Pas
franchement la porte à côté car cette table se trouve dans une zone un peu
désertique avec quelques immeubles administratif dans le quartier de L'Hospitalet
de Llobregat. Pour y venir il faudra prendre deux transports publics si
l’on ne vient pas en voiture. La distance ne m’effraie pas surtout pour découvrir
de nouvelles tables à Barcelone, surtout lorsque celles-ci sont majoritairement
plébiscitées.
« This
& That co. » fait un peu le buzz en ce moment car il s’agit du
projet culinaire de Pablo Carrizo et de Mónica Artero qui parlent de cuisine à
360º. Pas sur de comprendre de quoi il s’agit et probablement je ne le saurai
jamais. Des tapas d'auteur et un nouveau
bar à cocktails dans ce quartier plutôt isolé, voila de quoi il s’agit. La
première chose dont on parle, c’est de la vaste carrière de Pablo, qui après
avoir traversé de grandes cuisines telles que « El Bulli », « El
Celler de Can Roca », « Martín Berasategui » ou « Quique
Dacosta », se lance dans une cuisine soi-disant originale, pleine de
saveur, de belles présentations et d’intéressantes créations. Je commence un
peu à me méfier des références car de toutes manière, un élève n’est pas forcément
aussi doué que son maitre, mais ici j’arrive avec l’esprit complètement ouvert.
Le
restaurant se trouve donc au rez-de chaussée d’un immeuble. La première impression
c'est que cette salle est sans aucune âme et un le tout un peu trop stérile.
Quelque chose de pas vraiment accueillant, des tables alignées comme dans une
cafétéria, un coin canapé un peu plus convivial, un accueil assez inexistant.
Une
décoration moderne avec des luminaires en forme de bulles de savon, quelques
magazines posés sur une planche, un bar ou plutôt un comptoir pour le service.
La carte
est donc une série de tapas que l’on se partage avec des intitulés assez
originaux, qui bien entendu s’inspirent des tables précédemment mentionnées et
dans un style assez « fusion ». Carte très intéressante et très
prometteuse en tout cas sur le papier. Par exemple ces churros bravos, qui sont
en fait de classiques churros mais cependant réalisés avec de la pomme de
terre, quelque chose un peu comme des pommes dauphine ou des croquettes. Bien
frit, croustillant, plaisant ; accompagné des classiques sauces pimentées
et aïoli.
Plat
suivant avec le thon mariné avec un pisto d’aubergines, ciboulette et
vinaigrette au soja. Une assiette avec des cubes de thon recouverts d’une sauce
un peu trop puissante qui dénature le poisson, quelques morceaux de poppadum,
pas trop sur si le pisto est cette ligne de mayonnaise de couleur orange ou
non. Le classique sésame et ciboulette que l’on trouve partout. Pas franchement
impressionnant comme plat.
Puis des endives
grillées avec une espuma de gorgonzola, noix caramélisées et fruit de la
passion. Les associations sont classiques puisque la salade d’endives, roquefort
et noix est archiconnue. Le résultat est plaisant. On a ajouté un peu de pulpe
de fruit sur le dessus.
Un riz au « lagarto
ibérique », avec un aïoli. Le « lagarto
ibérique », traduit par lézard ibérique n'est pas un reptile! Aussi appelé le « cordon de la longe »; c'est un long morceau de viande mince coincé entre la longe et
les côtelettes. Le lézard est extrait entre les côtes et la
longe, de longues lanières minces de viande ressemblant à la forme d’un serpent. C'est en fait un peu une des traînées de graisse intramusculaire. Historiquement, cette coupe était utilisée pour faire des
saucisses, mais maintenant, cette partie peu connue du cochon est également
utilisée pour les grillades fraîches et ici pour le riz. Si l’idée est
originale, la réduction utilisée pour la cuisson du riz est vraiment trop
puissante et à la longue un peu écoeurante, voir un peu trop salée.
En viande,
un tandoori de pluma ibérique saisi au grill. Un plat beaucoup trop salé tout
simplement lié au fait que l’on avait abondamment parsemé de pétales de sel
l’assiette au dernier instant alors que la sauce était déjà suffisamment salée.
C’est tout de même un peu regrettable de ne pas savoir doser correctement.
Un dessert
avec une très bonne idée mais une réalisation un peu manquée, le gateau de
chocolat avec un espuma de basilic. Une couche de pâte type biscuit un peu trop
épaisse comparé a la couche chocolatée qui manquait singulièrement d’amertume.
Probablement qu’il aurait fallut un chocolat en plus grande teneur de cacao, un
peu plus de légèreté dans l’appareil chocolaté, bref une nécessité de rééquilibrer
le tout car la crème au basilic fût plaisante.
Si la
cuisine mérite d’être ajustée, d’autres sérieux problèmes sont apparus dans
cette soirée. Un service un peu incompétent avec un serveur qui ignore
complètement les composantes des assiettes et qui raconta à peu près n’importe
quoi en inventant des ingrédients lors de question posées. Il faut vraiment le
vouloir pour raconter n’importe quoi…
Ensuite, un
peu un problème de communication que ces deux chefs ; alors que nous
quittions, l’un des deux discutait à une table de soi-disant journalistes et ne
daigna même pas nous saluer alors que nous passions à côté de lui et que nous
avions relevé quelques petits problèmes dans les assiettes à une seconde
serveuse un peu plus qualifiée ; une attitude vraiment étrange. Et un
vague salut de la main au loin de ces serveurs alors que nous franchissions la
porte de sortie.
Malgré que
tout fut très approximatif, il y a peut-être du potentiel mais un sérieux
recadrage est nécessaire, car il y a de la concurrence à Barcelone et dans ce genre
de cuisine, l’on trouve nettement mieux.
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