jeudi 30 mai 2019

L'Òstia, Barcelone


Etonnement, je n’étais jamais passé par cette place du vieux quartier des pêcheurs de la Barceloneta qui porte le nom du quartier...allez savoir pourquoi. Place d’ailleurs extrêmement plaisante, bien ombragée et avec un certain charme et qui propose une bien jolie terrasse, celle de la taverne « L’Ostia », juste en face de l’église baroque de Sant Miquel del Port. Selon mes sources, ce nom correspondrait à l’une des dénominations de ce quartier en bord de mer mais aussi peut aussi vouloir dire « sanglant étonnant » en catalan. « Barceloneta » est le nom officiel donné lors de la construction du quartier en 1753, cependant « L’Ostia », selon les historiens de la ville, est dérivé du mot latin « ostium » qui signifie port.


Un restaurant de troisième génération, Jaume Muedra, qui rend hommage aux tapas préférés des pêcheurs, notamment le pescadito frito, les sardines et les moules grillées, puis évidemment d’autres assiettes du coin comme les délicieuses bombas et bien sur le pain à la tomate. Une vraie cuisine familiale et en plus à ne pas négliger, une table ouverte à l’heure du déjeuner le dimanche.


On appréciera l’ambiance autour du bar et y mangerons. Un intérieur rustique et de bon goût, avec un sol hydraulique, du bois, de la faïence blanche, des murs bleus, d’anciennes photos, des tables intimes ou d’autres communautaires, grandes et fonctionnelles. Une salle pleine d’harmonie et à l’ambiance amicale.




Au fond, la cuisine ouverte sur la salle.


Le bar ici est particulièrement charmant et offre une vue plongeante sur l’ensemble des salades du jour et les tireuses à bière. Des anchois, des crustacés et bien d’autres mets.




Une carte pleine de tapas la plupart traditionnels, certains avec un peu de fantaisie.  Mais comme nous avons envie de classiques, ce sont ceux-là que nous choisirons pour ce déjeuner. Une incontournable salade russe réalisée de manière correcte.


Du pain à la tomate frotté au dernier moment ; on aurait préféré du pain de coca ou crystal en morceau au lieu de tranches.


Des moules à la vapeur.


Etant à Barceloneta, bien sur les « bombas » parfaitement réalisées.


Et pour finir une très bonne tortilla avec chorizo et ail.


Une parfaite halte pour le déjeuner, un endroit charmant à l’écart de la cohue du bord de mer, de plaisants tapas, tout ceci avec une bonne bière fraiche.

mardi 28 mai 2019

Cal Trapella, Barcelone


La plupart des petits établissements ou tavernes avec charme se trouvent souvent dans le quartier de Garcia, probablement parce que c’est ici que se trouve une clientèle peut-être plus jeune ou estudiantine. En tout cas cette adresse peut s’inscrire dans la catégorie des petites adresses avec une cuisine de tapas ou petits plats plutôt inspirés par la Catalogne et réalisés principalement avec des produits locaux. Cependant nous apprendrons que la cuisine et donc les recettes de cet établissement peuvent parfois être aussi inspirée de Minorque, car la famille provient de cette île et aura migré à une époque en Catalogne.


Un local plutôt agréablement décoré avec quelque chose d’assez nature dans le sens où l’on privilégiera les matériaux tels que paille, bois et herbes sèches. Une grande banquette avec sur les murs blancs de grandes nattes qui pourraient être considérées comme étant des protections de vitres contre le soleil ou peut-être d’anciens tapis, des lampes au plafond probablement réalisées avec de l’osier.  Le tout a un charme assez particulier et se différencie de la plupart des endroits.




La carte qui pourrait sembler classique met en évidence que l’on trouvera des plats connus mais toujours avec des produits choisis ou alors des assiettes un peu revisitées. 

Par exemple ces demi-lunes ou croissants qui normalement sont des bonbons traditionnels minorquins de forme semi - circulaire. Les deux moitiés sont reliées par un jaune d'oeuf  brûlant, qui rejoint également généreusement le coin droit de la demi-lune résultante. Le reste de la surface est recouverte d'un glaçage. Par contre ici cela sera une version salée et complètement revisitée car si la forme est respectée, il s’agit de délicieux raviolis garnis au fromage et poires confites, à l’arôme de truffe blanche.


Autre très jolie découverte avec ces moules « Trapelles » cuites à la vapeur avec une sauce mojo rouge. Moules ouvertes et présentée sur un plat, avec cette sauce rouge d’origine des iles Canaries. Une sauce traditionnelle au goût exquis légèrement piquant, élaborée avec du poivron rouge et du piment doux.


