jeudi 29 juillet 2021

Catalan Brewery, Badalona

 

Ce ne sont pas les belles micro-brasseries qui manquent à Barcelone encore que celle-ci est en réalité à l’extérieur puisque située à Badalona. Une opportunité de combiner une journée de plage avec une visite et un déjeuner à la « taproom » qui se trouve à une centaine de mètres de la mer.

Un très grand entrepôt que l’on pourra visiter avec un certain nombre de fermenteurs isobares de 2000 litres de capacité en inox, parfaits pour les basses et hautes fermentations. A l’entrée de l’usine, ils disposent également d’un petit biergarten pour effectuer des dégustations et d’autres activités, qui leur sert à élargir la capacité de leur taproom lorsque celle-ci est assez pleine.




Comme objectif, rechercher la qualité et l’excellence dans leurs produits avant tout, avec les meilleures matières premières et en prenant les temps nécessaires pour chaque style, en « cuisinant » avec patience. Cette brasserie a même des moyens techniques pour macérer et cuire par étapes, une option de brassage utile pour atteindre l’excellence dans certains styles de bière.




Une terrasse mais c’est donc dans cette très agréable salle qui se trouve â côté de la brasserie que ce jour nous avons fait la connaissance de Joan Saperas, l’un des fondateurs et directeur général de cet établissement. Une brasserie fondée en 2011, par Joan et Manolo Aguilar mais dans un autre local et qui arriva donc à Badalona en 2016.


Une salle assez sur le mode des brasseries que l’on pourrait trouver aux US ou au Canada, avec un comptoir pour passer commande pour ce qui est de la nourriture, un autre coin pour commander les bières et une série de tables et bancs en bois. C’est décoré dans un style industriel parfaitement en adéquation avec l’usine que l’on voit à travers les fenêtres vitrées.





Bien sûr, nourriture à l’américaine avec burgers et pulled pork mais aussi quelques clins d’œil sur des mets un peu tex-mex.

Je dois admettre que leur burger Dimoni est vraiment excellent. 200 grammes de viande de qualité parfaitement cuite, du cheddar, du bacon, des concombres, du piment jalapenos, des oignons frits, la sauce du chef qui est vraiment pimentée et délicieuse, tomates et laitue. Les frites sont elles aussi épaisses et parfaitement croustillantes avec un très bon enrobage à base de sel, ail et épices.

Autre burger mais cette fois-ci une sauce baptisée taproom.


Joan nous proposa aimablement de gouter leur taco au pulled pork avec oignon, jalapeno et fromage de chèvre.

Deux délicieuses bières dont la Die Berliner de style Hefeweizen qui est un hommage aux bières de Bavière et au malt de blé. Facile à boire est idéal pour les initiés de la bière artisanale et ceux qui recherchent une bière de qualité mais traditionnelle. Puis une Pale Ale TØLV ULFHEDNAR plus complexe, avec des arômes d’agrumes avec un mélange de pamplemousse, de mangue et d’apports à base de plantes.

Vraiment une adresse a ne pas manquer si vous allez a Badalona, que cela soit pour un retour de plage ou tout simplement une visite de la brasserie. Il faut aussi remarquer que le couplage d’une usine avec un lieu de restauration de qualité dans un style américain ou autre n’existe pas vraiment à Barcelone et en fait un lieu finalement unique.

lundi 26 juillet 2021

Palo Verde, Barcelone

 

Palo Verde fait partie d’une nouvelle génération d’établissements qui se focalisent sur l’excellence des produits et la cuisson de ceux-ci sans forcément en complexifier à outrance la transformation de ceux-ci. A l’origine, un partenariat entre deux personnes au cursus bien différents, car Andres Bluth d’origine uruguayenne qui est en salle est un peu le concepteur et designer qui a suivi un cours intitulé « Design the restaurant experience », puis Ludwig Amiable le chef d’origine Française qui est passé localement chez Suculent, Gresca et Tapas 24 à Barcelone.

Palo Verde est une expression argentine / uraguaienne qui signifie un million de dollars. 

Ici les cuissons se focalisent donc autour de la braise avec comme objectif de servir une cuisine un peu primitive ou basique mais avec tout de même beaucoup d’élégance. Concept peut-être pas tout à fait nouveau puisque passablement de tables en Espagne ont ces jours-ci soit des fours Josper soit un barbecue style japonais type robata. Mais l’idée est aboutie car ce n’est pas utilisé comme artifice mais comme au cœur des plats saisonniers qui sont préparés.

