacks ou tapas comme on l'appelle ici, sandwich, wok et desserts. Bien entendu l’alcool principal des cocktail est le pisco, travaillé avec divers ingrédients. Par exemple la délicieuse Kaipi de fraise, avec du pisco Quebranla infusé au thé vert, de la fraise, du citron vert et de la menthe.


Ou alors un Chilcano de citronnelle et agrumes, avec du pisco infusé avec des herbes, du sirop de gingembre, du jus d’orange et du ginger ale.


Notre choix sera plutôt orienté vers du traditionnel, un ceviche osaka, avec le poisson frais du jour et un lait de tigre Nikkei. On trouvera de l’avocat, du sésame blanc et noir, quelques tranches de radis, de l’oignon rouge, des filaments de calamars frits, puis quelques fanes d’oignon vert. Toujours difficile de savoir ce que contient le lait de tigre mais probablement citron vert, peut-être du dashi, du piment aji et du gingembre. Léger, équilibré et très plaisant.



Un autre ceviche mais qui en fait est ici baptisé « lait de tigre » probablement parce que la présentation est dans un verre, allons savoir… Toujours est-il que cela reste un ceviche ! Cela sera donc un « Leche de tigre » rocoto piquant ; du jus de ceviche avec du poisson, avec de la coriandre, piments aji et quelques secrets de la maison, servi avec cette friture de calamars. Plus pimenté puisqu’il y a ce piment rocoto.


Les célèbres Anticuchos, accompagnées de pommes de terre. Les Anticuchos peuvent être trouvés sur des chariots et des stands de nourriture de rue (anticucheras). La viande peut être marinée dans du vinaigre et des épices (comme le cumin, le poivre et l’ail). Ils peuvent être fabriqués à partir de n’importe quel type de viande, mais les plus populaires sont les cœurs de bœuf (anticuchos de corazón) et sont souvent avec une pomme de terre bouillie ou du pain au bout de la brochette. Je dois admettre que je ne sais pas de quel type de viande qu’il s’agit et que la carte ne le mentionnait pas.


Puis des Yuquitas a la Huancaina. Les bâtonnets de yucca, les frites de yucca, les yuquitas ou peu importe comment vous les appelez, constituent un excellent casse-croûte de bar que l'on trouve souvent au Pérou et dans toute l'Amérique latine. C'est souvent une alternative aux frites. La salsa huancaína (prononcer wan-kay-eena) est le cœur de cette recette et la meilleure sauce que je connaisse pour accompagner le yucca presque sans saveur. C'est une sauce extrêmement polyvalente qui peut être utilisée sur des fettuccines ou, plus particulièrement, dans le plat Papas a la Huancaína, originaire de la ville de montagne péruvienne de Huancayo.  Cette sauce est réalisée avec des piments jaunes aji, de l’ail, du fromage blanc, du lait et de l’huile



Ensuite un Chaufa Canton. Les chaufas sont des riz ou pâtes servis de diverses manières C’est le cas de l’Arroz Chaufa. Super populaire au Pérou, il se trouve sur quasiment toutes les cartes des restaurants typiquement péruviens. Né d’une fusion entre la tradition chinoise et péruvienne, c’est un incontournable des tables de chaque foyer. L’arroz chaufa est non seulement un plat facile a préparer mais il se décline aussi sous plusieurs formes en fonction des goûts. Ici avec de la sauce soja et du porc chifero. Le terme « Chifa » est un terme originaire du Pérou qui désigne à la fois la cuisine apportée et adaptée par les immigrants chinois, coréens, vietnamiens et asiatiques centraux depuis le milieu du XIXe siècle, ainsi que dans les restaurants où cet aliment est servi. L'origine du terme "chifa" proviendrait de la combinaison des termes cantonais « chi » et « fan », qui signifient respectivement « manger » et « riz ».


Comme dessert le classique et très bon « Tres leches » devenu un dessert typique au Pérou au cours des dernières années. C'est un simple gâteau éponge imbibé d'un sirop de lait composé de trois types de lait: le lait concentré sucré, le lait concentré et le lait entier (ou crème). Un dessert extrêmement sucré et lourd, plus un pudding qu'un gâteau, mais absolument délicieux et addictif.



Une sympathique adresse, décontractée qui propose une jolie sélection de plats péruviens souvent originaux. La carte va s’étoffer selon les dires de l’un des patrons ; nous ne sommes actuellement qu’à l’ouverture. De plus les prix sont sages, l’ambiance agréable et trouver une cuisine comme celle-ci dans Gracia et une valeur ajoutée.


jeudi 26 septembre 2019

Arrosseria Xàtiva Sant Antoni, Barcelone


De temps en temps j’ai envie de manger simplement un plat de riz, que cela soit une paella soit de type Valencienne soit une autre recette de riz. Nombreux sont les établissements qui propose de bien mauvaises interprétations où alors on tombe un peu au hasard sur une carte d’un restaurant plus moderne qui lui aussi propose des plats de riz mais ce n’est peut-être pas toujours leur souhait que de mettre en avant ce type de cuisine. Certes on peut bien tomber mais le contraire est aussi existant. Donc pour être sur de trouver de vrais plats de riz dans une carte, pourquoi ne pas aller dans une « Arrosseria », le pendant d’une pizzeria mais comme on le comprend bien pour le riz ! Et c’est dans le quartier de l’Eixample que nous découvrons cette nouvelle adresse qui en réalité est déjà bien connue car il s’agit du troisième restaurant du groupe Xàtiva ouvert au mois de mai cette année.


