mardi 30 mai 2023

Can Pineda, Barcelone

 

Reconnu comme l’un des grands classiques Catalan en ville, je n’étais encore jamais allé chez Can Pineda, probablement parce qu’il faut expressément aller dans ce quartier où il m’arrive peu souvent de me rendre, celui de Sant Marti/El Clot.

Avec plus de 50 ans d’expérience derrière elle, cette bodega est l’un des symboles culinaires de Barcelone. C’est un petit restaurant avec deux salles pour une trentaine de personnes, des tonneaux de vin au-dessus de la tête et des photos décorant les murs. Le bâtiment commença comme un lieu d’achat de vin, donc une bodega et les fûts utilisés pour stocker les vins sont depuis longtemps vides mais servent maintenant de touche décorative. À une époque, l’endroit était fréquenté par les ouvriers de l’usine locale, qui venaient prendre un verre de vin pour accompagner un repas simple ou boire tout en réchauffant leurs boîtes à lunch. 


Si l’on se demande d’où vient le nom du restaurant, il faut savoir qu’à l’époque les propriétaires mettaient une branche de pin sur la porte pour signaler l’arrivée du nouveau vin de l’année, et du pin, pi en catalan, qui est devenu le nom Can Pineda, qui se traduit approximativement par « La maison du pin ».


C’est donc un restaurant qui existe depuis plus de 100 ans avec les propriétaires actuels en place depuis plus de 45 ans, une équipe avec une sœur et son frère.


Vous entrerez dans la plus petite pièce qui est principalement occupée par un bar / comptoir et traverserez un petit couloir bordé de vitrines de viandes et de fruits de mer glacés et de cartons de champignons frais et de légumes. C’est de bon augure pour la qualité de la nourriture à venir.  Sur certains murs, des jambons, des chapelets d’ail, tout est centré autour de la qualité du produit.

Une salle ensuite avec des carreaux d’azulejos bleus caractéristiques et un grand nombre de photos des dernières décennies souvent avec quelques célébrités, des prises de vue du passé et des articles sur le restaurant.

Malgré ce que l’on pourrait s’imaginer, la proposition culinaire va bien au-delà d’une simple et traditionnelle cuisine catalane comme l’on peut trouver dans d’autres authentiques établissement. Tout semble avoir été modernisé avec surtout des produits parfaitement sélectionnés et surtout un « twist» sur un grand nombre de propositions. Le menu est assez large avec plusieurs plats du moment. La  règle d’or est d’offrir à ses clients des produits de saison. Pour résumer, la cuisine transforme d’excellents ingrédients de saison et locaux en plats intéressants avec une fondation catalane et des influences espagnoles, françaises et italiennes. Il m’a semblé comprendre que le chef actuel est d’ailleurs d’origine française, ce qui peut expliquer cette touche moderne ou revisitée.

En guise d’amuse-bouche, de mémoire un tronçon de poireau mais j’avoue de ne plus me souvenir de la farce.

Voila qu’arrive à table du pain aux tomates qui était vraiment croustillant, léger et aéré tout en étant bien assaisonné avec de l’huile d’olive et des tomates. Le seul problème c’est que nous n’avions pas commandé cela alors nous nous sommes simplement dit que c’était un accompagnement de notre entrée.  Petit moment tout simplement désagréable lors de l’addition où je m’aperçois que l’on nous aura facturé ce pain alors qu’il n’avait pas été commandé ! Je me suis donc plaint au patron/fils qui un peu emprunté me dit….  « Les temps sont durs…alors on ajouté cela à votre commande… ». Ce n’est franchement pas très professionnel et c’est se moquer complètement du client… ne donnera pas forcément l’envie de revenir car on prend un peu « les touristes » comme des vaches à lait… Attitude vraiment regrettable car c’est une vraie belle table !