Ensuite de fondantes boulettes de viande dans une sauce aux amandes, pommes de terre en boules et ciboulette. Recette d’origine Catalane, à base de viande de bœuf et porc, chapelure ainsi que les classiques assaisonnement, dans une sauce avec de l’oignon, de l’ail et des amandes broyées. Chacun aura sa petite variante, mais toujours est-il qu’elles sont très bonnes.


Un poisson avec de l’excellente morue à la Llauna sur un lit d’haricots de Santa Pau et pois mangetout. La « Llauna » est une plaque de four ; c’est ainsi que l’on a commencé de la servir dans les auberges de la capitale catalane au XVIIIe siècle. Elle est souvent accompagnée de cocos mais ici cela sera les formidables haricots de Sant Pau bien plus délicats en bouche. Quelques pois sur le dessus avec du persil plat ciselé.


En dessert, leur gâteau au fromage mais qui ici n’est pas cuit mais frais avec sur le dessus un sirop de fruits rouges.


Un petit vin blanc pour accompagner, le Clos de Dia Terra Alta plutôt aux senteurs d’agrumes et peu d’acidité.


Un endroit sans prétention qui sert de jolies petites assiettes bien gourmandes, toujours très justes dans les assaisonnements ; inspirées par la Catalogne mais avec quelques regards ci et là ailleurs en Espagne, un lieu idéal pour passer une soirée entre amis et se partager quelques plats dans la bonne humeur.

dimanche 26 mai 2019

Clarius Restaurant, Barcelone


Nouvelle adresse de l’été 2018, bien sympathique dans le quartier de Sant Antoni que ce « Clarius Restaurant ». Déjà baptisé, un « nouveau restaurant français à Barcelone », mais cela reste bien plus que cela. Oui le chef est français, possède des bases culinaires du pays mais de là à dire que c’est un restaurant français serait un peu restrictif. Un couple au nom de Clara en salle et Darius en cuisine, ce qui explique bien entendu le nom de cet établissement. Des expériences en France à Lyon mais aussi à l’époque chez le « Can Fabes » de Santi Santamaria.


Le restaurant est petit mais très confortable, avec trois espaces différents disposés sur plusieurs niveaux : on entrera par le bar ou l’on pourra prendre une boisson pendant la journée.



Une agréable salle à manger après quelques marches, on se trouvera plutôt sur un demi-nouveau. Décoration dans les tons beiges et bleu marine, banquettes avec coussins, quelques tableaux et plantes ci et là.




Et à l'étage, après une une rampe d’escaliers, une mezzanine avec une table pour un éventuel groupe, à nouveau parfait pour prendre par exemple l’apéritif.


Amour et passion qui se traduisent par des plats basés sur la qualité du produit, à la fois créatifs et délicieux. Une carte même écrite en français qui varie en fonction des saisons et de ce qui est trouvé sur les marchés. On y trouvera un choix de petites assiettes inspirées par les produits locaux, une cuisine assez méditerranéenne et pas trop « fusion », ce que l’on ne peut qu’applaudir. On pourra néanmoins déceler l’utilisation de techniques françaises lors de la dégustation mais ce soir, cela s’arrête là.  Un choix de plats plutôt originaux mais toujours bien pensés et sans ajouts d’éléments superflus.

En guise d’amuse-bouche, une crémeuse et délicieuse soupe de petits pois avec un peu de basilic ciselé et croutons.


On sera très emballé par ces tagliatelles de calamars, crème de pois chiches au romarin et chips de chorizo. Le calamar est tendre, finement émincés et poêlé, la crème ne ressemble pas à un houmous mais est plus élaborée, parfumée et reste avant tout une sauce.


Une viande avec une fondante « picanha », poivrons piquillo et polenta. La « picanha » est une découpe exotique de la pointe du rumsteck avec la bande de gras qui l'accompagne. Une pièce en tout cas en France inexistante. Un morceau extrêmement tendre que l’on peut faire rôtir en entier comme probablement ici ou la découper comme en Amérique du sud pour la faire griller au barbecue.


Le plat qui nous aura vraiment bluffé, ce sont les raviolis de joues de bœuf cuites 8 heures au vin et petit pois frais. Une pâte d’une grande finesse, peut-être un peu semblable à celles de raviolis asiatiques mais bien entendu faite « maison ». Une magnifique farce bien gouteuse avec cette viande travaillée comme une très belle daube, ces petits pois de la région bien verts, sucrés et ce fond de sauce qui probablement est celui de la cuisson de la viande.  


