C’est dans
le quartier de Fitzrovia que depuis quelques mois vous pourrez trouver Mitz
Rova ancien sous-chef de l’excellent et très en vogue « Palomar », chez
« Foley’s » du nom de la même rue. Une cuisine très difficile à
classer car inspirée de la route des épices avec des influences de la
Méditerranée à l’Asie. Des références à la Chine, l’Inde d’où le chef provient,
l’Indonésie et le Moyen-Orient. Un concept qui peut s’avérer périlleux si le
tout n’est pas proprement maitrisé et le résultat un fourre-tout de cuisines et
saveurs, ce qui arrive souvent dans ce que l’on appelle depuis des années la
cuisine fusion et qui ne m’a que rarement enchantée.
Le concept
de servir des petits plats devient presqu’un standard ces jours, comme ici d’ailleurs.
Est-ce la mode des tapas ou alors le simple fait que plus petit signifie plus
de plats ? Toujours est-t-il qu’un « menu dégustation » est
aussi composé de petits plats, alors pourquoi mettre ceci en avant ?
Probablement un phénomène de mode auquel la restauration semble accorder trop d’importance.
Le premier niveau
qui est celui dans lequel l’on entre est plutôt clair et aéré avec des
banquettes en cuir bleu au bas de murs de briques blancs.
Mais c’est
en bas que l’action se passe réellement car c’est ici que la cuisine se fait
dans une cave avec justement une cuisine ouverte devant laquelle l’on peut s’installer
et par conséquent manger. Un long comptoir pour celles et ceux qui préfèrent
observer la brigade ou alors dans l’une des deux alcôves qui ressemblent un peu
à des caves. Une magnifique opportunité pour observer ces cuisiniers avec la
différence que l’on observe clairement Mitz Rova donner des instructions et
même ne pas laisser partir des plats en salle pour maintes raisons.
La carte du
jour imprimée sur votre set de table propose quatre sections avec tout d’abord
des choses à grignoter, des plats végétariens, des viandes et poissons. A peu
près quatre plats par section. Le choix n’est pas si simple car l’on reconnait
certains ingrédients mais il est évidement difficile de se dire de quoi il s’agit
réellement. Certes la serveuse sera de grande aide pour me faire quelques recommandations.
En consultant cette carte on m’amènera quelques graines de lotus frites plutôt
plaisantes.
Première
bouchée avec un ceviche dans un taco d’endive avec du thon, poulpe, concombre.,
lait de tigre au miso et à la noix de coco. Présenté dans un rack en bois, deux
feuilles d’endives dans laquelle l’on trouvera ces ingrédients mélangés. C’est
assez original et évidement est un clin d’œil au Mexique mais on retrouve une
touche japonaise et probablement que la noix de coco se réfère à l’Inde. C’est
frais, léger et plaisant.
Je poursuis
avec le poulet grillé à la braise, BBQ coréen, oignons verts, graines de sésame.
Quelques morceaux de volaille caramélisée et enrobées de sésame que l’on arrose
d’une sauce pimentée. C’est un joli plat avec une forte saveur plutôt
asiatique.
Le plat qui
m’a le plus séduit, un poulpe grillé, mayonnaise au sésame noir, porc haché
épicé, bok choy, sauce sriracha maison. L’assiette est joliment dressée avec la
mayonnaise noire peinte sur la porcelaine, le poulpe est tendre recouvert de
cette sauce pimentée, et sur le côté la viande hachée ainsi qu’un mélange de
légumes au vinaigre dont des pousses de soja. A priori les associations pourraient
sembler étranges mais le tout fonctionne parfaitement.
Finalement
un poulet popcorn enrobé de flocons de maïs, shimeji au vinaigre, oignon blanc,
endive, chorizo. Un fond de sauce un peu épais à l’oignon, la volaille reconstituée
en un rouleau pané, des miettes de chorizo, un mélange de céleri-endive en
salade et ces champignons japonais au vinaigre. La tout de même des
associations un peu étranges où tout ne s’associe pas forcément très bien et ne
me plait que moyennement.
Et pendant
ce repas un verre de chenin blanc Kleinkloof, Paarl, Afrique du Sud 2015.
Un repas vraiment
pas habituel avec ces inspirations diverses, des créations qui parfois peuvent
surprendre mais qui restent gourmandes. Une approche de la cuisine qui est
assez osée et que l’on peut simplement apprécier en considérant chaque plat tel
qu’il ait sans trop se poser de questions sur les origines des ingrédients.
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