Pour commencer voici l’exemple parfait d’un plat catalan totalement revisité qui est tout à fait d’à-propos, des calçots de Valls confits avec un beurre d’anchois. Tronçons donc de ce légume de saison cuits un peu comme des poireaux, le beurre d’anchois, quelques pignons toastés, des œufs de saumon, ciboulette et huile aux herbes.

Une autre très belle assiette avec un tartare de crevettes rouges surmonté d’un foie poêlé, et un consommé. Bien entendu crevettes exceptionnelles de la région, un chaud et froid, puis terre-mer avec ce foie qui s’associe parfaitement, lamelle de radis et le bouillon pour lier le tout.

Comme plat principal une terrine d’agneau d’Aragon aux topinambours. Viande fondante, demi-glace absolument parfait, purée et chips de topinambours. C’est vraiment une excellente assiette avec des maitrises de cuisson comme dans peu d’endroits.

Mêmes observations avec cette poitrine de porc cuite à basse température aux morilles et réduction à base de Cognac. Un clin d’œil français, mais à nouveau cuissons parfaites et sauces fines sans être grasse.

Comme dessert les « bombetas » chaudes de Can Pineda remplie de chocolat et de crème, bouchées gourmandes comme il se doit.

Avec ce repas un remarquable Gresa Expressio 2015 Olivardots, de couleur cerise intense. Un vin complexe avec une expression de fruits rouges et noirs entourés de notes balsamiques, cacao et feuilles de tabac séchées. On peut aussi trouver des notes fumées. En bouche, nous trouvons des tannins fins et soyeux enveloppés par une finale longue et persistante.

Indéniablement un très beau repas influencé par la Catalogne mais cuisiné avec légèreté, avec une pointe d’audace mais jamais en tombant dans les extrêmes. C’est parfaitement cuisiné, dressés, les produits sont choisis avec soin, le service est impeccable, dommage pour l’incident mentionné plus haut.

dimanche 28 mai 2023

Celler Panotxa, Barcelone

 

Voici un endroit plutôt original où l’on peut prendre un vermouth, boire une bouteille de vin tout en grignotant quelques tapas en écoutant Metallica ou autre groupe de hard rock. Le temple de l’apéritif où les amateurs de musique rock et heavy metal seront plus que bienvenus. On pourrait se dire que rock’n’roll est synonyme de bière mais pas ici !

Le propriétaire des lieux appelé David Huerta a su transformer l’ancien bar en quelque chose non seulement de convivial, mais d’original et aussi d’épicurien.


Une belle terrasse extérieure sur une petite place mais ne pas manquer de contempler l’intérieur avec un certain nombre de peintures murales et même au plafond, où les logos de ses groupes préférés sont maintenant exposés, ainsi que d’autres détails qui montrent clairement qu’ici, en plus de tirer et de boire entre autres de la bière, on y passe de la bonne musique.



Et c’est depuis je crois 2020, lors de la reprise du lieu par le patron que lors de festival de rock, c’est une foule de passionnés de musique qui viennent jusqu’ici pour prendre un verre, même des visiteurs de différents pays.


Intérieur avec donc une devanture avec les produits du jour pour la confection de petits plats et tapas. Boites de conserves de la mer, fromages et charcuteries.


Cellier le long des murs sur lesquels vous pourrez apprécier quelques disques, posters et peintures donc au plafond.

Ici en plus du beau choix de vins, le vermouth est artisanal, provenant de la maison Perucchi.

On passera un très bon moment dans ce bar décentré, original mais toujours plein pour de bonnes raisons.

mercredi 24 mai 2023

Casa Dorita, Barcelone

 

Retour après un certain temps à la Casa Dorita dans laquelle nous avions à l’époque apprécié ces quelques tapas et petits plats simples mais bien exécutés dans un charmant décor. Un gastrobar qui visiblement à résisté à la pandémie et non loin du marché de Sant Antoni. Je me rappelais leur dessert, un très bon riz au lait qui est un dessert faussement simple et qui ici était particulièrement très bon.


