Plutôt assez surprenant que de ne pas voire plus souvent mentionné cette table dans mon réseau car l’établissement propose un concept assez différent d’autres adresses. Tout d’abord le côté très cosy de la salle, le côté romantique, adapté pour un repas un peu confidentiel si on recherche un endroit avec beaucoup de charme. Un espace oscillant entre le moderne et le modernisme, le neuf et l’ancien, tout cela avec un côté un peu bohème.
Au coin
d’une rue avec de grandes fenêtres, on ne s’attends pas tout à fait à ce type
de restaurant lorsque l’on y vient la première fois. Une atmosphère presque chic
bien que la clientèle soit décontractée mais néanmoins soignée, un lieu assez
calme mais non plus pas morbide. Plusieurs sections de restaurants sur des
demi-niveaux, adaptées aussi bien pour de tables individuelles que des repas à
plusieurs.
Une toute
première particularité, cette entrée qui pourrait nous donner l’impression
d’arriver dans une confiserie avec une table haute le long de la fenêtre comme
un peu dans un bar mais avec une vue sur l’extérieur. Chaise haute de style,
lampadaires anciens, lustres de cristal, meubles anciens, on a aussi légèrement
l’impression d’être peut-être arrivés chez des particuliers, un salon un peu
parisien.
Dans le
prolongement, quelques canapés jaune moutarde, des tables pour généralement
deux personnes, des étagères où se trouve vaisselle, verrerie et condiments.
L’espace a judicieusement été aménagé.
A gauche le
bar qui apporte une touche presque britannique avec peut-être quelques clins d’oeil kitsch volontaires pour la tapisserie.
Et en fond
de restaurant une salle un peu privatisée pour des repas familiaux ou de
groupes d’amis.
En cuisine
le jeune chef Oscar Alvarez passionné par la cuisine « fusion » et
les produits de qualité. La carte est composée de plats à partager, souvent
donc « fusion », mais pour le traditionnel, il y a toujours une
touche asiatique différenciante et novatrice qui pourrait surprendre. Carte qui
est courte et qui propose une intéressante fusion de cultures (méditerranéenne,
japonaise et péruvienne). On pourrait me rétorquer que c’est souvent le cas en
ce moment à Barcelone, mais on s’apercevra qu’il y a quand même du niveau, que
l’on peut aussi choisir des assiettes plus conventionnelles. Par exemple ces
impeccables Saint-Jacques, texture d’artichauts et jambon ibérique. Une cuisson
d’une rare précision, parfaitement dorées et moelleuses, une crème
d’artichauts, des artichauts poêlés et du jambon en chiffonade. C’est vraiment
très bien exécuté.
Ou encore
ce magnifique œuf cuit à basse température, haricots de Sant Pau, saucisse de
Perol et calamar. Une recette très inspirée par la Catalogne et le « terra
i mar » qui sont de classiques plats où l’on retrouve comme on peut se
l’imaginer des ingrédients types viandes et d’autres de la pèche. On remarquera
que les produits sont choisis car ces haricots de la Garotxa sont d’une
incroyable finesse, puis finalement l’œuf reste un peu la touche innovante de
l’assiette même si l’on reste dans un registre classique de saveurs.
On ne peut
que se réjouir que de déguster cet excellent loup cuit aussi à la perfection
sobrement accompagné de légumes un peu comme un escabèche avec sur le
dessus un concassée de noisettes. Le
style de plat ou tout est misé sur la qualité des ingrédients, la fraicheur et
la précision de la cuisson.
Puis pour
compléter ce repas, un plat extrêmement local avec le cannelloni de poulet rôti. Chanterelles
en crème et pistache. Rien de fusion ici comme d’ailleurs les plats précédents
mais une magnifique réalisation faite avec beaucoup de justesse culinaire. Très
bonne pâte maison, farce gouteuse, pour une fois une sauce qui est un fond de
viande et non pas une béchamel et même sur le dessus, girolles et morilles.
De la pistache broyée parcimonieusement répartie.
Les
desserts ne sont pas en reste, avec une excellente torrija de Santa Teresa réalisée
avec une brioche, glace à la cannelle et crumble. Douceur typique du Carême et
de la Semaine Sainte, le torrija était au début du XXe siècle très habituel
dans les tavernes de Madrid et était servi avec des verres de vin, il est plongé
dans du jaune d’œuf battu avant de les passer dans la poêle et de les
saupoudrer de sucre qui ici est caramélisé, probablement à la flamme.
Comme vin
nous choisirons un blanc du domaine Belondrade, le Aquinta Apolonia 2017, deuxième
vin blanc de Belondrade. Résultat de l'assemblage de deux vins différents du
même cépage: le Verdejo qui révèle le plus clairement les arômes
caractéristiques végétaux de la variété utilisée dans sa production, ainsi que
les fruits à noyau (pêche et abricot) et un arrière-plan d'agrumes agréablement
rafraîchissant.
Le service
est professionnel et charmant et de bon conseil. Je dois admettre que je ne
m’attendais pas à autant de qualité dans cette cuisine qui a prime abord
pourrait sembler une classique « fusion », mais on découvre des
assiettes très soignées, des produits sélectionnés, des cuissons précises, des
dressages sobres et surtout des saveurs délicates sans jamais d’excès. Le cadre
est assez unique dans son genre et vraiment très agréable, une adresse idéale pour
une soirée calme et raffinée.
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