« Jungsik »
est une table qui offre une cuisine coréenne moderne et innovante. Certains appelleraient
même cela du « Fusion coréen », table gastronomique qui existe dans
deux endroits, Séoul et New York et qui a deux macarons au Michelin. « Atoboy »
est ce que l’on pourrait qualifier de « spin of » puisqu’il s’agit du
chef Junghyun Park qui fut chef de cuisine de l’établissement de New York. On y
sert d’une manière « banchan », c’est-à-dire la version coréenne des
tapas.
Ouvert fin
juillet de cette année, c’est la table dont tout le monde parle en ce moment.
Le concept en tout cas architectural et design peut en surprendre plus d’un car
je ne me rappelle pas d’avoir été au préalable dans un endroit de ce genre.
Cela peut plaire ou fortement déplaire et dans tous les cas cela surprendra
plus d’un. L’entrée est l’une des plus minimaliste qu’il m’est été donné de
voir. A peine une enseigne indiquant le lieu, on aurait presque l’impression de
s’être trompé lorsque l’on arrive à l’adresse. Serait-ce l’entrée du personnel ?
Eh bien pas du tout. Mur de béton, porte de bois étroit, presque impossible de
voir l’intérieur.
L’intérieur
reste dans cet esprit très minimaliste. De là à dire que l’on se trouve dans un
garage, un bâtiment désaffecté, un espace en cours de transformation, on en est
pas loin. Espace assez froid, murs de béton laissés à l’état brut, tables
alignées comme dans un réfectoire ou comme dans une prison, éclairages proches
de néons. Il fallait vraiment oser et dans l’ensemble c’est plutôt assez réussi
mais peut dérouter plus d’une personne. La porte d’entrée donne directement sur
cette salle en longueur avec un coin un peu asiatique à l’entrée mais toujours
aussi minimaliste qui sert de bar.
Au fond, la
cuisine, un bar et sur ces murs « abimés », une ou deux affiches de l’établissement.
Public plutôt assez jeune, ambiance assez décontractée et service attentionné.
Sur les tables
un simple alignement de baguettes et de fourchettes dans un pot métallique avec
des serviettes de papier. Impossible de faire plus épuré.
Une fois assis
on me présentera une carte avec un menu à prime abord très raisonnablement
tarifé à 36 USD avec trois plats au choix et un supplément de 2 USD pour un riz
autre que nature. Il semblerait que ces petits plats changent fréquemment. Si
le prix semble correct, je vous préviens que vous ne sortirez pas de la repu
car les portions furent vraiment petites. Difficile de faire son choix car il n’est
pas vraiment facile de s’imaginer ce que sera le résultat. Ce n’est ni « du
coréen », ni « du français », mais quelque chose à première vue
entre les deux. Exercice de style selon moi très périlleux. Des ingrédients des
deux nations sont annoncés pour chaque plat.
Petite
entrée en matière offerte avec un chips à base d’algue. C’est plaisant sans
plus.
Une entrée
qui est un tartare de bœuf, huitre, pomme de terre. C’est esthétique, la viande
est découpée en fines lamelles, pas sûr de pouvoir identifier où se trouve l’huitre,
un peu de friture de julienne de pommes de terre frites sur le côté et une
pointe mayonnaise au wasabi. C’est un plat rafraichissant, à nouveau plaisant
mais pas non plus renversant.
Un tout
petit bol est amené qui est une sorte de kimchi mais semblerait-il avec du
navet ou du radis. Difficile d’identifier car le piment l’emporte sur le goût
du légume.
Du vrais
kimchi lui tout à fait excellent.
Second
plat, des topinambours, pleurote, truffe, et orange. Selon moi le plat le plus
aboutit mais qui finalement ne me rappelle en rien la corée. Tout est équilibré
en bouche, les saveurs sont précises, un peu douces, la truffe est difficile à
trouver, mais cela reste une belle assiette dans un registre assez gastronomique.
Er en plat
principal, du travers de bœuf, foie gras, gingembre, ail. Pas sûr de vraiment
comprendre ce plat car a priori le foie gras est dans la sauce mais d’après ce
que j’ai pu comprendre, c’est une adaptation du « Galbijjim », un
plat coréen qui consiste à braiser du bœuf (« short rib » travers de bœuf),
avec un mélange de sauce soja, huile de sésame, ail, poivre et autres
ingrédients. Ici comme le dit l’énoncé préparé avec du foie gras. Certains
peuvent s’extasier là-dessus par snobisme, personnellement j’ai trouvé un ragoût
de viande dans une sauce un peu grasse sans trop de saveur. Pour sur un
européen ne sera pas réellement impressionné.
Le riz aux
algues qui est servi moyennant un supplément, lui est très original et vraiment
très bon.
Certes tout
le monde semble être en extase sur ce concept de restaurant mais cela me semble
être un phénomène de mode. Peut-être que certains s’imaginent manger la cuisine
de deux étoiles à moindre frais ? D’autres admirent le côté minimaliste
avant de se préoccuper de son assiette ? Ou alors « il faut dire qu’on
y est allé » pour paraitre « branché » ? Ce n’est pas que
ce n’est pas bon mais il y a un mélange d’un peu tout sans trop de cohérence,
les plats sont corrects mais ne me laisseront pas de grands souvenirs, les
portions sont minimales et l’on ressort en ayant faim même si l’on n’est pas un
gros mangeur.
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