Toujours un comptoir comme dans une épicerie avec l’exposition de charcuteries, fromages et petits plats servis à table. Le décor n’a pas changé et est toujours aussi plaisant. Banquette, bouteilles exposées, lumières industrielles.


Une carte mais aussi des plats du jour qui sont tout à fait plaisants et qui oscillent entre cuisine andalouse, catalane et autres mets de viande.


Pour commencer un classique salmorejo parfaitement préparé. Je prends souvent cela qu’en j’en trouve car ce n’est pas si fréquent que cela d’en trouver en ville. Servi avec œufs durs et jambon ibérique.

Une salade de tomates de saison avec huile d’olive, oignons, et olives kalamata. Ici c’est déjà la saison des tomates et elles s’avèrent être bonnes.

Des pois chiches a la morue et épinards. C’est un plat traditionnel parfait à manger pendant les jours les plus froids de l’automne ou de l’hiver, bien que vous puissiez le manger quand vous en avez envie ou encore un plat pour le Carême.

Ensuite un Lagarto ibérique qui est le morceau de viande attaché entre la colonne vertébrale et la longe. C’est une pièce très allongée, étroite, exclusivement musculaire et constituée uniquement par le muscle iliocostal. C’est un morceau de viande très juteux et tendre qui m’était inconnu ! Servi avec pommes de terre rissolées et piments del padron.

Bien entendu ce fameux riz au lait qui est toujours aussi bon et lui aussi peu fréquent dans les restaurants.

Un Jané Ventura Reserva de la Música Brut Rosé qui est un cava rosé agréable, frais et fruité qui se marie bien avec tout grâce à sa douceur subtile.

L’adresse idéale pour un lunch dans Sant Antoni où l’on est sur de trouver une cuisine de tous les jours parfaitement réalisée.

samedi 20 mai 2023

La Campechana, Barcelone

 

Nouvelle table mexicaine en ville quoi que je devrais plutôt préciser qu’il s’agit de street-food car de vraies tables mexicaines à Barcelone, cela n’existe pas vraiment malgré ce que l’on peut penser. La nourriture de rue mexicaine, appelée antojitos (littéralement « petites envies »), est préparée par des vendeurs de rue et sur de petits marchés traditionnels au Mexique. Les aliments de rue ou street-food comprennent les tacos, les tamales, les gorditas, les quesadillas, les empalmes, les tostadas, les chalupa, les elote, les tlayudas, les cemita, les pambazo, les empanada, les nachos, les chilaquiles, les fajita et les tortas, ainsi que les fruits frais, les légumes, les boissons et les soupes telles que menudo, pozole et pancita. La plupart sont disponibles le matin et le soir, car le milieu de l’après-midi est le moment du repas officiel principal de la journée.

La cuisine mexicaine authentique remonte à l’époque des Indiens mayas et de l’empire aztèque. Les deux cultures sont entrées en collision, combinant des aliments comme les tortillas de maïs, les haricots, les piments, le gibier sauvage et le poisson. Lorsque l’Espagne a envahi le Mexique dans les années 1500, des aliments comme le porc, les produits laitiers, l’ail et d’autres herbes et épices sont devenus populaires. La cuisine mexicaine authentique est généralement cuite dans des poêles en fonte, cuites à la vapeur ou frites. Au fil des ans, la cuisine mexicaine a évolué en entrant en collision avec la culture américaine. Le terme pour ce nouveau style de nourriture a été surnommé « Tex-Mex ». 


Ici nous sommes donc à la Campechana qui est donc plus une table street-food qu’autre chose. Pas un inconnu puisque les propriétaires sont les mêmes que Costa Pacifico et Tlaxcal. Donc a priori un niveau qui devrait être équivalent mais cette fois une ouverture dans Poblenou dans un local qui auparavant s’appelait El 9 Porro.

