mardi 29 avril 2014

Abu Naim, Beyrouth



Dans la mesure du possible j’essaie toujours de faire de nouvelles tables lors de déplacement à l’étranger et j’avais repéré récemment un petit établissement,  en tout cas peut-être peu ou  pas connu des concierges d’hôtel appelé Abou Naim, ou Abu Naim. Toujours un peu difficile de savoir quelle orthographe est correcte.

Un restaurant traditionnel situé dans Hamra dont l’ouverture semble être récente et en quelques mois à fait le bouche à oreilles des experts en cuisine libanaise. Pour y aller, le plus simple est de se faire déposer en taxi face au Picadilly Theater et traverser la rue. Pas d’enseigne en caractères autres qu’Arabes, mais peu de chance de se tromper.

 

Quelques marches et vous voilà dans un lieu plutôt simple avec une salle ou sur le haut du mur j’imagine quelques proverbes et le nom du patron et sur une autre paroi un peu verdâtre, quelques anciennes photos ou gravures.
 


Abu Naim le patron est la assis peut-être a attendre la clientèle (qui se fait rare selon lui après discussion en raison des problèmes liés à la Syrie) alors que son fils pianote sur son ordinateur portable dans un autre coin.

Un accueil chaleureux et il me tend la carte de l’établissement quelques instants plus tard. Alors que je me demande bien ce que je vais choisir, il me propose une sélection de mezzés en taille réduite… Judicieuse proposition mais même en petite portion, cela resta copieux…

Arrive donc une succession de petits plats plus alléchants les uns que les autres avec comme tout d’abord l’assortiment de légumes bien frais ; radis, oignons, piment vert et oignon fane.


Quelques délicieuses olives et des betteraves dans de la saumure.


Les feuilles de vigne farcies de riz sont goûteuses, entourée de belles tranches de tomates.


Pour la première fois je goute de la tehina, pâte de sésame avec des oignons et herbes. Je dis première fois car je ne connaissais que celle-ci incorporée dans le humus mais pas en plat seul.


Le muttabal, purée d’aubergines avec la pâte de sésame, ail, jus de citron et huile d’olive est onctueuse. J’apprécie beaucoup le goût fumé de la préparation ainsi que les graines de grenades sur le dessus conférant un peu de douceur au tout.

 
Le humus, pois-chiches, sésame, ail et jus de citron est assez traditionnel.


La tchatchouka, mélange de poivrons, de tomates,  de coriandre et d’oignons est très savoureuse.


Un fantastique tabouleh ici sans bulgur avec un peu de jus de grenade, enlevant un peu l’acidité du citron. Quelques tomates et de la menthe.
 

 Des boules de labneh, fromage à base de lait de chèvre égoutté, dans une excellente huile d’olive.


Des fèves vertes braisées dans de l’huile d’olive et herbes qui se sont avérées être tout particulièrement délicieuses.


En « plat principal », bien que ce concept n’existe pas vraiment Abu Naim m’a proposé un grill mix que j’ai trouvé particulièrement savoureux, composé de filet de bœuf, de kofta d’agneau, de blanc de poulet et de shish taouk. Toutes les viandes sont dressées sur des pains libanais avec du persil haché avec des oignons et du sumac. Comme accompagnement des tomates et oignons grillés ainsi que la traditionnelle sauce à l’ail. Réalisée un peu comme une mayonnaise à partir d’une purée d’ail.


Un excellent repas avec une utilisation des produits les plus frais sélectionnés par Monsieur Abou Naim lui-même. C’est frais, bien cuisiné et tout cela servit avec gentillesse et sans chichis.

Il semblerait que le samedi soir, Abou Naim organise même des soirées musicales avec danses libanaises, c’est-à-dire danse du ventre. 

Un endroit simple et  tout à fait authentique à Beyrouth.

lundi 28 avril 2014

Karam, Beyrouth



Partir de son hôtel à Beyrouth avec simplement le nom d’un restaurant et sa rue n’est surement pas la plus glorieuse idée que j’ai eue… Les chauffeurs de taxi malgré toute leur bonne volonté à essayer de trouver l’endroit où vous souhaitez vous rendre, qui ne parlent ni français ni anglais auront bien essayé de faire de leur mieux…. Eh bien tant pis pour ce soir, je me suis fait déposer non loin de la célèbre place de l’étoile dans le bas de la ville où j’avais déjà bien diné.