Une très longue et belle salle avec une vue sur la cuisine où justement vous pourrez observer les cuissons sur le grill. Un cadre très reposant et vraiment bien agencé avec une couleur verte assez unifiée dans l’ensemble de l’espace dont la cuisine, les peintures et les coussins.


La carte est plutôt courte avec une douzaine de plats mais bien structurée avec une multitude de propositions intéressantes.

Pour commencer une escalivada de poivrons rouges. L’escalivada est une recette typique de la cuisine catalane. Son nom vient du verbe catalan "escalivar" qui signifie "rôtir dans les braises", ici avec sur le dessus une poudre d’olives noires.

Une très intéressante combinaison de maquereau et burrata. Le poisson est laqué, déposé sur le fromage crémeux avec quelques endives.

Très plaisante assiette de tomates de Barbastro, ricotta et olivada. Tomate de variété espagnole de la région d'Aragon, un fruit jusque 1 kilo, une fine peau rose à maturité, une chair très pleine avec peu d'eau et peu de graines, qualité gustative extra, considérée comme une des meilleures tomates au monde. La tapenade est originaire de Provence, tandis que l’olivada est commun en Espagne et dans le sud de l’Italie. Fondamentalement, l’olivada et la tapenade sont à peu près le même condiment. Les deux se composent d’olives noires, de câpres et d’huile avec très souvent de l’ail, des herbes et des anchois ajoutés.  L’olivada est souvent un peu plus grossière que la tapenade, mais encore une fois, cela peut être un goût personnel.

Ensuite des gnocchis aux maitake, beurre et citron. Un champignon brun grisâtre qui blanchit progressivement avec l’âge, qui ressemble à un corail. Lorsqu’il est récolté jeune, ce champignon a une odeur agréable et une saveur de purée de pomme de terre très appréciée en cuisine. Voila pourquoi avec ces pâtes, cela reste un parait accord.

Puis un tsukune de canard qui est une boulette de viande japonaise, dont le goût peut accompagner beaucoup de préparation. Ici enrichi d’un jaune d’œuf.  Ultra-moelleuses et délicieusement laquée dans une sauce sucrée-salée. Mode d’emploi : prendre une cuillère, démonter la brochette, la diviser puis la plonger dans cette sauce onctueuse à base de jaune d’œuf et déguster. Le danger est la tentation de manger la boulette de viande sur le bâton, d’une seule bouchée…

Pour terminer, le calamar a la braise qui rend pleinement justice à la qualité du produit avec un très bon fond de sauce.

Puis comme dessert une agréable panna cotta à la camomille, cerise et sésame.

Une bouteille de cépage Macabeu de Thunder Wine Makers, un Nude MCB avec un bel équilibre et de la salinité au final.

Comme attendu, des assiettes avec comme axe la cuisson a la braise, jamais d’éléments superflus, des saveurs nettes, des plats souvent légers et pleins de saveur.

dimanche 25 juillet 2021

Claris 118, Barcelone

 

Cela devient presque difficile de s’y retrouver dans le panorama culinaire de Barcelone avec tous ces changements liés à la pandémie. Evidemment plein de fermetures mais également d’ouvertures ! Celle-ci est plutôt restée un peu inaperçue bien que les locaux connaissant le cuisinier, n’ont pas manqué de venir visiter sa nouvelle adresse dès son ouverture. Pas beaucoup de présence sur les réseaux sociaux et l’on peut imaginer que c’est surement volontaire.

Ever Cubilla d’origine paraguayenne, c’était avant tout le chef des très réputés Espai Kru et Rias de Galicia, dans une gamme de restaurants de luxe, plutôt autour des produits marins. Puis également à une époque, le très bon Senorito qui était spécialisé dans la cuisine andalouse. Il se lança donc avec Laura Menedero sa compagne qui est la responsable de salle et du bar, dans une offre de menus de midi à des prix défiants toute concurrence pendant l’époque de fermeture le soir des établissements. Maintenant avec l’assouplissement, on peut bien évidemment y venir diner et même si on le souhaite prolonger la soirée dans l’établissement d’â côté Cinema Teca qui appartiendrait à Laura.

