mercredi 10 octobre 2018

L' Artesana Poblenou, Barcelone


Le genre d’adresse que seuls les locaux peuvent connaitre car se rendre ici, ce n’est surement pas par hasard. C'est dans la rue de Sant Joan de Malta que se trouve « L’Artesana Poblenou » dont l’ouverture remonte à peu près a une année de cela, nom en mémoire de la coopérative fondée en 1876 et disparue en 1994. Adresse qui est le fruit de l’union de trois personnes : Pau Pons qui a travaillé chez « Gresca », Héctor Barbero chez « Monvinic » et Romina Reyes en tant que sommelière et en salle. Un coin de rue, de grandes baies vitrées, pas forcément dans l’un des endroits les plus fréquenté du quartier mais la clientèle ne se trompe pas, le restaurant sera complet ce soir et certains iront manger sur la terrasse qui donne sur la place.


L'endroit est assez simple. Ce n'est pas trop grand, mais il faut savoir qu’ils disposent de deux salles séparées par la cuisine. Dans tous les cas, il est grandement conseillé de réserver, car cela devient de plus en plus populaire et il peut être difficile de trouver une table. Nous serons donc dans là première petite salle avec environ une demi-douzaine de tables. Dressées simplement avec des assiettes, couverts et des serviettes en papier, vue sur la place à travers les grandes baies vitrées. Peu de décoration, ici l’on vient pout l’essentiel, ce qui est dans l’assiette.


Bien que la carte ne soit pas trop longue car ne propose qu’une quinzaine de plats, petits encas inclus, elle annonce plusieurs options intéressantes, en plus des suggestions quotidiennes et le tout à un prix plus qu'intéressant. En s'appuyant sur leur expertise technique développée au fil des années dans ces autres restaurants, Héctor et Pau mettent en valeur les ingrédients, généralement locaux et, si possible, biologiques. Leurs créations légères et simples sont basées sur la tradition mais ont une touche moderne.


Par example, la « papada », joue de porc avec des couteaux. Cette « papada » de porc ibérique est obtenue à partir de la partie inférieure de la tête, différent de l'autre pièce appelée bacon car sa chair est très fine. Elle peut être consommé de différentes manières : frais, mariné frais, ou les deux, mais en y ajoutant un processus de maturation. Le poids d'un morceau peut varier entre environ 1 et 1,5 kg. La demande pour ce type de produit a considérablement augmenté ces derniers temps, car les grands chefs du monde entier ont commencé à moins utiliser des produits plus chers et exclusifs tels que le foie gras, le caviar, la truffe, etc., mais utiliser des produits beaucoup moins chers mais traités avec les nouvelles techniques de la haute cuisine. Ici en tranche, sur le dessus le couteau coupé en tronçons, quelques morceaux de piparas au vinaigre et une probable sauce teriyaki car on identifie une fine saveur un peu asiatique. Original et plutôt inattendu.


Un plat avec un légume, l’aubergine en escabèche accompagnée de légumes au vinaigre et fromages. L’escabèche est à la base une une salade de légumes au vinaigre. Cette technique de conservation permet de garder des légumes dans le temps. C'est une technique qui vient des arabes et qui, on le suppose, a été amenée par les espagnols en Amérique du Sud. Ici c’est plutôt classique bien que retravaillé avec du fromage fondu sur l’aubergine et les légumes au vinaigre sur le dessus.



Le plat qui nous aura le plus séduit sera les ris de veau meunière et câpres. La sauce meunière est une préparation simple : beurre brun, persil haché et citron. Le nom fait référence à sa nature rustique et peu élaborée, qui ici a un peu été transformé en une sauce à la Grenobloise, variante donc de la sauce meunière. Les ris sont parfaitement cuits et ce qui est assez étonnant c’est de trouver des gnocchis qui se marient parfaitement avec la préparation. Belle assiette très gourmande et pour ici assez originale.


Un plat classique mis toujours appréciable, les tripes et pois chiches. Il me semble qu’il y a aussi de la tête ou du pied en supplément de la tripe, peut-être quelque chose à mentionner car cela n’est tout de même pas la même consistance. La sauce est bien relevée, les pois chiches tendres et en quantité suffisante.


Dessert du jour avec une association de crème, biscuit à l’amande et figues. Plutôt classique mais plaisant.


La carte des vins, sélectionnée par Romina, propose une cinquantaine d’options de petits producteurs, avec une préférence marquée pour les vins biologiques, biodynamiques ou même naturels. Nous avons choisi un excellent Priorat DOQ, le "S" de Saó del Coster.


« L’Artesana Poblenou », qui existe déjà depuis plus d’une année, est déjà l'un des restaurants les plus intéressants dans le cadre d'une nouvelle vague de projets culinaires qui naissent en dehors du centre-ville. Un établissement qui entre autres, cuisine pour le quartier, en prenant soin de rendre hommage à ses racines traditionnelles tout en incorporant un style contemporain. Au coeur du quartier du Poble Nou, un endroit agréable, avec des plats très bien préparés et un service jeune et attentionné.

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