En dessert, une bien plaisante tartelette avec un sablé et une base de citron.


Une bouteille de Priorat Ritme 2016, produit par Acústic Celler. Vin élégant et distingué, après un abord liquoreux en rien agressif, le vin révèle une infinité de qualités et de nuances.


On saluera la qualité de cette prestation, l’enthousiasme de ce couple qui amène de la fraicheur dans le panorama gastronomique de la ville avec une cuisine que je qualifierais de décomplexée... (pas de bravas et autres croquettes), avec des assiettes gourmandes et équilibrées influencées par le pourtour méditerranéen.

jeudi 23 mai 2019

Punta Anguila, Barcelone


De plus en plus l’on trouve à Barcelone ces genre de restaurants qui préparent des tapas un peu exotiques ou simplement « fusion » avec plus ou moins de succès. On aime ou non, mais ce qui reste primordial c’est que cela soit avec bon sens et des produits de qualité.  C’est dans le quartier plutôt calme de les Corts et un lieu assez discret que ce trouve cette adresse appelée « Punta Anguila ». Un nom qui fera penser à une ile et dont l’extérieur avec son côté un peu bleu et blanc pourrait laisser penser qu’effectivement nous sommes arrivés dans un lieu en bord de mer et même dans un bar de plage.


Cela n’est pas étonnant car le chef César Ferrer de Robles et sa femme Veronica responsable de salle sont d’origine de l’île de Formentera. Un local sous forme de pièce unique, une salle pas trop grande et plutôt mignonne et confortable. Un décor plutôt comme on peut se l’imaginer au bord de l’eau avec nattes de pailles, quelques plantes ci et là. Des tables en bois bien réparties face à un comptoir et sa cuisine derrière, une bibliothèque avec des livres de cuisine. Tons clairs, pastels, des meubles en bois, des coussins évoquant le motif ikat traditionnel des îles Pitiusan, des plats de céramique, des cordes, des pots, des étagères toujours de bois avec vaisselle et « poros », une atmosphère assez estivale.






Cesar a travaillé à la « Taberna del Clinic » et a concocté une carte avec une carte qui repose principalement sur une offre variée et originale de tapas et de plats à partager. Il y a un assortiment de plats d'origine asiatique et « fusion », ainsi qu’une bonne liste de plats plus locaux combinant une cuisine traditionnelle avec des touches plus créatives. Également une très intéressante liste de suggestions en fonction de la saison.  Comme nous ne sommes pas très « fusion », cela sera cet autre pan du menu qui nous plaira.



On sera assez surpris de découvrir une agréable et copieuse salade Punta Anguila avec de l’anguille fumée, des œufs de truite et des oignons au vinaigre. Une présentation assez soignée pour un dérivé de salade russe ou aussi proche d’une causa Péruvienne mais finalement complètement repensé avec le côté fumé du poisson.



On appréciera les crevettes croustillantes qui nous sont offertes accompagnées d’une marmelade de tomates.



Certes classique mais la friture de calamars à l’andalouse, anchois et « cazon en adobo » est parfaite, ce qui n’est pas toujours le cas. le poisson « cazon » ou « chien de mer » a préalablement été mariné. Comme quoi…du produit frais, du savoir-faire, une huile fraiche...et l’on sort quelque chose de qualité.


La coca à l’anguille et foie à la braise est une très bonne idée mais les sauces sont un peu trop sucrées. Un plat intéressant mais qui demande un ajustement.


Une très belle assiette de saison avec des produits de qualité, les petits pois de Maresme avec des crevettes de Palamos qui restent toujours excellentes. La sauce ayant été réalisées avec les têtes du crustacé.



La carte des desserts n'est pas très aventureuse car ce sont des desserts assez classiques, mais nous prendrons la tarte au citron qui s’avéra être un peu trop sucrée et une proportion de meringue trop importante.


Comme vin, un Quinta de Tarsus Riberra del Duero Crianza 2015, un rouge profond avec des
arômes de fruits rouges combinés avec du pain grillé et d'épices.


Une cuisine avec plusieurs axes avec une vaste proposition de tapas et de plats préparés avec amour que tout le monde aime et qui devrait satisfaire tout un chacun. Quelques ajustements avec l’utilisation du sucre serait appréciable afin de mieux mettre en valeur les produits. Un service impeccable, un chef et sa femme plein d’attention, une atmosphère agréable, informelle et familière. Un endroit très plaisant.