L’intérieur a complètement été refait même si les murs en briques sont ceux d’origine, murs qui avaient été recouverts de plâtre. Aujourd’hui on revient au style que l’on apprécie bien à Barcelone, celui qui souvent rappelle un peu le style de Brooklyn, avec donc les briques et la tuyauterie apparente.

Tables en bois, probablement des chaises d’école récupérées, futs de bière en hauteur, comptoir et bar sur un côté et cuisine dans le fond. C’est plutôt informel, animé, parfait pour des repas entre amis avec un côté sans chichi, c’est d’ailleurs l’objectif puisque le lieu est aussi comparé à une cantine.

Au fond une seule et unique table plus grande pour disons huit personnes.

Carte de boissons avec bien sur des cocktails, avec une intéressante sélection de Michelada, plus originales que dans d’autres endroits. Une michelada est une boisson mexicaine à base de bière, de jus de citron vert, de sauces assorties (souvent à base de piment), d’épices et de piments. Elle est servie dans un verre réfrigéré à bords de sel ou plutôt d’un mélange d’épice appelé tajin. Il existe de nombreuses variantes de cette boisson à travers le Mexique car il existe plusieurs autres ingrédients facultatifs, tels que la sauce Maggi, la sauce soja, le Tajín, la sauce Worcestershire, la poudre de chamoy, les poivrons serrano ou la clamato comme celle que j’ai commandé.

Ici comme précédemment dit,  c’est street-food, et a part quelques entrées, principalement du tacos.  Le vrai tacos mexicain est un plat qui s’exporte, aujourd’hui, partout dans le monde. Ce met savoureux est certainement (avec la tequila) ce qui permet d’identifier à merveille la culture mexicaine. Ainsi, dans tous les pays du globe, vous pourrez goûter aux délices des tacos et surtout à Barcelone. Cependant, aucun d’entre eux n’égale à mon avis le goût onctueux des tacos du Mexique. En termes simples, tout comme les fajitas et les burritos, les tacos sont une tortilla dans laquelle on met des choses à l’intérieur. La différence entre ces plats est que les deux premiers utilisent des tortillas de blé, et pour les tacos, ils utilisent généralement des tortillas de maïs, qui sont aussi généralement plus petites. La sélection ici est plutôt très classique.

Les quelques sauces amenées au début sont assez bonnes : salsa roja, salsa verdei, huile pimentée et une quatrième dont je ne me rappelle plus les ingrédients.

Pour commencer un honorable guacamole avec des totopos. Bien fait mais un peu fade à mon gout, cela manque singulièrement de relief, d’acidité et un côté plus pimenté.  Les totopos sont eux de qualité.

Puis deux types de tacos que l’on essaie de choisir selon leur originalité. Tout d’abord des tacos à la langue. Je ne sais pas si c’est du bœuf ou du porc. Sans aucun doute, au Mexique l’une des parties les plus populaires et les plus savoureuses est la langue. Cuite normalement dans un bouillon mijotant doucement, assaisonné d’une combinaison subtile d’herbes et d’épices, jusqu’à ce qu’elle soit tout à fait tendre. Ensuite, elle est pelée, coupée en dés et saisie rapidement avec des oignons hachés et une pincée de sel. Cela doit donner une garniture parfaitement dorée, fondante dans la bouche.  Ayant un goût de gibier et cette texture ridiculement tendre, la meilleure salsa pour l’associer est une salsa verde acidulée et percutante... Et un must: garnir avec de la coriandre fraîche et brillante.

Autre tacos, celui aux légumes la Campechana et crevettes. Un peu moins emballé car j’aurais souhaité trouver de l’avocat et non pas du brocoli, puis de la tomate. Les crevettes ne sont pas non plus de grande qualité.

Pour fini un shot de Mezcal offert par la maison.

Une prestation assez classique, une offre culinaire un peu banale et qui ne se distingue malheureusement pas de beaucoup d’autres taquerias, mais le lieu est plaisant et l’ambiance joviale.