De toute manière, pour un premier repas libanais on ne recherche pas forcement des spécialités rares mais on se réjouit de  pouvoir retrouver ces plats qui ont un goût comme nulle part ailleurs et j’insiste la dessus car ici fruits et légumes, c’est à chaque fois presqu’un réapprentissage du goût.

Le plus surprenant à Beyrouth c’est qu’il ne faut pas s’imaginer que l’on trouve à chaque coin de rue des restaurant libanais comme en chine des restaurants chinois, mais cela serait plus proche de se retrouver à Genève et de remarquer qu’il n’y a pas vraiment beaucoup de tables suisses… On trouvera de tout à Beyrouth mais lorsque l’on ne vient que quelques jours comme moi, je ne recherche que la quintessence de la somptueuse cuisine libanaise !

Karam a depuis de nombreuses années une excellente réputation même si l’on dira que cette table se trouve dans la zone presque touristique ou plutôt « chic » de la ville. Pas loin du souk moderne et de sa rue qui ressemblerait à la rue du Rhône à Genève ou avenue Montaigne à Paris. Une table adulée par les beyrouthins qui y viennent manger une cuisine libanaise de qualité.

C’est donc dans une petite rue perpendiculaire non  loin de ce que j’appelle « l’horloge Rolex »…sur cette place que se trouve cet établissement avec déjà si on le souhaite, manger sur la terrasse dans une rue piétonne.



Mais cette fois-ci cela sera à l’intérieur à l’allure plutôt moderne moyen-orientale. Rien de bien extravagant mais un environnement plutôt confortable et un service dévoué, compétent et aimable.



Le seul problème lorsque l’on est seul à table au Liban… c’est que chaque plat ou mezzés est une ration qui peut être servie à deux ou trois personnes, ce qui rend un peu difficile le choix et surtout limite évidement le nombre de plats. Ce qui me surprend déjà c’est de voir cette bouteille d’huile d’olive à la couleur verte intense et un peu trouble. J’apprécie énormément ces huiles aux saveurs plutôt fortes que l’on peut rajouter à bon vouloir sur ses mezzés ou tout simplement à apprécier avec du pain.


Comme d’accoutumée cela sera le plats de légumes apporté que l’on déguste tout au long du repas selon ses envies. Des légumes de toute première fraicheur avec de la laitue, des carottes, des oignons fanes, des radis, des piments vert et de la menthe.


Les magnifiques pains libanais qui sortent du four à la farine de blé ou bise qui l’on utilisera pour accompagner les différents mezzés.


Et je prends « le » classique, la salade fatoush qui est un mélange de laitue, tomates, concombre, pourpier, pita frite, jus de citron, vinaigre, huile d’olive et le sumac, cette épice citronnée de couleur violette. Un moment de pur bonheur avec ce que j’appelle de « vraies » tomates et concombres. La perfection dans son genre.


Autre salade que j’aime particulièrement, le zataar. C’est une salade thym frais libanais peu ressemblant au thym européen mais un goût presque identique avec une légère amertume, le tout mélangé avec quelques tranches de betterave rouge, des oignons, du sumac, du jus de citron, de l’huile d’olive et des tomates concassées. Cela peut paire ou non !



Je ne résiste pas au houmous de Beyrouth qui lui est aillé avec du foul au milieu qui sont des fèves libanaises. Sa consistance est parfaite ; l’équilibre entre pois chiches et tahiné, la purée de sésame est parfaite.


En plat principal un juteux et délicieux Kebab Kheshkhash, des brochettes d’agneau haché, accompagnée d’une sauce aux tomates épicée. A relever l’excellente qualité de cette viande qui n’était pas comme dans certains endroits un peu spongieuse et grasse.



A nouveau, un très bon repas dans l’une des enseignes les plus fiables de Beyrouth avec des plats certes très classiques mais parfaitement réalisés.