vendredi 31 août 2018

Cecconi's, Barcelone


Invité pour l’occasion, une belle opportunité de visiter le club Soho House mais surtout son restaurant « Cecconi’s » qui se trouve au rez de chaussée de celui-ci. Restaurant qui se trouve dans plusieurs lieux puisqu’aussi aux Etats-Unis, Istanbul, Berlin et Londres. Etablissement qui propose une cuisine italienne que l’on peut positionner entre classique et moderne. Situé sur Passeig de Colom, le bâtiment est de toute splendeur avec une entrée décorée avec des jarres de bananiers.


Un somptueux décor que d’ailleurs le hall avec son superbe bar avec ses sièges en cuir rouge, ses lampes de chevet, l’ensemble des fauteuils très confortables pour prendre un verre ou même à l’heure du déjeuner, un repas.




Juste à côté, le restaurant dans un style semblable, un haut plafond comme l’on trouve dans les anciens bâtiments de la ville, des murs en briques recouverts de peinture blanche, des gravures et peintures, des objets chinés, des plantes pour donner un côté presqu’un peu colonial à l’ensemble. Petites tables, certaines avec de très jolis sofas de couleur bordeaux, le tout a énormément de charme.




Dans une autre section, une salle en longueur un peu entre un patio ou une véranda, une cour intérieure dont le plafond aura été réalisé comme une verrière. Ici une longue table derrière laquelle se trouve la cuisine, la table servant au dressage final.



Retour dans la salle de restaurant du devant qui me semble bien plus agréable et surtout je me répète vraiment très belle. La décoration est vraiment remarquable, quelque chose peut-être un peu britannique ou simplement classique.


Aux heures du déjeuner, vous vous verrez proposé une carte avec des mets principalement italiens mais aussi quelques salades mais ce qui est le plus intéressant c’est ce menu du jour en deux ou trois plats respectivement à 14 ou 18 euros avec le café inclut. Offre vraiment très intéressante tenant compte de la prestation générale, du lieu et du service. Donc des menus en deux plats pour certains ou à la carte. Une rafraichissante soupe de pastèque froide et tomate, quelque chose de la famille du gaspacho avec quelques herbes dont certaines frites pour le côté croustillant.


Un très intéressant carpaccio de lotte, échalottes marinées, concombre et citron. Je n’avais encore jamais mangé un carpaccio de ce poisson mais la texture est très intéressante car légèrement plus ferme, l’assaisonnement est parfait, le visuel soigné avec ces petits copeaux de radis.


Quelqu’un aura pris une salade de poulet, chou kale, fenouil, amande et ricotta.


Autre entrée du menu, une très fraiche et gourmande salade Panzanella, tomates, olives et câprons. A l’origine une salade toscane de pain et de tomates hachées qui est populaire en été. Elle comprend des morceaux de pain rassis, des tomates, parfois aussi des oignons et du basilic, accompagnée d'huile d'olive et de vinaigre. Elle est également populaire dans d'autres parties de l'Italie centrale. En tout cas, elle avait l’air fort appétissante.


Un peu moins emballé par le risotto à l’aubergine, tomates séchées et stracciatella. Si la cuisson est bonne, cela manque un peu de saveur, l’aubergine n’étant pas le plus parfumé comme légume, cela rend le tout assez fade, le fromage même si bon n’ajoute pas de saveurs particulières.


Un très bon poisson avec la lotte, courgettes marinées, menthe. Bien cuite, dorée, des courgettes jaunes en fines lamelles et parfumée, dessus un peu de cresson frais.


Une proposition vraiment sympathique que ce menu de midi à choix, à des prix très honnêtes, et de qualité, un superbe cadre très reposant et un excellent service.

jeudi 30 août 2018

Xavier Pellicer, Barcelone


Seconde visite chez Xavier Pellicer quelques semaines après la première au vu de la qualité de la prestation, du niveau de sa cuisine, de l’originalité des assiettes, mais surtout le bonheur rencontré lors de cette première soirée.


Cette fois-ci pas de menu de dégustation mais la carte et surtout les plats que nous n’avions pas dégustés la première fois. Comme cette fois-ci nous sommes quatre, nous nous partagerons évidemment plusieurs plats. 


Comme on le sait, ici c’est plutôt les vins naturels qui sont à l’honneur et nous commençons ce début de soirée avec une coupe de Cava de la maison Parès Balta, cava plutôt très rond en bouche et vraiment très agréable sana aucune trace d’acidité.


