Cela
faiait un bout de temps que je ne m’étais plus rendu chez Amici qui pourtant
est ma table préférée Italienne en Suisse romande. Depuis ma dernière visite, l’établissement
a déménagé dans la vieille ville car l’ancienne adresse est ou fût en
rénovation, ou si j’ai bien compris l’immeuble ! Francesco le patron m’explique
qu’il n’est pas sûr d’y retourner car il semblerait que la surface de
restauration ait diminué.
Ensuite cette nouvelle adresse a tout son charme, qui à la base s’appelle « à la Pomme de Pin », requalifié « Ristorante Amici - à la Pomme de Pin ». Donc l’avenir nous dira si ce déménagement est définitif ou non mais Francesco s’y plait, le lieu étant déjà bien plus calme qu’auparavant, et la rue peut servir de terrasse, des deux côtés. Sans oublier que nous sommes non loin de la cathédrale et l’atmosphère de cette rue est bien plaisante.
A vrai
dire je n’ai pas vraiment regardé l’intérieur mais il m’a semblée que cela
ressemble assez à un établissement Suisse conventionnel type brasserie ou pinte.
Aujourd’hui
c’est un déjeuner ou lunch donc pas un long repas. L’accueil de Francesco et de
son équipe a toujours été un modèle du genre et celui-ci est d’un naturel
déconcertant. Ici on vous reçoit tout d’abord comme un ami ! C’est bien le
nom du restaurant, non ?
La
cuisine oscille toujours entre la Calabre, la Sicile et le Piémont en fonction
des humeurs en cuisine et surtout des produits disponibles. Le menu du jour me
laisse saliver…donc c’est parti pour ce dernier, sagement tarifé.
Une
fraiche et légère salade de pois chiches, tomates et céleri branche.
Un peu de délicieuse focaccia.
En plat
principal, des pâtes à l’espadon ou les « paccheri con pesce spada», qui
incarnent l’essence même de la cuisine italienne, et notamment sicilienne et
même napolitaine. Ce plat généreux, à base de paccheri, de larges tubes de
pâtes courtes d’origine napolitaine, est magnifié par le « pesce spada »,
l’espadon, un véritable emblème des côtes siciliennes.
Paccheri,
en napolitain, signifie aussi gifles, et on pense que le terme pacchero
dérive du grec ancien « pan » qui signifie tout et « keir »
qui signifie main, et indique la gifle avec toutes les mains, mais probablement
ce n’est pas la gifle de l’offense, mais plutôt une façon conviviale de se
saluer entre amis, en se frappant sur les joues sans se blesser. Quoi qu’il en
soit, la forme des pâtes est probablement appelée ainsi en raison du bruit que
font les paccheri une fois jetés sur l’assiette.
Le goût
ferme et délicatement iodé de l’espadon se marie très bien avec la douceur des
tomates, légèrement confites à la cuisson.
L’espadon est une prise courante dans les eaux au large de la Sicile, et
depuis des siècles, il s’invite sur les tables siciliennes. Historiquement, ce
poisson symbolisait la prospérité des villages côtiers. On le préparait souvent
de manière simple, grillé ou mijoté, afin de respecter la pureté de sa chair.
Un petit
ajustement de la recette ou peut-être une innovation ? Quelques crevettes
ajoutées à la sauce pour encore plus de gourmandise !
Un vrai plat authentique, délicieux, comme dans de rares endroits…pour ce genre de cuisine. Encore un grand merci à Francesco et son équipe !