C’est Maria Antonia et son fils Àlex López Ribera qui ont donc ouvert cette « Arrosseria Xativa Sant Antoni ». Une entreprise familiale en pleine expansion avec un nouveau restaurant comme on le comprend bien dans le quartier de Sant Antoni. On apprendra que dans les années 80, Maria Antonia créa le premier magasin de riz dans le quartier de Les Corts en suite créa la première enseigne « Xativa » à Barcelone. C’est donc son fils qui a repris l’affaire.



Tous les amateurs de plats de riz savent que depuis seize années, on peut trouver dans ces établissements plus de 25 sortes de plats à base de riz avec ici en cuisine le chef Oscar Galindo dont les recettes utilisent l’eau de mer !



C’est dans l’ancien bar « La Volàtil » que s’est établit cette table, une adresse qui a l’époque était plutôt agréable avec une belle décoration. Aujourd’hui la structure interna a été conservée ainsi que quelques éléments tels que le bar et ses faiences vertes mais l’espace a tout de même été un peu repensé. Tables de marbre, chaises de bistrot, lumière plus douces, plantes en hauteur un peu partout.



Comme préalablement mentionné, on viendra ici pour les 25 paellas et riz (légumes, viande, poisson, mélange, miel et caldosas) réalisés avec les produits de la maison Riuet du parc naturel de Marjal de Pego-Oliva. Du riz Bomba, le roi du riz espagnol. Son grain est rond et nacré. Les experts le considèrent comme d’une qualité extraordinaire, car il est entier et ne colle pas, même après une cuisson prolongée. Lors de la cuisson, il grossit et absorbe beaucoup de saveurs. Tous les plats de riz sont cuisinés avec des ingrédients frais et biologiques. Vous trouverez bien entendu une série d’entrées et de petits tapas, des viandes et produits de la mer. Une cuisine bien entendue classique mais c’est pour cela que l’on vient ici !


Et cela démarre avec de très bons petits calamars dans une sauce réalisée avec du poireaux, de la tomate et des oignons confits.  Parfaite entrée en matière.


Pour suivre un met plutôt peu fréquent mais vraiment délicieux qui est du « Cazon adobo » en friture « malaguena ». Plat d’origine de Malaga ou plutôt Andalousie,  réalisé avec du « cazon » ou « chien de mer » qui a préalablement été mariné. La préparation consiste en un majao (purée) d’ail, de paprika, de cumin, d’origan et éventuellement d’autres épices ou herbes; on y ajoute du vinaigre blanc, qui peut être du vinaigre de xérès. On laisse habituellement dans ce mélange des tranches ou morceaux de poisson, pendant 4 à 8 heures. Une fois ce temps écoulé, on les farine ou on les recouvre de tranches, frites dans de l'huile d'olive. Le « chien de mer » est le plus souvent le nom que l’on donne au requin. Comme quoi…du produit frais, du savoir-faire, une huile fraiche...et l’on sort quelque chose de qualité.



Du classique pain a la tomate, huile d’olive vierge et sel. Le pain de coca est excellent ;  ici on prépare soit même le résultat final avec ses préférences.


Toutes les sortes de riz avec même des risottos qui sont proposés avec le célèbre riz Acquarello, mais nous préférerons des recettes plus locales. Un riz en casserole « del senorito » avec cigales, crevettes, seiche et calamars. Le bouillon de cuisson est parfait comme la cuisson du riz. On ne peut que se délecter.


Une parfaite paella valencienne avec lapin, poulet, légumes bios et des fèves de Lima blanches traditionnelles. Un must pour une authentique paella valencienne. Si vous avez déjà eu une vraie paella traditionnelle de Valence, vous auriez sûrement remarqué qu'elle comprenait à la fois des haricots verts et des haricots blancs plats. Ces haricots blancs sont appelés « Garrofon ». Ils sont similaires aux « haricots de lima ». La paella est comme il se doit, préparée en une mince couche et avec un « socarrat » qui est évident mais qui n'est pas dominant, le poulet et lapin sont bien dorés.  Les haricots verts, qui amènent un peu de la couleur ainsi que le jaune du safran pas trop puissant.


Et un riz à la Catalane avec de la saucisse butifarra, légumes bios et champignons , toujours aussi bien préparé.


Un dessert un peu roboratif pour un convive qui se trouve être un gâteau au chocolat avec de la confiture de fraise.


Un vin rouge avec le Celler del Roure Maduresa 2016. Vin profond, méditerranéen et très franc. Ce millésime montre tout le caractère du Monastrell et la rusticité du Cariñena. Puissant au nez, avec des arômes de fruits rouges mûrs, de légères notes toastées et une pointe minérale.


Une belle adresse avec la cuisine du chef Galindo qui fonctionne comme une horloge suisse, la salle à manger est fraîche et lumineuse. Des plats de riz, paella et casseroles pour tous les goûts, un bon rapport qualité-prix. Il ne reste donc plus qu'à attendre une prochaine occasion car il y a encore beaucoup de riz à essayer !