Décision de
dernière minute que de visiter une table non loin de Oxford street appelée « Jikoni »
dans le quartier de Marylebone. La cheffe de cet établissement Ravinder Bhogal a
un parcours assez particulier avec un passage à Channel 4 en tant que
présentatrice de l’émission F Word de Gordon Ramsay, fût a un moment une
journaliste de mode et ensuite écrit un livre de recettes appelé « Cook in
bots ». Ravinder est née au Kenya issue d’une famille Sihk et le nom de
son restaurant signifie d’ailleurs « cuisine » en Swahili. Elle se
considère être d’Afrique de l’est, du Nord de l’Inde et Britannique. Ce qui
signifie que ses idées culinaires sont en fait un mélange de ces différents
pays mais avec une prédominance indienne, son pays d’origine. Un concept
vraiment très à la mode à Londres de proposer des cuisines fusion de toute
sorte. Certes le melting-pot britannique ne peut aujourd’hui que faciliter ce type d’approche .
Une salle
de restaurant un peu hors temps, romantique avec ses nappes de type paisley,
ces coussins brodés et ces lumières colorées. On aurait un peu l’impression de
se trouver dans une maison de particuliers.
Dans un
coin un bar qui ressemblerait plutôt à une sympathique petite cuisine d’appartement.
Un menu
donc un peu global avec en réalité peu de vrais standards de l’un de ces pays
mais plutôt des compositions culinaires où l’on peut identifier des influences
de chaque contrée. Cela sera une dégustation de quatre plats de petite taille
basés sur les recommandations de la sympathique serveuse.
Le traditionnel
« scotch egg » qui est un œuf presque dur refroidi roulé dans
une farce, pané puis frit. Ici un œuf avec une farce de chasse, du porc, le
tout sur une raita de betteraves fumées. L’œuf est réalisé de manière classique
déposé sur cette sauce du sous-continent indien, à base de yaourt, et de
légumes, ici avec de la betterave. L’œuf est mollet, le complément agréable.
Des
feuilletés de crevettes de Pondichéry. La pâte feuilletée est de qualité,
difficile d’identifier qu’il y a de la crevette, le tout ne rappelle pas selon
moi quelque chose d’indien, mais c’est réussi.
Des
calamars Concertina cuits la braise, topinambours, brisures de chorizo. J’imagine
que Concertina est la manière de découper le calamar et de trancher celui en
lamelles sur le dessus. La saveur grillée est appréciable, les saveurs de l’accompagnement
manquent un peu de netteté car rien n’est vraiment distinct en bouche.
Une
surprise avec le keema d’agneau Sloppy Joe qui semblait sur le papier être un
plat indien. Ici un clin d’œil aux Etats-Unis, sa junk food et Sloppy Joe constitué
de viande hachée assaisonnée d'oignons, de sauce tomate ou de ketchup servi
dans un pain à hamburger. Ici complètement repensé avec de l’agneau de Hedwick
mariné servi sur une brioche ou plutôt bun comme disent les américains. Servi
avec des oignons au vinaigre, de la menthe, un chutney de mangue, des piments
padron frits. C’est surement une question de goût mais je ne suis pas vraiment
séduit par cette approche de mélanger toutes ces techniques culinaires.
Ce qui me
sera le plus agréable c’est cet excellent accompagnement que sont ces haricots
verts et noix de cajou Thoran. Une façon très courante de cuisiner les légumes
au Kerala est le thoran: ce sont juste des légumes sautés dans de l'huile de
noix de coco avec des épices et de la noix de coco râpée.
Un verre de
vin avec ce repas qui fut agréable, un Donkeyjote Vinicola Corellana de Navare
2013.
Un avis
assez mitigé par le fait que ce n’est peut-être pas ma tasse de thé ce mélange
de cuisines qui me semble être un peu de l’improvisation. Souvent des
associations hasardeuses qui peuvent se solder par quelque chose de très réussi
mais ce que j’ai mangé m’a semblé être plutôt assez commun et plaisant mais
cela s’arrête là.
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