Comme nous avions déjà eu le gazpacho de betterave, Xavier nous propose une autre version qui n’est pas à la carte mais en suggestion du jour, un gazpacho de carotte. Lui avec quelques fines lamelles de carottes pourpres et des herbes. Pas tout à fait du même niveau que l’autre car cela manque un peu de peps. Le côté un peu acidulé manque, le jeu de diverses saveurs est un peu moins présent.  


Pour suivre un houmous de lentilles rouges, graines et fleurs. La couleur est plutôt celle du houmous classique, la présentation est réalisée avec des rouleaux soudés, un peu de sésame noir, de la ciboulette, quelques feuilles vertes dont de la capucine. Texture assez semblable au houmous traditionnel et plutôt plaisant.


Du chou rôti servi froid, des oignons de printemps et des radis. C’est cela la cuisine de Pellicer, parfois de simples choses comme ici, un légume de qualité avec une cuisson parfaite, des associations de saveurs équilibrées, un visuel épuré et de la légèreté et bien entendu, le goût !


Un peu une déception avec un plat suggéré en dehors de la carte, des cèpes justes revenus à la poêle avec huile d’olive, ail et ciboulette. Champignons sans saveur et qui en plus proviennent d’Europe de l’est selon le serveur. Bonne idée que d’y associer des dates, mais cela ne sauvera pas la qualité du produit.


A la première visite, un excellent céleri pomme au four mais cette fois-ci sous forme de filets ou plutôt en morceaux allongés avec une sauce meunière et des dates. Joliment présenté avec la sauce à base de beurre, vin et persil que l’on utilise classiquement pour les poissons, des petits monticules de purée de dates pour amener un peu de douceur à l’assiette.


Nous reprendrons l’excellent céleri de la première fois, rôti au four, masala, cardamome et également des dates. Deux plats traité différement comme quoi le céleri est un légume miracle !


Etonnante assiette avec l’aubergine confite avec sur le dessus de saucisse catalane probablement de type butifarra. Légume bien gourmand car il y a un fin fond de sauce sur le dessus et quelques fraiches feuilles de salade type roquette et autres.


Xavier ne cuisine pas que des légumes et vous pourrez trouver d’excellents plats de viande comme ici ce fin lapin à la royale, tomates rôties, échalottes confites, feuilles de blette. Plat méditerranéen par excellence, le toute embaume, les saveurs sont nettes, les cuissons parfaites, les blettes sont de type jaunes et rouges, rapidement poêlées.


D’excellents travers de porc tandoori, carottes rôties et oignons rouges. Bien caramélisés, fondants en bouche, des légumes eux aussi cuits à la perfection


Un premier dessert avec une torrija au lait de coco et glace au lait de coco, parfaite en texture, croustillante et moelleuse en son centre.


Un soufflé à la bergamote et lavande, d’une aérienne légèreté avec le singulier parfum de l’agrume et une bienvenue glace florale qui s’harmonisera parfaitement.


Le choix des vins ont été faits par une amie passionnée des vins naturels qui optera pour un vin blanc, le Vinya Oculta Amos Baneres 2016 Xarello. Un vin avec une fermentation spontanée, non filtré, 16 mois en barrique.


Et comme nous avions terminé cette bouteille, un verre de vin rouge ouvert Indigena de Parés Balta en 2015 pour le plat principal.


Suite à ce repas, Xavier nous fera visiter son second restaurant qui en fait communique par la cuisine ou accessible de l’extérieur appelé « El Manjador ». Pour ceux qui connaissent, il s’agit en réalité de l'ancien « Uma », qui appartenait au cuisinier Iker Erauzkin. La salle a été transformée en une salle à manger réservée, dans laquelle il cuisine de manière selon Xavier un plus gastronomique avec des menus qui doivent être à peu prêt vers 160 Euros. Deux offres culinaires, une plus classique avec des assiettes plus sophistiquées et la première que nous avons eu la chance de découvrir récemment.



mercredi 29 août 2018

Can Ros, Barcelone


Il est vrai qu’en ce moment la Barceloneta ce n’est pas l’été le quartier le plus fréquentable et encore moins avec les événements récents tout à fait compréhensibles. Les tables à touristes pullulent, souvent de très bas niveau et l’on sait que pour trouver quelque chose de nettement plus authentique, il faut s’engouffrer dans les petites rues. On y trouve quelques tables emblématiques, de nouvelles adresses qui font un effort culinaire, quelques bars fort sympathiques. Une de ces adresses m’était inconnue jusqu’à ce jour celle de « Can Ros ». Certes ce n’est pas une nouvelle adresse puisque l’établissement existe depuis 1908 ou 1911 selon les dires, table connue pour ses plats de riz et sa cuisine de la mer.


