Je relisais
un billet d’une connaissance sur une table de la région que j’envisageais de
visiter depuis un certain temps et pour m’assurer que son jugement soit encore
fiable, je suis allé faire un tour sur le site que tout le monde critique mais
qui rend de sacrés services quand on est désemparé… ou dans une région peu
fréquentée par le tourisme de masse…
Eh bien
j’ai bien fait de prendre connaissance des derniers commentaires fort peu
élogieux car les propriétaires avaient changés récemment. C’est en parcourant
quelques avis que l’un de ces commentaires a attiré toute mon attention. Un
internaute qui regrettait que le niveau ne soit pas comparable a entre autre à celui
de « l’auberge de la Fruitière » à Vers.
C’est bien
simple, pas de site internet dédié mais une simple référence sur le site de la
commune. Une table que jamais personne ne m’avait relatée et qui se trouve non
loin de Viry et Valleiry, en direction de la montagne de Vuache.
Comme le
nom l’indique, une table qui se trouve dans l’ancienne fromagerie du village et
qui se trouve également être l’auberge communale. Un bâtiment de caractère ou en
2013 messieurs Patrick et Gérard Josserand reprirent la gérance. Le chef Patrick
semble avoir passablement voyagé entre
établissements pour parfaire ses techniques mais aussi voyagé dans divers pays
dont le Canada. Ces dernières années il a principalement officié dans certains
restaurants de l’Ain et de la
Haute-Savoie («l’Horizon » au Salève), même un bouchon à Lyon.
Une jolie
maison avec il semblerait une terrasse l’été et un parking à proximité.
L’intérieur
est décoré sans trop d’imagination et ressemble à beaucoup d’auberges
communales. Une grande salle avec peut-être une cinquantaine de couverts ;
des tables simplement dressées et j’oubliais, un accueil sympathique et
souriant.
La carte
est une ardoise que l’on peut voir sur certain murs mais qui vous sera
également amenée à table.
Trois menus
à 27, 38 et 48 euros servis en 4 services ; entrée, plat principal,
fromage et dessert. Les plats affichés suggèrent une cuisine généreuse et
traditionnelle, une cuisine saisonnière.
Pour
démarrer, un foie-gras mi-cuit à la chapelure de pain d’épices et chutney aux
figues. Dressé sur une ardoise, ce foie est vraiment parfaitement cuit, bien
assaisonné et joliment accompagné de petites brioches tout à fait délicieuses
et un bon chutney. Une très bonne impression d’une entrée classique souvent
quelconque.
Un de mes
plats préférés….le ris de veau aux morilles, fondue de topinambours et poires
caramélisées. J’ai vraiment été à nouveau impressionné par autant de justesse
dans la préparation. Les ris sont poêlés au beurre, la sauce bien crémeuse est
bien parfumée aux morilles et le plus étonnant sera ce mélange du légume oublié
et de la poire apportant une touche légèrement croquante au plat et un peu de
douceur. L’association est parfaite et rarement j’avais mangé ce plat aussi
bien exécuté. Une portion généreuse pour une entrée !
En plat
principal nous prendrons le pavé de « blanc-bleu » snacké au beurre
de foie-gras truffé, demi-glacé de viande. Le « blanc-bleu » est une
race bovine belge
; une viande saisie à la minute et tendre avec sur le dessus le beurre monté au
foie. Un fond brun légèrement gélatineux et caramélisé comme il se doit. En
accompagnent, une parfaite timbale composée de
doubeurre, la courge que certains appellent
« butternut », des carottes
jaunes et radis confits, le tout avec un peu de ciboulette hachée. Sautés au
beurre, une cuisson parfaite des légumes. Et ne pas oublier une portion
individuelle de gratin dauphinois, crémeux et gourmand, une purée de courge
pour compléter l’assiette. Un plat classique parfaitement préparé.
Assiette de
fromages de la région avec reblochon a point, morbier, tome et comté.
Autrement
une très bonne faisselle fermière de Chaumont dans la région avec un coulis de
fruits rouges pas trop sucré.
Jusque-là
un repas parfait avec une cuisine juste,
des produits de qualité et des cuissons parfaites, mais une réelle déception
avec les desserts qui visiblement ne sont pas maison et avec un franc goût
industriel. Je me passerai de commenter le « cheesecake » et cette
tarte au citron meringuée qui valent la peine d’être oubliées. Alors que de
simples desserts feraient l’affaire comme de poires au vin…mais bon….
Une petite
carte de vin avec quelques simples trouvailles comme un généreux Costière de
Nîmes 2012 Domaine Saint Dominique. Un vin bien vinifié à 18 euros
qui accompagnera parfaitement ce repas.
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