La cuisine
de bistrot classique restera toujours l’une de mes favorites et la préparer
chez soi sera théoriquement toujours plus facile à réaliser qu’une cuisine
moderne où les préparations de dernière minute sont souvent fréquentes. De plus
certains de ces plats ne se trouvent que très difficilement en dehors de villes
comme Paris, Lyon ou autres villes de l’hexagone, donc une bonne raison de les
préparer chez soi. Je ne me rappelle pas d’avoir vu récemment de joues de bœuf
à la carte des établissements de ma région, allez savoir pourquoi...
Probablement
un phénomène de mode, ou alors « les jeunes générations » préfèrent
les viandes rapidement saisies et non les cuissons longues, ou encore le temps
nécessaire à ce genre de préparation et finalement peut-être aussi la
difficulté de trouver l’élément principal.
J’affirme
que la joue de bœuf est sans aucune hésitation bien supérieure à la viande que
l’on utiliserait pour réaliser une daube ou un bœuf bourguignon qui d’ailleurs
pourraient être réalisés avec ce morceau.
Certains
parlent d’abats car on peut le trouver chez un tripier mais selon moi c’est une
erreur car la joue est un morceau de viande subtil, tendre, moelleux et fondant
en bouche. Certes cela ne se prépare en une heure mais rien ne vous empêche de
préparer ce plat à l’avance et de le réchauffer au dernier moment.
Demandez à
votre boucher de vous mettre de côté ce morceau qui d’ailleurs est peu onéreux
car considéré comme « bas morceau », mais vraiment succulent.
La recette
que je vous propose est vraiment classique et facile à réaliser. Il vous faudra
compter une joue par personne pour les « bons » mangeurs, un assortiment
de légumes ; carottes, navets (ici des ronds et des allongés), du poireau,
un oignon avec quelques clous de girofle et un bouquet garni, persil plat,
thym, romarin. J’ajoute quelques baies de genièvre qui ont une
senteur forte, boisée et qui parfument magnifiquement les sauces.
Les légumes sont pelés puis tranchés en lamelles.
Dans une cocotte ou faitout, déposez les morceaux de viande et les
légumes.
Ajoutez le bouquet garni, baies, sel et poivre.
Dans cette recette j’ajoute de la bière et non du vin, car la cuisine à
la bière rend la sauce encore plus onctueuse et parfumée. La carbonnade flamande
étant un exemple typique de viande cuite dans la bière qui confère une palette aromatique d’une grande
richesse. Vous pourrez choisir selon vos goûts de la bière brune ou ambrée avec
leurs saveurs profondes et musquées, ou alors même de la bière blanche au goût
frais et citronné. Ici j’utiliserai de la bière ambrée et de la bière traditionnelle.
J’ajouterai
un décilitre de Picon, un alcool légèrement amer réalisé avec des zestes d’oranges
qui déjà se marrie parfaitement avec la bière et que l’on sert dans tout bon
bar. On peut également ajouter du zeste mais le Picon apportera un certain plus
dans cette recette.
Je démarre
la cuisson sur le gaz mais continue dès ébullition la cuisson au four pour
quatre à cinq heures à 150 degrés. Il faudra guetter peut-être une fois par
heure qu’il reste encore du liquide et que la viande devienne presque
caramélisée.
J’accompagne
d’une purée de pommes de terre plutôt grossière montée au lait. A noter que
cette recette est plutôt légère car la joue n’est pas grasse et aucun corps
gras n’aura été utilisé. Un plat gourmand qui séduira sans aucun doute les
amateurs de plats traditionnels.
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