Bistrot de Port Lesney, Port-Lesney

 

Il y a bien longtemps, la célèbre Maison Jeunet se trouvait en plein centre d’Arbois, mais récemment celle-ci a déménagé dans un Relais et Château, celui de Germigney. Le château a eu l’excellente idée de créer un second restaurant non loin de la table gastronomique en face de la rivière Loue à Port Lesney.

C’est donc tout simplement que l’établissement a été appelé, le Bistrot de Port Lesney et se trouve être un des endroits les plus charmants que j’aie pu voir depuis de nombreuses années. L’adresse de rêve qui vous fait replonger dans le monde des guinguettes, avec tonnelle et treille. On rappellera pour les plus jeunes qu’une guinguette est un café populaire souvent de banlieue, un cabaret populaire où l'on consomme et où l'on danse, souvent en plein air. Bien entendu on n’y danse pas mais y trouve une cuisine bistrotière comme le nom l’indique.

Les guinguettes se développèrent un peu partout en France et connaissent leur apogée entre les années 1920 et 1960 mais elles évoluèrent beaucoup avec le temps. La constante c'est incontestablement ce que l’on nomme « l'esprit Guinguette » ; on y vient pour passer du bon temps dans une ambiance à la fois conviviale, sans prétention et festive.

Comme c’est un bistrot très prisé pour son cadre et sa terrasse d'été au bord de la Loue, il vaut mieux s’assurer d’une réservation et en plus, c’est ouvert le dimanche soir !

Une terrasse vraiment exceptionnelle avec ses parasols écrus, ces tables avec nappes vichy et serviettes rouges, ces chaises soit en osier, soit en fer forgé, cette grande devanture rouge et blanche, qui évoque les auberges d’antan toujours avec « du rouge » comme couleur principale. Végétation, arbres, buissons et plantes.

Ne pas oublier de visiter l’intérieur avec un cadre rustique de bistrot régional qui a été à la fois préservé et bichonné, et ou par période fraiche, il sera tout aussi agréable de dîner.

Tout en consultant la carte, voici quelques très bonnes gougères qui nous sont amenées, qui accompagnement un pot d’Arbois-Pupillin Chardonnay 2019 du Domaine Paul Benoit.

Une très jolie carte avec une proposition de menu, entrée, plat et dessert au choix parmi leur carte, sagement tarifé à 35 € et quelques additions de quelques euros sur quelques plats.

Belle assiette estivale avec de la truite fumée du Jura, petits pois et crème de verveine.

Une très gourmande assiette d’escargots du Petit Mercey, émulsion de cancoillotte et pleurotes. C’est bien équilibré, quelques croutons pour la texture, la sauce ou plutôt émulsion à base de cette spécialité à tartiner de Franche-Comté au lait de vache est crémeuse et légère.

Une presque rareté avec cette friture d'ablettes du Doubs, produit sauvage dépendant de la pêche, salade verte et frites.  C’est un petit poisson de 10 à 15 cm, fin et élancé, qui fréquente les cours d’eau lents, les lacs et les étangs.

Et comment ne pas prendre le délicieux suprème de volaille fermière, polenta crémeuse, crème au vin jaune, mélange forestier et morilles.

Puis bien évidemment la spécialité de la maison, le Paris-Brest à notre façon, d’une incroyable finesse et tout aussi léger.

Comme vin, l’Impudent Terrasses du Larzac 2020. Un nez très intense avec des notes de gelées de mûres, de cassis, enrichis par des arômes épicés et vanillés. Une bouche gourmande, soyeuse, avec des notes de fruits noirs (cerises griottes) et d'épice.

Une magnifique soirée, une atmosphère festive, une cuisine réconfortante, un très bel endroit.