A l’origine un magasin de vins, tenu par la famille Blanch pendant cinq générations, aujourd’hui tenu par Marta Cid et Albert Enrich. On y vendait du vin en vrac, du café torréfié, des siphons remplis et des morceaux de glace pour les réfrigérateurs. Dans les années 70, ils commencèrent à faire des tapas, qui accompagnaient au début le verre de vin que les clients y prenaient. Et ainsi, petit à petit, le lieu fût transformé en restaurant.


Une adresse évidemment bien plus authentique que la plupart à quelques centaines de mètres de là et qui sert une honnête cuisine Catalane. Des tapas, des plats mijotés, des plats donc de riz, une cuisine de tradition mais qui flirte également avec les nouvelles tendances culinaires. En cuisine Jordi Ballester qui a passé trois années chez Rafa Pena de Gresca. Un chef qui fait partie d’un groupe du quartier qui connait les fruits de mer et qui se focalise à l'heure actuelle sur la préparation des meilleurs plats possibles, réalisés avec des produits frais et de haute qualité, acheté tous les jours à la Lonja de la Barceloneta, confrérie des pécheurs.


Une sobre taverne avec un décor sans fioritures mais convivial et qui malgré tout semble avoir été récemment rénové, mis au goût du jour. Table haute devant le bar, quelques objets chinés ci et là, on se sent immédiatement bien dans ce cadre qui se veut assez rassurant.



Le long des fenêtres, plusieurs tables joliment éclairées, donnant aussi au lieu un peu d’intimité. Siphons sur les tables, conserves en bocaux, guirlandes lumineuses, on veut que le lieu ait un peu de charme.




Cuisine donc locale donc nous prenons des patatas « Cabronas ». Plus très sur de savoir ce qu’est la différence avec des « Bravas » mais toujours est-il que celles-ci sont très bonnes, bien croustillantes et les sauces parfaites.


Finalement ce n’est pas aussi fréquent que de trouver dans les restaurants de la Coca garnie comme ici. Tout d’abord une Coca de sardines marinées, escalivada, tapenade et roquette. Le pain est excellent, la marinade est légère conservant tout de même le goût du poisson, les légumes de l’escalivada fondants, la pointe de purée d’olive sur le poisson relève le tout, quelques feuilles de salade pour le côté frais et végétal. Une Coca vraiment délicieuse.


Certes rien de nouveau avec le pain de Cristal à la tomate mais ici, il est particulièrement bon. Croustillant, bien assaisonné avec de bonnes tomates et huile d’olive.


Autre Coca plus originale ce qui illustre la recherche du chef avec du poulpe, de la botifarra de Perol, pommes de terre et abricots secs et ciboulette. Le poulpe est tendre, la botifarra noire semblable au boudin est parfaitement grillée. Elle est préparée avec des morceaux de tête de porc, de rognons, de coeur, des abats, des bajoues, de couenne et de sang. Elle est ensuite embossée, liée et cuite. Ce produit est savoureux et aromatisé et après la cuisson, le résultat donne une saucisse savoureuse et moelleuse.  Je trouve que le côté un peu confit des abricots découpés en petits morceaux est une excellente idée.


Et bien entendu un riz, cette fois-ci noir à la seiche, haricots verts et coques. Riz en casserole encore légèrement humide, le côté marin est évidement l’encre et les morceaux de seiches mais on appréciera les coques sur le dessus encore moelleuse qui probablement ont été ajoutées au dernier instant. L’ajout des haricots est plutôt inattendu mais une bonne addition à ce riz gourmand.


Pour les amateurs, le classique aïoli que l’on ajoute selon son envie sur le riz.


Un poisson très frais et parfaitement poêlé avec du merlu accompagné de poivrons et aubergines rôties et d’une sauce romesco. Simple mais quand c’est parfait, pourquoi chercher plus compliqué?



Un dessert qui est presque une création ou si inspiré par l’Espagne, reste un sommet de gourmandise dans son style, un pouding de riz accompagné d’une glace à l’orchata et de biscuits. Saveurs connues mais tellement bonnes lorsque réussi comme ici.


Une bouteille de vin blanc Tocat de l’Ala Blanc 2015. Jeune vin que l’on boit sans effort, de l’Alt Emporda, plutôt frais avec des arômes d’agrumes.


Une belle surprise que cet établissement car tout d’abord l’accueil fut chaleureux, le service efficace mais surtout la cuisine si teintée par la région est excellente dans ce type de plats. Une adresse de Barceloneta qui est sérieuse, ce qui n’est pas toujours le cas, peut-être nettement moins connue des touristes ce qui n’est pas plus mal. Tout fût soigné, gourmand et dans une ambiance assez intime.