Ils ont donc repris le local d’un autre restaurant sans trop faire de bruit et au vu de la situation actuelle toujours assez compliquée, se concentrent personnellement sur cette proposition de restauration principalement adressée a une clientèle de locaux. De la cuisine plutôt bistrotière, souvent espagnole mais tout de même avec un certain nombre de clins d’œil éclectiques souvent liés à ses voyages entre autres en Amérique du Sud.

L’intérieur est d’une très grande simplicité sans charme particulier, l’objectif étant probablement plutôt axé essentiellement sur les assiettes. Une taverne comme beaucoup d’autres, sans style particulier avec une entrée par le bar et une salle au fond.

Une carte qui propose une large sélection de plats avec aussi bien des tapas conventionnels que des mets parfois sud-américains mais aussi des classiques espagnols. Par exemple pour commencer cette salade de crevettes un peu dans l’esprit d’une salade russe avec des pommes de terre et de la mayonnaise.

Puis une découverte avec les Chicharrón spéciaux de Cádiz qui ne ressemblent pas aux habituels morceau de poitrine frits. On peut penser qu’il s’agit de quelque chose de lourd mais au contraire, il s’agit d’un morceau de pancetta doré dans du beurre épicé, puis découpé en tranche, ce qui ne résonne pas exactement comme étant de la finesse. Cependant, lorsque vous les testez pour la première fois, vous vous rendez compte que vous êtes face à un produit magique, beaucoup moins gras que prévu. C’est comme une version délicate et aromatique du bacon, idéal pour prendre dans cru comme le jambon ou profiter du porcelet authentique. Ils sont servis en tranches et peuvent être pris seuls comme apéritif.

Un trio d’excellentes huitres, une nature, une au ponzu et la dernière en sauce type ceviche.

Une très bonne croquette bien moelleuse à l’encre de seiche qui serait une recette d’Angel Leon.

Un superbe tiradito de poisson blanc, qui se trouve être du bar. C’est un plat péruvien de poisson cru, coupé en forme de sahimi et ressemblant à du carpaccio,dans une sauce piquante froide et acide. Un plat qui reflète l’influence des immigrants japonais sur la cuisine péruvienne, et bien qu’il partage avec le ceviche la « cuisson » dans le jus de citron diffère de celui-ci dans la façon dont le poisson est coupé et l’absence d’oignon. Certaines des variétés les plus populaires combinent le jus de citron avec une crème d'aji jaune (en restant jaune), de rocoto (en restant rouge comme ici). Une pointe d’avocat sur le dessus.

Très belle surprise avec cet aérien gaspacho à la cerise, ricotta et basilic.

Très bon tartare de filet de bœuf bien apprêté servit je dois l’admettre avec d’excellentes frites.

On ne pourra pas manquer le cochon de lait de Ségovie. Le cochinillo asado, ou cochon de lait rôti, est l’un des plats les plus typiques de la cuisine de Castille, en Espagne, en particulier de la ville de Ségovie. Les chefs sont fiers de la tendreté de leurs cochons rôtis et prouvent à quel point la viande est délicate en coupant le cochon avec une assiette au lieu d’un couteau. La technique est la même que la rôtisserie de plusieurs types de viande dans tout autre pays. Servit également avec des frites et des piments padron.



Puis un dessert toujours classique mais immanquable, une torrija de carmona trempée dans le lait, garnie de sucre et de cannelle de la province de Séville. Accompagnée d’une crème glacée.

Très bon Finca Moncloa 2016, un vin rouge au fût élaboré avec les variétés cabernet sauvignon, merlot, tintilla de rota, syrah et petit verdot en V.T Cadix (Andalousie).

Pour résumer, une taverne offrant de la qualité et de bons produits, à des prix très abordables et en attente de récupérer bientôt le public le plus gastronomique qui a toujours admiré l’excellent cuisinier qu’est Ever. La bonne nouvelle est que normalement à partir du mois de septembre, si tout va bien…Ever ouvrira un second établissement au premier étage de cet établissement mais avec tout d’abord un nom différent qui devrait être Étnik, où il pourrait rendre hommage à la cuisine de rue des marchés de différents pays du monde comme par exemple des plats inspirés du marché des imeño de Surquillo à Lima pour commence, puis par la suite d’autres marchés dans le monde comme le Mexique, le Japon, sans oublier évidemment celui que nous apprécions, la Boqueria ! Une offre qui oscillera entre 50 et 60 euros, car cela sera un menu de dégustation.